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Nazisme: le camp de concentration de Buchenwald (2ième guerre mondiale 1939-1945)

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7. Témoignages

L’évacuation par Langbein
Sabotages par Langbein
Le Block 46 par Jean Rousset
Châtiments par E. Kogon
Le Petit Camp par E. Kogon
Les juifs de Rath par E. Kogon
La chienne de Buchenwald par Pfaffenberg
Les homosexuels du block 36 par J. Bartl
Libération et évacuation par E. Kogon
L’arrivée au camp par F. Gadéa
Le Petit Camp par F. Gadéa
Les corvées par F. Gadéa
Le bombardement d’août 44 par F. Gadéa
Kommandos extérieurs par A. Bonifas

7.10. L’arrivée au camp par F. Gadéa

Arrivé le 5 août 1944, interné au « Petit camp », F. Gadéa en repart le 8 septembre avec un kommando pour Peissen, dans la région de Bernburg, à la limite de l'Anhalt et de la Saxe, pour travailler à la construction d'un camp.

« Le convoi s'arrêta et nous comprîmes, aux cris des SS qui entouraient les wagons et aux aboiements féroces des chiens tenus en laisse, que nous étions arrivés à destination. Il était environ 21 heures lorsque nous nous sommes trouvés, à près d'un millier, sur le quai de la gare de Buchenwald. Encadrés par des SS en armes et entourés de chiens aussi hauts que de petits ânes, nous nous sommes engagés sur une longue avenue bordée de petits pavillons d'habitation — les logements des officiers et sous-officiers SS — pour arriver après dix minutes de marche à la porte monumentale du camp. À l'intérieur, sur une grande place entourée de bâtiments imposants, nous avons été comptés et recomptés, par des hommes vêtus d'uniformes bizarres : pantalons rouges, vestes et bérets bleus, puis dirigés dans une immense salle de douche où nous sommes restés entassés les uns sur les autres jusqu'au matin. C'est au cours de cette nuit que nous avons vu pour la première fois les, sinistres tenues rayées et que nous nous sommes rendu compte que nous étions au bagne. »

« Au matin du 6 août, on nous fit sortir pour nous rassembler sur le terre-plein. Nous fûmes dirigés, après ce moment de répit, vers de grandes salles où l'on devait procéder à notre incorporation rondement menée. En quelques secondes je me retrouvai entièrement nu dépouillé de mes bagues, montre, argent, documents et souvenirs. Comme je manifestais mon étonnement, je reçus des préposés — internés allemands déjà anciens — la première distribution de coups de la journée. Nous échouâmes, dans ce simple appareil, dans une autre salle où quelques dizaines d'« anciens » armés de tondeuses et de rasoirs firent disparaître avec conviction et dextérité nos cheveux et notre système pileux. De là, on nous poussa dans une salle dite de douche où le savon était remplacé par de la sciure mouillée. On nous obligea, en usant de brutalités et d'injures, à nous enduire le corps de cette mixture avant de passer sous la douche. Quelques compatriotes, une dizaine, qui portaient des lunettes furent sommés de les déposer dans un coin avant de se livrer à ces ablutions générales. Après la douche, quand on leur ordonna de reprendre leurs lunettes, ils n'étaient plus seuls à se conformer aux injonctions. D'autres, assez nombreux, se ruèrent en même temps qu'eux pour exécuter dans la confusion le mouvement commandé. Cet incident mettait déjà en relief l'efficacité des méthodes nazies. Il faut dire que le voyage Saint-Sulpice - Buchenwald nous avait tous affaiblis, et que certains, dont j'étais, avaient en ces quelques jours perdu 8 à 10 kilos. Il faut ajouter aussi que les distributions de coups et les concerts répétés d'injures, de menaces et de commandements avaient achevé notre mise en condition. »

« On nous conduisit ensuite dans des salles de désinfection où chaque préposé s'affairait, avec un pinceau imbibé d'un liquide verdâtre ou un pulvérisateur, à badigeonner ou à asperger les parties les plus intimes de notre corps. Puis on nous amena, toujours nus, dans des immenses magasins où l'on nous remit de vieux vêtements que nos bons clochards n'auraient certainement pas voulu mettre. Au dos de chaque veste une immense croix de Saint-André avec les lettres KLB (Konzentration Lager Buchenwald) étaient peintes en rouge, tandis que les pantalons portaient, sur le côté extérieur, une bande de la même couleur; une vieille casquette faisait office de couvre-chef ; aux pieds des semelles de bois recouvertes d'une lanière de toile synthétique. »

Fernand Gadéa, contrôleur général honoraire, interné à Buchenwald en août 1944.


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