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Le ghetto de Bochnia

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9. RĂ©sistance et collaboration au ghetto

Avant la guerre il y a quelques organismes sionistes de jeunesse actifs à Bochnia. L'organisation la plus structurée est le mouvement de la jeunesse Akiba. Au début de la guerre, les membres d'Akiba organisent le mouvement souterrain JWO (Jewish war organisation) dont le « centre » se trouve à Cracovie. Après la capture de la plupart des résistants à Cracovie lors de l'opération « Cyganeria », la région de Bochnia devient le seul centre de la résistance du JWO. Une de ses principales activités est la fourniture de faux papiers permettant de circuler plus librement, la contrebande de nourriture, l’aménagement de caches souterraines, le projet du creusement d’un tunnel au-delà des limites du ghetto…

La cellule de la résistance est découverte le vendredi 26 février 1943 et la plupart de ses membres sont capturés par la police juive. Emprisonnés dans deux cellules séparées de la prison de Judenrat, les hommes et les femmes du JWO sont interrogés toute la nuit par Simchah Shapiro, le chef de la police juive de la région de Cracovie. Ils sont sauvagement torturés. Samedi matin à 8 heures ils sont livrés aux Allemands. Transférés dans la prison Montelupich à Cracovie, ils sont à nouveau interrogés et torturés. Seuls quelques uns survivent. Deux parviennent à s’échapper et à revenir à Bochnia en mai 1943 : Shimshon Deringer et Gusta Davidson (Justina). Avec Hillel Wodislawski, le chef du JWO de Bocnia qui avait échappé à la capture, ils reconstituent une cellule du JWO qui fonctionnera jusqu’à la liquidation du ghetto.

Si quelques juifs entrent dans la voie de la résistance pour survivre, d’autres, pour les mêmes raisons, choisissent la voie de la collaboration avec l’ennemi idéologique. Dans chaque ghetto des Juifs « collaborent » avec le Gestapo, toujours dans cette espérance de l’hypothétique salut de leur vie, même s’il est difficile d'accepter l'existence même de ce phénomène. La ville de Cracovie puis son ghetto ont été infestés de collaborateurs. Certains ont été approchés par le Gestapo, d’autres ont offert volontairement leurs services. Le chef de la police juive de la région de Cracovie, Simchah Shapiro, est sans conteste un collaborateur. Il s'éloigne de la communauté juive et exécute les ordres des Allemands avec grand zèle. Il lance des actions visant les organisations clandestines qui s’opposent aux visées allemandes ou facilitent l'évasion des Juifs condamnés à une mort certaine. Il agit de même à Bochnia, n’hésitant ni à torturer, ni à exécuter certains juifs de la ville. Un autre collaborateur, Samuel Brodman, travaille pour le bureau des devises étrangères à Cracovie. Il informe régulièrement la Gestapo des « trafics » de devises clandestins faits par les Juifs du ghetto. Il est de ce fait responsable de la mort de beaucoup de Juifs de Cracovie et de Bochnia. La pire des collaborations fut celle d’un juif appelé Shimon Spitz. Il travaille au bureau central de la Gestapo à Cracovie et s’implique profondément dans ses activités. Il devient l’homme de confiance de la Gestapo qui l’envoie sur le terrain pour la représenter dans les négociations avec le Judenrat avant une « Aktion » dans la région de Cracovie. Il supervise l’établissement des listes qui enverront les Juifs aux camps de la mort. Il trouvera la mort lors d’une « Aktion » contre les partisans. Un grand nombre d'informateurs ses trouvent à Cracovie et informent spécialement l’occupant des activités clandestines des organisations juives. C’est pour cette raison que la plupart d’être elles transfèrent leurs quartiers généraux hors de Cracovie. Plus tard les informateurs maintiendront leurs activités même dans le camp de Plaszow, et ce sont eux qui dénonceront les « enfants cachés » du camp…

La collaboration avec les nazis existe à Bochnia mais à un degré moindre qu’à Cracovie. Un Juif travaillant pour le nazis est étranglé par un juif du ghetto sans que les Allemands n’en sachent rien ; un autre agent, appelé Reich Alfred est tué par la police allemande, subornée par le Judenrat ; Simchah Weiss, le président du Judenrat et le chef de police Rosen traitent directement avec les autorités allemandes et doivent d'accomplir de nombreuses tâches impopulaires, dans une position où la frontière entre collaboration et tentative d’éviter le pire est extrêmement ténue… Selon certains témoignages ils vont souvent au delà de l'appel du devoir… Si Simchah Weiss défie les autorités allemandes afin de « sauver » quelques vies juives, Rosen est moins regardant dans sont travail avec ses supérieurs allemands et s’y conforme beaucoup plus… Il est possible que son comportement ait été le résultat d’un chantage allemand : l'arrestation de son épouse et son emprisonnement dans la prison de Montelupich à Cracovie puis sa relaxe par Schomburg plus tard, pourrait avoir fait partie de la tactique des nazis pour obtenir la fidélité de Rosen…

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