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Le camp de concentration de Dora

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3. Les kommandos

Généralités
Ellrich
Nordhausen – caserne Bölckle

3.2. Ellrich

Ellrich est situé à 15 km au nord/ouest de Dora et à 20 km au nord/ouest de Nordhausen. Ce kommando, tout proche de la gare, est créé en mars 1944. Pour les détenus des kommandos voisins, sa seule évocation « frappe l'âme d'épouvante », tant sa réputation est sinistre.

Les détenus d'Ellrich, Polonais, Russes, Français, Belges, Tchèques, Juifs hongrois et Tsiganes allemands sont envoyés sur les chantiers voisins des la Mittelwerk: B3, B11, B12, B13 et B17 (« B » pour « Baubrigade », brigade de construction). Ils doivent y creuser de nouvelles galeries.

En mai 1944, après le transfert du kommando de Bischofferode, Ellrich rassemble 724 détenus. Ensuite les effectifs montent à 1.696 fin mai, puis 2.880 fin juin avec les transferts des détenus de Günzerode et Mackenrode, 4.104 fin juillet, 6.187 fin août, et 8.189 fin septembre. A partir de cette date, malgré un transfert important de détenus d'Harzungen, les effectifs diminuent du fait de l'accroissement de la mortalité, mais aussi de l'évacuation sur la Boelcke Kaserne de Nordhausen le 3 mars, de 1.602 détenus « inutilisables ».

Au début d'Ellrich, les détenus sont logés dans de vieux bâtiments d'une fabrique de plâtre abandonnée. Le premier bâtiment est partagé en 3 blocks ayant chacun leur entrée. Le Revier est dans le block 1. Il n'y a pas de salle d'eau, et une fosse sert de latrines. Le block 4 est dans un autre bâtiment de 70m de long et 18m de large. Puis on construit d'autres baraques, une cuisine, un Revier et des blocks équipés de sanitaires. En mars 45 un crématoire est installé sur la colline.

Le lever est à 3h30, sous la « Schlague ». Un quart d'ersatz de « café » sans sucre et froid est distribué. Après l'appel et la longue attente du train sur un quai spécialement aménagé pour les détenus, ceux du B12 arrivent au chantier à 7h, après plusieurs arrêts. A midi, la soupe est distribuée au B12 sans gamelles ni cuillères. Il faut récupérer de vieilles boîtes de conserves rouillées, jetées sur un tas d'ordures par les civils, sans pouvoir les nettoyer. A 19h, après 12 heures de travail, la longue attente du train recommence, par tous les temps, parfois jusqu'à 23h.

Arrivé au camp, l'appel est suivi de la distribution d'un quart de pain fait de farine de betteraves et de sciure de bois et d'un morceau de margarine. Sur les 8 mois qu'il est resté à Ellrich, un témoin n'a pas pu prendre une seule douche, ni changer de vêtements, ni même se déshabiller. Les Déportés sont vêtus de haillons. Ils ont une veste avec un seul bras, un pantalon laissant apparaître les fesses. On leur donne 40 chemises et 60 paires de chaussures pour 100 détenus. D'ailleurs les chaussures, en bois, sont usées en un mois, il faut ensuite emballer ses pieds dans des chiffons ou marcher pieds nus.

En novembre 1944, les SS décident que les non travailleurs doivent donner tous leurs vêtements aux travailleurs. Tous les malades et inaptes, totalement nus, assistent aux appels dehors par un froid très rude. Ils n'ont que des demi rations de nourriture. Après quelques mois, la mortalité est très forte et beaucoup d'inaptes restent au camp.

La situation s'améliore en janvier 1945 pour ceux qui travaillent au B12 et qui partent s'installer à Woffleben. Vers la mi-février 45, la fabrique de pain est détruite. C'est la famine. Pendant un mois les détenus se nourrissent d'un litre de soupe claire, de navets et rutabagas, servi à 4h et à 23h. Au cours d’une nuit de février, la cuisine renfermant les rutabagas est attaquée mais la sentinelle tire à la mitraillette en direction de la bousculade, et le matin on découvre 2 cadavres et plusieurs blessés gelés. Six jours après, des détenus sont pris en flagrant délit de cannibalisme et sont exécutés. Au chantier le midi, des hordes de fauves attirés par les odeurs rôdent autour de la cantine des civils. On s'arrache les déchets jetés aux ordures.

Hormis les officiers logés dans des villas proches, les SS ont leur camp à Juliushütte. Le camp est dirigé par des détenus verts et noirs évincés de Buchenwald puis de Dora. Ils sont particulièrement brutaux. Le « Lagerältester » est un assassin connu. Sept kilos d'or provenant de bijoux ou de dents volés aux détenus sont trouvés dans sa chambre. Le block 3 est dirigé par Otto, une brute épaisse qui assomme chaque jour 3 à 4 détenus lors de la distribution de soupe. Mais le kapo vert Theo, chef du block 4, maçon de métier, améliore l'aménagement et les conditions de vie de son block. Cependant, chaque soir au retour du travail, la punition générale, sans raisons particulières, consiste à faire rester accroupis les détenus pendant des heures.

Le Revier est dirigé par un bon médecin polonais qui, avec les infirmiers, fait ce qu'il peut pour soulager les malades. Jusqu'en octobre 1943 le « chirurgien » Jupp, un Belge de Saint Vith, porteur à la gare de Cologne, se réserve les opérations. On est admis au Revier si l'on est mourant et dans la limite des places disponibles correspondant au nombre de morts de la veille. La salle est petite et indescriptible de puanteur et de saleté. Ceux qui souffrent de coliques sont si faibles qu'ils ne peuvent plus se lever pour se soulager. Les cadavres sont jetés du premier étage et on marche dessus dans l'obscurité. En décembre 1944 on compte 381 décès ; en janvier, 498 ; en février, 541 ; et en mars, 1.021 malgré les transferts de mourants vers Dora. On fait des bûchers par tranches de 300 cadavres.

Le 29 janvier, le quart des 6 571 détenus d'Ellrich est incapable du moindre travail. Le 3 mars, 1.602 détenus trop faibles sont évacués en train vers la Boelcke Kaserne à Nordhausen. Une grande partie d'entre eux repart le 6 mars, pour la destination probable de Bergen Belsen. L'évacuation des kommandos a lieu le 4 avril. Le Revier est évacué le 5. C’est lors de cette évacuation qu’a lieu la tragédie de la grange de Gardelegen le 13 avril, où, sous les ordres du SS Hauptscharführer Erhard Brauny, les SS brûlent vifs 1.016 détenus dans la grange, après en avoir condamné les issues.



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