Le ghetto de Siedlce
4. La liquidation
Avec les 600 personnes sélectionnées « pour le travail » et épargnées, les Allemands forment le « Petit ghetto », situé dans la triangle formé par les rues Sokolowska, Aslanowicza, et Listopada. Ces personnes sont employées pour « nettoyer » le ghetto, d’où « émergent » encore de leurs caches plus de 1.500 Juifs. Les nazis les laissent en vie, forment un nouveau Judenrat, ouvrent un nouvel hôpital dirigé par Balfor, le seul docteur juif survivant, et constituent une force de police juive… Durant plus de deux mois, ils laissent ce nouveau ghetto tranquille au point que de nombreux Juifs et Tziganes des environs de la ville viennent y trouver refuge, convaincus que « le plus dur était passé » et que la survie était possible… Rapidement, le ghetto contient plus de 3.000 personnes, entassées sans rien dans d’épouvantables conditions…
Le 25 novembre 1942 tous les habitants de ghetto sont déplacés hors de la ville, à Gesi Borek, un ensemble d’immeubles rue Limanowskiego). Le prétexte du déplacement est la menace d'une épidémie de typhus, qui pourrait contaminer le reste de la ville. On permet aux Juifs d’emporter uniquement les bagages qu’ils pourraient porter, et aux malades et personnes âgées d'être de se déplacer par chariots. On leur prétend que ce relogement serait le dernier et que désormais ils pourraient y demeurer en paix. Les Allemands ferment les yeux sur la contrebande, principalement de nourriture, qui se met rapidement en place, particulièrement avec une miroiterie où des Juifs avaient travaillé. Ils donnent ainsi aux occupants du ghetto un sentiment de sécurité… Un des immeubles du ghetto est occupé par des Tziganes.
Le 28 novembre, trois jours après le déplacement, les SS liquident le ghetto à peine constitué : dans la nuit ils cernent le secteur. Au matin ils expulsent les gens hors de leurs maisons, les rassemblent, les alignent sur des rangées de cinq personnes et les mènent à la gare, où les wagons les attendent. La plupart se résignent. D’autres réagissent : dès que le train s’ébranle, les Juifs tentent de forcer les portes et fenêtres des wagons ; le maître serrurier Symcha Wilk de Siedlce, qui a eu la présence d’esprit d’emmener avec lui ses outils, parvient à forcer les portes de son wagon, et de nombreux Juifs s’en échappent. Beaucoup de personnes parviennent aussi à sauter du wagon où est enfermée la police juive. Un grand nombre de fuyards sont abattus ou rattrapés… Les gardes tirent « dans le tas ». A son arrivée à Treblinka, le convoi ne compte plus que des wagons remplis de cadavres enchevêtrés, Juifs et Tziganes…
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