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Histoire de Strasbourg : quand Strasbourg était Argentorate

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2. Histoire

Les premières installations humaines
La création du « Castrum »
D’Auguste aux Flaviens : 9-96
Le second siècle : 97-193
Des Sévère à Constantin : 193-337
Les derniers feux de Rome : 340-451

2.3. D’Auguste aux Flaviens : 9-96

2.3.1. Argentorate, poste frontière

De cette frontière rhénane, les Romains tentent de conquérir la Germanie. Mais en l’an 9 de l’ère chrétienne, les 3 légions de Varus sont défaites par Arminius dans la forêt du Teutobourg : ce désastre rend les Romains prudents. En 10, ils se replient sur le Rhin : la légion II Augusta s’installe à Argentorate et y remplace l’aile de cavalerie. La légion comptant environ 6 000 hommes, la surface du camp est triplée.

Argentorate : bas relief représentant sans doute Oreste et Iphigénie, trouvée au 2, rue du Dôme. Musée Archéologique de Strasbourg
Argentorate : bas relief représentant sans doute Oreste et Iphigénie, trouvée au 2, rue du Dôme. Musée Archéologique de Strasbourg

Son emplacement est précisément localisé dans « l'ellipse insulaire » formé par l'aménagement des fossés médiévaux entre la place de Broglie, la rue des Arcades, le quai Saint-Etienne et le quai Lezay-Marnesia. Du camp partent principalement deux axes : le premier vers le nord, correspondant à l’actuel faubourg de Pierre ; le second vers l’ouest l’actuelle route des Romains, baptisée ainsi à partir de 1894, suite aux nombreuses découvertes archéologiques qui y ont été faites.

Statuette en bronze représentant un personnage barbu assis dans un fauteuil d’osier. La tête est amovible ainsi que le bras droit perdu. Trouvé à l’évêché, 16 rue brûlée. Musée archéologique de Strasbourg
Statuette en bronze représentant un personnage barbu assis dans un fauteuil d’osier. La tête est amovible ainsi que le bras droit perdu. Trouvé à l’évêché, 16 rue brûlée. Musée archéologique de Strasbourg

Le camp ressemble à tous les camps militaires romains avec son « decumanus » et son « cardo », ses remparts, son quartier général et ses lieux de culte. Ce camps semble avoir été entouré d’un premier mur ancien (Ältere Mauer), réalisé en partie en basalte.

A l’ombre de ces murs s’installent peu à peu des civils, principalement les familles des légionnaires. Ils s’établissent précisément le long des deux axes nord et ouest, parce que les terrains sont surélevés et donc non inondables...

Sous Auguste, la bourgade aurait compté de 5 à 6 000 habitants, pour la plupart étrangers au pays. La légion devient le centre et le moteur de la vie de la cité, de sa croissance et de son rayonnement artistique.

En 21, alors que règne Tibère (1437) la Gaule se soulève contre Rome ; le vicus d’Helvetum (Ehl près de Benfeld) est détruit, mais Argentorate reste sous la protection de la IIè légion, qui participe à la répression.

Figurine de légionnaire romain. Terre cuite retrouvée à Strasbourg. Musée archéologique de Strasbourg
Figurine de légionnaire romain. Terre cuite retrouvée à Strasbourg. Musée archéologique de Strasbourg

En 40, après une nouvelle révolte, partie du Taunus, secoue la région (Helvetum est à nouveau incendiée) ; l’empereur Caligula doit intervenir personnellement. En 43, la légion II plie bagage pour partir à la conquête de la Grande Bretagne. Le camp est partiellement désaffecté avant que n’arrive légion IV « Macedonia », suivie vers 48 par la XXIè « Rapax », venant de Vindonissa (Windisch). Elle construit une nouvelle enceinte selon un plan d'urbanisme aboutissant à une voirie structurée et préparant la vocation future à laquelle les militaires romains destinent Argentorate : la clef d'un passage rhénan et un nœud d’échanges entre la Gaule et la partie de la Germanie qui doit être conquise. Les travaux de la légion ont semble t-il étés contrariés entre 50 et 60 par une série d’inondation très importantes ; mais les travaux reprennent et la « Rapax » édifie notamment les thermes de la rue du Dôme entre 54 et 68. Lui succède alors la légion XIV « Gemina ».

Argentorate : autel avec dédicace à Jupiter et à Junon, trouvé au 2, rue du Dôme. Musée Archéologique de Strasbourg
Argentorate : autel avec dédicace à Jupiter et à Junon, trouvé au 2, rue du Dôme. Musée Archéologique de Strasbourg

C’est alors, en 69 que survient la révolte de Claudius Civilis le Borgne, préfet de cohorte batave, révolte soutenue par une partie des Gaulois et des Germains et qui embrase rapidement toute la vallée du Rhin : Argentorate, Saletio, Ehl, Brocomagus, Tres Tabernae et Olino sont ravagés lors de cette véritable guerre civile de l’« année des quatre empereurs ». La révolte est finalement matée par Vespasien (69-79), qui décide d’agir sur une grande échelle cintre les Germains. Il met en chantier une vaste opération destinée à annexer toute la région entre Rhin et Danube et à y former un vaste glacis défensif : les « Agri decumates ».La conquête est entreprise à partir de 73 par Cnaeus Pinarius Cornelius Clemens. Les champs Décumates conquis, les Romains défendent la Germanie par un rempart continu, le « Limes germanicus ».

L’espace rhénan romain
L’espace rhénan romain

La cité, camp et ville civile, est alors relativement bien développée : tout indique qu’elle compte vers 50 autour de 18 000 habitants (Importante densité des marques céramiques et transfert du cimetière vers l'ouest à Kœnigshoffen). La population redescend aux alentour de 16 000 âmes après les inondations de la décennie 50-60 et les troubles de 68-70. Cette population est sans doute très hétérogène et multiraciale, étant composée principalement de familles de légionnaires venant de tous les cois de l’empire.

2.3.2. La légion VIII « Augusta »

Vers 75, sous le règne de l’empereur Vespasien, la IIIè Légion « Augusta », venant de Mésie (Perse), prend ses quartiers à Argentorate. Le camp de la légion est agrandi et fortifié, et la cité d’Argentorate, de ville frontière devient centre d’approvisionnement militaire et poste administratif. Le travail de la VIIIè légion est maintenir le lien stratégique entre Rhin et Danube : aussi est construite une route stratégique reliant Augusta Vindelicorum (Augsbourg) à Mogontiacum (Mayence) et donc Argentorate à la Rhétie. Passant par Offenburg et la vallée de la Kinsig dans la Forêt Noire, cette voie directe évite un détour de près de 200 kilomètres par le coude du Rhin et le cours supérieur du fleuve (Bâle-Windisch). Cette route est jalonnée de postes militaires comme Offenbourg ou Area Flavaea (Rottweil). Rapidement, sa fonction stratégique se voit doublée d’une fonction commerciale, accueillant une grande partie du trafic entre la vallée du Rhin et les Balkans et les provinces orientales de l’empire. Elle va jouer donc un rôle non négligeable dans la diffusion des cultes orientaux.

Argentorate entre alors véritablement dans l'histoire. Sa situation en fait un carrefour important sur le Rhin entre les routes de Germanie inférieure, de Gaule Belgique, de Narbonnaise et de Rhétie, en arrière du limes, au moment où sont créées (en 90) les provinces militaires rhénanes : la « Germania Superior » allant de l'Hélvétie à Mayence et la « Germania Inferior » allant de Mayence à la Hollande.



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