Le camp de concentration de Lackenbach
1. Histoire
Le camp de Lackenbach est le plus grand camp pour Tziganes d’Autriche. Il est installé en novembre 1940 au « Schaflerhof », un ancien domaine agricole des comtes Esterhazy et dépend de la Kripo (police criminelle) de Vienne.
Dans le camp sont internés principalement les Tziganes du Burgenland, mais aussi d’autres régions, comme l’Ostmark ou l’Allemagne du sud. Au départ, il y a 180 internés. Mais au printemps 1941 le nombre d’internés passe à 570, et en octobre 1941, 2.335 détenus vivent à Lackenbach.
La direction du camp loge dans le corps principal de la ferme, les détenus couchent sur la paille dans les étables et écuries. Certains tziganes peuvent loger dans leurs caravanes qu’ils ont pu faire rentrer dans le camp. Celui-ci manque d’eau et d’installations sanitaires : ils ne seront installés qu’après l’hiver 1941-1942, lorsqu’une épidémie de typhus se déclare dans le camp. Pendant celle-ci, les autorités laissent les détenus livrés à eux-mêmes, mettent le camp en quarantaine et tirent sur tous les détenus qui tentent de s’évader. L’épidémie cause la mort d’environ 300 personnes.
Fin 1941, deux convois déportent chacun 1.000 détenus dans le ghetto de Lodz : aucun prisonnier ne survivra. En 1943 débutent les déportations vers Birkenau. Dans le camp lui-même, entre 35 et 41 enfants sont tués avec du lait empoisonné. Les conditions deviennent de plus en plus dures à partir de 1943.
Fin mars 1945, devant la poussée de l’Armée Rouge la direction fuit sur Vienne, laissant les Tziganes dans le camp, ce qui épargne aux détenus les funestes marches de la mort…
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