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Les « Primitifs » italiens (Histoire de l'art)

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6. L’école de Pise

Généralités
Artistes et Å“uvres

6.2. Artistes et Å“uvres

6.2.1. Maître du Crucifix N°15

Crucifix (Croix N°15). 1190s. Panneau de bois, 285 x 238 cm. Pise, Pinacothèque
Crucifix (Croix N°15). 1190s. Panneau de bois, 285 x 238 cm. Pise, Pinacothèque

Cette œuvre est l'un des premiers et des plus anciens panneaux peints d’Italie. Anonyme et non daté, ce Crucifix est sans doute destiné à une clôture de chœur et montre le Christ vivant et même triomphant sur la croix, entouré de scènes de la Passion. Ce type de croix est appelé « Christus Triumphans ».

6.2.2. Maître du Christus Patiens

Crucifix (Croix N°20). Vers 1230. Parchemin sur panneau de bois, 297 x 234 cm. Pise, Pinacothèque
Crucifix (Croix N°20). Vers 1230. Parchemin sur panneau de bois, 297 x 234 cm. Pise, Pinacothèque

Dans ce panneau, le Christ est mort sur la croix. Ce type est connu sous le nom de « Christus patiens » (Christ souffrant), qui remplace le type du « Christus triumphans ». Le peintre inconnu a été fortement influencé par l'art byzantin. La pose du corps avec les hanches courbées vers la gauche est fréquente dans les représentations byzantines.

6.2.3. Giunta Pisano

Peintre de l’école de Pise, Giunta di Capitino dit Giunta Pisano (1229-1254) est, avec Berlinghiero, l'un des premiers peintres italiens nominalement connus. Il subsiste de son oeuvre trois Crucifix signés : l’un, le plus ancien, de Santa Maria degli Angeli à Assise, l’autre de l’église San Ranierino à Pise, (musée de Pise), le troisième enfin, vers 1250, de l’église San Domenico à Bologne signé « Cuius docta manus me pixit Junta Pisanus ».

Il est également connu pour avoir peint un autre crucifix pour l’église inférieure Saint François Assise sur la commande de frère Elie, général de l'ordre, daté de 1236, mais disparu. Des rapprochements stylistiques permettent de lui attribuer d'autres crucifix : celui du musée de San Mateo de Pise (Crucifix portatif peint sur les deux faces) et un petit Crucifix à Venise (collection Cini). D'autres attributions sont plus controversées comme l’histoire de saint François (église San Francesco de Pise, Assise et Rome, Pinacothèque vaticane).

Les premiers crucifix rappellent le style des miniatures des évangéliaires arméniens, révèlant la maîtrise des formules byzantines ; dans le Crucifix bolonais, le plus tardif, au contraire, l’artiste imprime une profonde flexion à la figure du Christ et la complique de lignes contournées. Conscient de l'aridité expressive du style byzantin tardif, Giunta en force le vocabulaire, désormais épuisé, pour obtenir des effets plus dramatiques.

Giunta Pisano estconsidéré comme le peintre le plus innovateur du second quart du XIIIè siècle en Italie : à Pise, il a pour disciple Ugolino di Tedice. Mais c'est en Émilie et en Ombrie, et sur le Maître de San Francesco en particulier, qu'il exerce sa plus grande influence. Même Cimabue, dans le Crucifix d'Arezzo, prouve qu'il subit l'ascendant du maître pisan.

Giunta Pisano : Crucifixion. 1240s. Tempera sur bois, 316 x 285 cm. Bologne, San Domenico
Giunta Pisano : Crucifixion. 1240s. Tempera sur bois, 316 x 285 cm. Bologne, San Domenico

Dès le début du XIIIè siècle, les Berlinghieri, une famille de peintres (Berlinghiero Barone et ses fils Marco et Bonaventura), travaillent à Lucques. Ils sont nettement influencés par la nouvelle vague de byzantinisme qui a atteint la péninsule après la prise de Constantinople par les croisés en 1204. Rapidement, ce style de cour très raffiné gagne Pise qui devient le grand centre de son expansion, d’autant que la république cultive de profondes relations avec l’Orient. Il est servi par trois artistes remarquables : Enrico di Ugolini Tedice, le « Maître de San Martino » et Giunta Pisano, qui donne le meilleur aperçu de ce pathos byzantin dans son œuvre. En 1236 il peint pour Elias de Cortone, le fondateur de la basilique de Saint François d'Assise, un premier crucifix aujourd’hui perdu. D’autres vont suivre, tous inspirés par l'iconographie orientale du « Christus patiens », frère de l’Homme dans la souffrance.

Giunta Pisano : Crucifixion. 1240s. Tempera sur bois. Assise Santa Maria degli Angeli. Cette oeuvre est une copie du dernier Cricifix peint pour le frère Elias pour l’église d’Assise
Giunta Pisano : Crucifixion. 1240s. Tempera sur bois. Assise Santa Maria degli Angeli. Cette oeuvre est une copie du dernier Cricifix peint pour le frère Elias pour l’église d’Assise

6.2.4. Francesco Traini

Peintre de l’école pisane actif entre 1321 et 1363, Traini n’a laissé qu’une œuvre signée connue : le polyptyque de saint Dominique avec des scènes de sa vie (Museo Nazionale, Pise). La critique lui attribue cependant d’autres œuvres, notamment les fresques du Campo Santo de Pise : le célèbre « Triomphe de la Mort » avec des scènes du Jugement Dernier et de l'Enfer, ainsi que des légendes des ermites. Malheureusement ces fresques, qui comptaient parmi les plus remarquables peintures italiennes du XIVè siècle, ont été fortement endommagés par les bombardements de la seconde guerre mondiale. Elles ont heureusement été partiellement reconstituées et se trouvent au « Museo delle Sinopie ». Les fresques comprennent de nombreux détails réalistes et macabres et sont généralement considérées comme le reflet des ravages de la peste noire de 1348.

Cependant, l’attribution de ces fresques à Traini reste très hypothétique, surtout depuis l’essai de Luciano Bellosi en 1974, qui les attribue à Buonamico Buffalmacco.

Francesco Traini : Le triomphe de Saint Thomas d’Aquin. Vers 1340. Tempera sur bois, 375 x 258 cm. Pise, Santa Caterina
Francesco Traini : Le triomphe de Saint Thomas d’Aquin. Vers 1340. Tempera sur bois, 375 x 258 cm. Pise, Santa Caterina

Dans ce retable, saint Thomas d'Aquin bénéficie non seulement de la sagesse divine, mais aussi de la sagesse des évangélistes et de celle des philosophes du monde classique (Platon est debout à gauche du saint). Il se charge de transmettre cette sagesse à la communauté chrétienne, mais aussi, afin de les convertir, aux ennemis de l'Eglise. Ce panneau fut probablement peint à l'occasion de la canonisation de saint Thomas en 1323.

Cette célèbre fresque, longtemps considéré le travail de Traini, est attribué à Buonamico Buffalmacco depuis l'essai de Luciano Bellosi publié en 1974.

Ce détail du triomphe de la Mort est animé par 10 vivants (6 hommes, 4 femmes) insouciants. Certains jouent de la viole ou de la cithare, d'autres se parlent des yeux ; une femme caresse son petit chien, deux hommes portent leurs faucons... Ce groupe ressemble grandement à la cavalcade de la rencontre des trois vifs et des trois morts. Contrastant avec ces personnages respitrant le bonheur, des mendiants, des vieillards, des infirmes et plusieurs cadavres empilés les uns sur les autres occupent la gauche de la scène. Au-dessus d'eux, la Mort avance, étrange et terrifiante. Il s'agit d'une figure féminine vêtue d'une longue robe, couronnée de cheveux blancs et ailée comme une chauve-souris. Dans ses mains, elle tient une immense faux qu'elle brandit pour faucher les jeunes nobles insouciants, ignorant au contraire les désespérés de ce monde qui l'implorent de mettre fin à leurs souffrances.

Francesco Traini : Triomphe de la mort, détail. Vers 1350. Pise, Campo Santo
Francesco Traini : Triomphe de la mort, détail. Vers 1350. Pise, Campo Santo
Francesco Traini : Triomphe de la mort, vue d’ensemble. Vers 1350. Pise, Campo Santo
Francesco Traini : Triomphe de la mort, vue d’ensemble. Vers 1350. Pise, Campo Santo
Francesco Traini : Triomphe de la mort, détail. Vers 1350. Pise, Campo Santo
Francesco Traini : Triomphe de la mort, détail. Vers 1350. Pise, Campo Santo


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