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La Tunisie

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2. Histoire

Préhistoire
Carthage : 814-146 avant J.C.
Rome : 146 avant J.C. - 429.
Les invasions : 439-698
Les dynasties arabo-berbères : 700-1574
La Tunisie ottomane : 1574-1881
La Tunisie Française : 1881-1956
La Tunisie indépendante : 1956-2006

2.3. Rome : 146 avant J.C. - 429.

2.3.1. La colonisation romaine

La destruction de Carthage par Rome met fin à une obsession séculaire : la crainte de voir aux frontières de l'Italie une puissance maritime et militaire redoutable. Dans un premier temps les Romains encouragent l'expansion d'un royaume berbère Numide, celui de Massinissa et de ses fils qui s'étend sur le Constantinois Algérien, l'Ouest et le Sud de la future Tunisie. En même temps, se méfiant de leur turbulent voisin, Rome annexe le territoire de Carthage et matérialise la frontière avec la Numidie par un fossé, la « Fossa Régia » partant de l'actuelle Tabarka et allant pratiquement en ligne droite jusqu'à Thenae, au sud de Sfax. Le territoire propre de Carthage devient « ager publicis », « domaine du peuple romain », mais les villes puniques qui s'étaient alliées aux romains dans la lutte contre Carthage en -146 restent indépendantes tout en signant un traité avec Rome : Utique, Thapsus, Leptis Minor, Thysdrus... La première vague de colonisation sérieuse débute en -123, par l'installation de 6 000 colons Italiens dans la basse vallée de la Medjerda, sur l'initiative des Gracques. Ces colons deviennent assez puissants pour influencer la politique de Rome vis-à-vis du royaume Numide. Le royaume de Massinissa échoit à Jughurta, un bâtard légitimé, qui entre en conflit avec Rome en - 112 quand Jughurta massacre les négociants Romains installées à Cirta (Constantine). Très intelligent, Jughurta tient en échec les légions romaines en corrompant leurs chefs. Vaincu par Metellus à Vaga en -109, il continue la lutte et il faudra la trahison de son beau père Bocchus, acheté par Caius Marius, pour le vaincre : livré en -105, il est jeté en prison à Rome pour y mourir de faim. Le trône de Numidie passe aux mains de Bocchus, et la politique d'alliance de Rome avec ses voisins Numides et Libyens permet d'étendre la colonisation. La guerre entre Pompée et César (50-46) met la région en émoi lorsque le roi de Numidie, Juba I prend position contre César. Ils est vaincu avec Pompée à Thapsus (Sud de Monastir) en -46 et se suicide. César annexe alors la Tunisie ainsi que le Constantinois. La conquête de tout le Maghreb est chose faite par Octave en -33.

2.3.2. L'apogée de la Tunisie romaine

Pendant quatre siècles, la pénétration des Romains vers l'intérieur est lente mais constante ; elle se manifeste surtout par la construction de voies de communications stratégiques, l'établissement d'un système complexe de fortifications, le limes, et la mise en valeur progressive des terres. Ainsi la Tunisie est dotée de trois voies de communication de première importance : celle de Carthage à Tebessa (Algérie) par Thuburbo Majus et Maktar, celle de Carthage à Lambèse (Batna) par Hippo Regius (Bône) et Cirta (Constantine) et celle de Hippo Regius (Bône) à Leptis Magna (Lybie) par Tebessa, Gafsa et Tacape (Gabès). Jusqu'au IVé, la plus vieille province d'Afrique du Nord est la Tunisie. Elle est gouvernée par un proconsul dépendant directement du Sénat. Il dispose de trois légats dont l'un siège à Hippone, l'autre à Hadrumète (Sousse) et la troisième à Oea (Tripoli). Fait exceptionnel, cette province possède une armée, la IIIè légion Auguste dépendant directement de l'Empereur. A partir de Dioclétien, entre 296 et 305, l'ensemble des provinces africaines sont réformées : la Proconsulaire est divisée en trois : la Tripolitaine (Leptis Magna), la Byzacène (Tunisie du Sud et du Centre) avec Hadrumetum pour capitale, et la Zeugitane (Nord de la Tunisie et Nord Est de l'Algérie) avec Carthage comme capitale. L'apogée de la Tunisie Romaine est atteint sous les Sévères (195-235), dynastie africaine. Le pays fournit un tiers du blé de l'Empire, du vin, des olives, de l'huile... Chemtou donne à Rome puis à Byzance ses magnifiques marbres ; la Cap Bon se spécialise dans la fabrication de la pourpre ; Hadrumète et El Aouja (Près d'El Jem) produisent des céramiques... Les terres sont cultivées par des colons ou par les indigènes (contre paiement de l'impôt) en exploitations moyennes ou sur de grands domaines, les « latifundia », appartenant à de riches sénateurs, chevaliers romains ou princes Numides : on retrouve ces latifundia principalement dans la région de Dougga. L'Etat intervient régulièrement pour donner de nouvelles terres à des colons ou pour les protéger contre les grands propriétaires. Le commerce avec Rome prend un essor sans précédent. Carthage devient avec Leptis Magna l'un des deux ports les plus importants d'Afrique du Nord.

2.3.3. Carthage romaine

César reprend l'idée de fonder une colonie à Carthage. Après son assassinat, en exécution de ses volontés, les triumvirs installent en -44 une colonie, un peu au nord ouest de l'antique cité. En 29, Octave Auguste y envoie 3 000 familles et fait cadastrer le sol maudit pour édifier dans un carré de 1400 m de côté maisons et édifices publics. La colonie est dotée de terres s'étendant jusqu'à Dougga, à plus de 100 km de distance. Cette « Colonia Julia Karthago » retrouve rapidement sa prospérité au point de devenir une des plus grandes villes romaines de l'Occident. Elle aurait compté plus de 300 000 habitants au IIè. La ville se dote de magnifiques ensembles monumentaux : les Thermes d'Antonin (145-162), le théâtre, l'Odéon, l'Amphithéâtre..., de riches demeures (Colline du Théâtre, Mégara) et de magnifiques lieux de culte (dont on n'a malheureusement pas retrouvé de vestiges). Cette période de prospérité ne sera troublée qu’en 70 par la guerre civile consécutive à la mort de Néron et en 180 par des agitateurs religieux protestant contre la romanisation du culte. En 238, Carthage prend le parti des villes romaines d'Afrique pour Gordien qui se proclame empereur contre Maximin le Thrace. La Légion III Augusta, commandée par Capellien, fidèle de Maximin, écrase les milices carthaginoises et ravage la ville. En 311, la ville, dans l'obédience de Maxence, entre en rébellion contre lui. Elle tente de faire sécession avec Domitius Alexander qui se proclame empereur. Maxence envoie une expédition punitive qui anéantit en grande partie la cité. Carthage, sauvée par la victoire de Constantin sur Maxence en 312, sera magnifiquement reconstruite.

2.3.4. L'urbanisation romaine

L'essor le plus important de ces premiers siècles de la Pax romana est celui de l'urbanisation : sans doute les Romains trouvent un « noyau » de cités puniques (Carthage, Utique, Hadrumète...) ou de cités lybico-numido-puniques (Maktar, Bulla Regia...). Mais ils font beaucoup plus : pour eux, la ville est le symbole même de la romanisation, car elle est le centre où s'administre la vie de la province : elle accueille les cadres administratifs, sociaux et politiques, les grands et moyens propriétaires, les cadres militaires. Elle s'ordonne autour du capitole et de ses temples, du forum ; elle comprend des marchés, la basilique, siège de la vie civique et judiciaire, les thermes, la palestre, l'amphithéâtre. Ces villes fleurissent au Ier, et surtout au IIIè sous les Sévères. La ville est le plus puissant facteur de romanisation, et l'Etat lui reconnaît un statut de plus en plus intégré : simple cité, puis municipe de droit latin, enfin cité romaine de plein droit sous le nom de « colonie ». Ainsi, en Tunisie, Carthage, Hadrumète (Sousse), Taparura (Sfax), Thenae, Utique, Tabarka, Bulla Regia (Hammam Derradji), Vaga (Béja), Aquae Callidae Carpitanae (Korbous), Thuburbo Majus, Mactaris (Maktar), Thugga (Dougga), Clupea (Kelibia), Curubis (Korba), Thysdrus (El Djem), Capsa (Gafsa), Cillium (Kasserine), Sufetula (Sbeitla), Tusoros (Tozeur), Zama... Ces cités reflètent la richesse du pays, de sa vie artistique et culturelle dont témoignent particulièrement les magnifiques mosaïques des monuments et villas tunisiennes (Musée du Bardo).

2.3.5. Carthage chrétienne

Le christianisme est introduit dans la ville par les Orientaux. On ignore tout de ces premiers chrétiens, si ce n'est une trace de la persécution ordonnée en 180 par Commode puis par Septime Sévère vers 200, persécutions dont furent victimes à Carthage Félicité et Perpétue, livrées aux bêtes sauvages dans l'amphithéâtre. Entre 197 et 220, un avocat carthaginois converti à la foi nouvelle, Tertullien, se rend célèbre par ses violentes diatribes contre les païens. Vers 250, la ville a pour évêque un éminent théologien, Cécilius Cyprien, berbère romanisé et riche rhéteur carthaginois, victime de la persécution de Valérien en 258. Entre les périodes de persécution les conversions sont multiples. De même que le sont les apostasies lors des persécutions et les problèmes posés par ces « lapsi » provoquent un véritable schisme, doublé d'une opposition entre paysans et bourgeois, lorsqu'un certain Donat, s'appuyant sur la population rurale berbère, se sépare de l'Eglise à laquelle il reproche son attitude de bienveillance vis-à-vis des lapsi. Les troubles menacent la prospérité du pays : domaines et églises sont saccagés. C'est dans ce contexte que naît à Thagaste (Près d'Annaba) en 358 celui qui allait devenir Saint Augustin. Il fait ses études à Carthage. Devenu évêque d'Hippone, il consacre son énergie à combattre le donatisme et réussi à faire proclamer l'Eglise catholique comme seule Eglise véritable en juin 411 lors d'un synode à Carthage. La Carthage chrétienne compte au moins 12 églises, toutes détruites par les Vandales. Parmi elles, la cathédrale, basilique à 11 nefs avec baptistère, thermes et une vaste rotonde ; une basilique à 7 nefs (entre La Malga et La Marsa) dédiée peut-être aux Saintes Perpétue et Félicité, la basilique dite de Saint Cyprien (Falaise de Saïda), le groupe d'églises du quartier de Dermech, le monastère de Saint Etienne...

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