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Les châteaux d’Alsace

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2. Châteaux en Alsace

Typologie des châteaux d’Alsace
Evolution des châteaux d’Alsace
Les châteaux d’Alsace dans l’histoire

2.1. Typologie des châteaux d’Alsace

2.1.1. Préambule

L’Alsace conserve 445 châteaux recensés : 293 en plaine et 152 en montagne. Environ une cinquantaine ont totalement disparu.

Il y a au Moyen Age environ 500 châteaux forts « entre les limites du Palatinat et les frontières du Sundgau ».

Aujourd’hui 150 « ruines » sont encore visibles dans la montagne, certaines magnifiquement conservées (en tant que ruines !) comme la Landskron, le Hohlandsbourg, le Saint Ulrich, le Girsberg, Kintzheim, l’Ortenbourg, le Wasenbourg… D’autres dans un état pitoyable comme le Haut Echery, le Schrankenfels, le Bilstein Ribeauvillé, La Roche, le Freudeneck…

En plaine, restent encore quelques témoins mais tous très fortement remaniés et ne conservant presque plus rien de leur structure médiévale : Osthouse, Osthoffen, Breuschwickersheim, Hirtzbach…

La définition de « château » comme ouvrage défensif est assez vaste pour qu’on puisse y englober tous les systèmes possédant des défenses commes des murailles, des tours, des portes fortifiées, des meurtrières, échauguettes ou hourds… Ces systèmes vont de la motte féodale aux enceintes des villes…

Il n'y a pas de spécificités à un château fort. Un château est une arme, un objet d'enjeu militaire, mais il n'y a pas de particularités propre aux châteaux : les villes sont aussi pourvues de tours, d'enceintes… Un clocher ou un cimetière peuvent également être fortifiés. Certaines maisons urbaines présentent également des pierres à bossage… Si les habitants d'un château de montagne vivent en quasi autarcie, c'est également le cas de certains édifices religieux (abbayes et monastères).

2.1.2. La motte féodale

Les premières fortifications dignes de ce nom apparaissent durant le Xè pour parer à l’insécurité générée par les invasions hongroises ou normandes que l’autorité impériale et royale se montre incapable d’endiguer. Ce sont les « châteaux à motte », que l’on trouve exclusivement en plaine. Ils consistent en une butte entourée d'un fossé (la terre extraite de ce fossé servant à élever la butte) sur laquelle est érigée une tour de bois, carrée ou circulaire. L'étage de ce donjon, qui sert de demeure seigneuriale, n'est accessible que par une passerelle mobile. Sur le toit s'installent des guetteurs et dans le soubassement se trouvent les réserves de nourriture et la prison.

Les domestiques, les animaux et le reste des approvisionnements trouvent place dans un enclos nommé « baille » ou « basse-cour », entouré lui aussi d'une palissade et précédé d'un autre fossé.

La motte castrale constitue le type de fortification courant au Xè et au XIè et va peu évoluer durant 150 ans : la principale évolution sera celle des remparts de bois, plus solides et complexes, et celle des fossés, plus larges et profonds.

Aujourd’hui, il ne reste de ces édifices, construits en bois, que des vestiges souvent difficilement reconnaissables des élévation de terrain. En Alsace ces mottes se nomment « Buhel », « Buhl » ou « Buchel » (Buckel) : motte féodale du Kochersberg à Neugartheim, motte de Bergholtz, motte féodale de Manspach (Dannemarie), motte castrale de Meyenheim, motte Saint-Georges-d'Alschwiller (Unterer Cornelysteg) à Soultz Haut Rhin, motte féodale « Rebberg » à Wittenheim, motte du Zollbuechel à Folgensbourg, mottes de Beinheim, , Bergholtz, Keskastel.

2.1.3. La Wasserburg

Comme son nom germanique l'indique, la « Wasserburg » est un château de plaine, à la même altitude que les habitations environnantes, de forme carrée, rectangulaire ou en équerre, entouré d’un fossé rempli d’eau alimenté par un cours d'eau proche, et pouvant éventuellement se transformer en étang. Les douves destinées à la défense de la place, peuvent également servir de vivier à poissons. En plaine d’Alsace, de très nombreux châteaux sont des « Wasserburg », mais il n’en reste aujourd’hui que très peu : Osthouse, Osthoffen, Breuschwickersheim, (Breuscheck - nom du château et Weyerhaus - Weyer = étang), Eguisheim-ville, Haguenau (disparu), Westhoffen (Rosenbourg), Mittelhausen, Durmenach…

La Wasserburg est en général plus fragile que le château de montagne, car sont attaque est en général aisée de tous les côtés… Elle présente aussi le défaut d’être plus vulnérable selon les circonstances : ainsi en 1261 le château de Mulhouse et en 1444 celui de Marlemheim ont été pris facilement car l'eau des fossés avait gelé et ainsi facilité l'accès au pied des murailles.

2.1.4. Le château de montagne

Le château de montagne est bien plus autonome que le château de plaine et ses habitants y vivent en quasi autarcie. De taille plus réduite en général que les châteaux de plaine, les châteaux de montagne répondent à des fonctions plus spécifiques : ainsi la fonction de refuge pour les populations est bien moins importante que la fonction militaire et stratégiques :

  • le château de montagne contrôle souvent d’importantes voies de passages : Saint Ulric, Haut Koenigsbourg, Bildstein lorrain, Engelbourg…
  • le château de montagne protège des territoires, biens ou possessions d’abbayes ou d’évêchés : Hugstein pour Murbach, Landsberg pour Hohenbourg, Géroldseck pour Marmoutier, Herrenstein pour Neuwiller les Saverne, ou Freudeneck pour Andlau
  • Le château marque la mainmise d’une puissante familles sur une région pour la contrôler : Dreistein, Haut Koenigsbourg par les Hohenstaufen, Engelsbourg par les Ferrette, Haut Barr par les évêques de Strasbourg…
  • Le château de montagne protège une ville : Ferrette, Thann, Kaysersberg, Ribeauvillé, Ottrott…

Le château de montagne répond à une grande variété de définitions :

  • le castel situé aux extrémités d'une barre rocheuse dans laquelle il est souvent étroitement imbriquée ce sont les châteaux troglodytiques : Ces « Nids d’aigles », en général assez petits, se trouvent exclusivement dans les Vosges gréseuses du nord et ont souvent servi de repaires aux « chevalier-bandits » si craints tout au long du moyen âge par les villes et les grands centres commerciaux : Fleckenstein, Falkenstein, Windstein Vieux, Wasigenstein, Lutzelhardt...
  • le château construit sur « Staufen », sommet large, plat et allongé comme le Girbaden, le Hohlandsbourg, le Hunebourg, le Haut-Koenigsbourg,... ;
  • le château érigé au sommet d'une montagne : Haut-Andlau, Ferrette, Grand Geroldseck, Wildenstein, Freundstein, (château le plus élevé d'Alsace, à Goldbach, à 948m d’altitude) ;
  • le château sur éperon rocheux : Bernstein, Drachenfels, Haut-Eguisheim, Greifenstein, Kintzheim, Lutzelbourg Ottrott, Girsberg…
  • le château planté en bout de crête : Kaysersberg, Landsberg, Ramstein, Birkenfels, Hohenstein....

2.1.5. Cimetières et clochers

A côté des châteaux, existent aussi en Alsace de nombreux cimetières ou églises fortifiées : leur rôle est différent de celui du château, car ils servent uniquement de refuge en cas de conflit. A cause des conflits permanents entre rois ou entre simples seigneurs voisins, les villages subissent des attaques incessantes et de terribles dévastations accompagnées d'atroces sévices sur les populations. Les églises deviennent donc les derniers refuges possibles ; les clochers, transformés en donjons et munis de meurtrières, permettent de se mettre à l'abri. Les cimetières, souvent enclos eux-mêmes de solides murs de défense précédés de fossés font office de basse-cour pour les réserves et les animaux, ravitaillement indispensable en cas de conflit prolongé. Ce type de refuges fortifiés apparaît au XIIè : les villageois s’y réfugient, y stockent leurs biens, et naturellement se transforment en défenseurs. La tour de l’église tient souvent lieu de donjon avec son système de guet, ses archères, ses meurtrières… On recense en Alsace environ une bonne centaine de ces « refuges fortifiés » dont les plus célèbres sont Hunawihr, Châtenois, Dossenheim sur Zinsel, Lupstein…

Les clochers, souvent les seuls édifices en pierre des villages de plaine sont très nombreux et reconnaissables à leur allure élancée. Parmi les plus remarquables, datant pour la plupart du temps des Hohenstaufen, Kuttolsheim, Offenheim, Pfettisheim, Reitwiller, Saessolsheim (citée en 1050), Schwenheim (citée en 900), Willgottheim (cité en 1179), Zeinheim, Hohatzenheim…

2.1.6. Citadelles

Parfois le château défend une cité. Il est alors en général intégré dans les remparts urbains : on parle alors de citadelle : c’est le cas de Dachstein, Lutzelstein (la Petite Pierre), Reichshoffen, Wasselonne, Rosheim, Dambach la Ville, Bergheim, Riquewihr, Zellenberg, Sainte Croix en Plaine…

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