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Egypte, culture de Nagada III : le couteau de Gebel el-Arak. Les deux faces de la poignée. Paris, musée du Louvre. (Site Egypte antique) |
Cette période dite « protodynastique » est antérieure à 3185 avant Jésus-Christ et précède l'époque thinite (les dates restant approximatives). Elle se confond avec la culture dite « Nagada III »
Les vases d’argile tendent à disparaître au profit des vases de pierre. La fabrication de ces derniers ne constitue pas une innovation, mais alors que les matières utilisées précédemment étaient presque uniquement l’albâtre et le basalte, les artisans taillent désormais des pierres de plus en plus dures, telles brèche, granite ou diorite.
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Egypte, culture de Nagada III : statuette en ivoire d’Abydos. (Site Egypte antique) |
C’est le moment où les palettes en grauwacke (roche verte, sorte de schiste gréseux très recherché) qui servent à broyer le schiste pour en faire des fards, primitivement de forme géométrique puis découpées en silhouettes animales, perdent leur fonction utilitaire pour devenir des objets votifs. De type ovale, atteignant de grandes dimensions et creusées sur l’une de leurs faces d’un godet central, elles se couvrent de scènes sculptées conservant sans doute le souvenir de chasses, de combats et de victoires. Ces œuvres à la symétrie verticale très nette sont à l’origine du bas-relief égyptien.
Des essais, encore gauches, attestent aussi la naissance de la grande sculpture : figurines de terre cuite représentant des femmes aux jambes indifférenciées, les bras arqués au-dessus de la tête et, surtout, datant de la phase finale du Prédynastique, statuettes d’hommes très raides, à la barbe plate et aux bras collés au corps, façonnées dans l’ivoire et plus rarement dans la pierre. Le travail de l’ivoire est pendant toute cette période particulièrement florissant : des lions accroupis servent de pièces de jeux, sans compter des peignes, des aiguilles et les manches finement sculptés de couteaux aux luxueuses lames de silex blond