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Alsace, le temps du Reich : 1870-1918

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1. La guerre de 1870

Premières défaites
La bataille de Wissembourg-Geisberg
La bataille de Woerth-Froeschwiller
Le siège de Strasbourg
Le siège de Belfort

1.3. La bataille de Woerth-Froeschwiller

La bataille de Woerth le 6 août 1870
La bataille de Woerth le 6 août 1870

Après la défaite du Geisberg à Wissembourg le 4 août, l'armée française se rassemble sur la rive droite de la Sauer. Le 5 août, le Maréchal de Mac-Mahon pense livrer bataille au plus tôt le 7, car il attend le 5è corps d’armée du général de Failly afin de combiner une action retardatrice voire une contre offensive contre l’ennemi qui lui aussi a besoin de temps pour se porter à la hauteur des Français.

Or un mélange de quiproquos, une série d’escarmouches puis d'initiatives audacieuses vont déclancher la bataille une journée plus tôt, surprenant aussi bien l’Etat major français que le chef de la IIIè armée allemande, Frédéric Guillaume de Prusse. Malheureusement pour Mac Mahon, la bataille est perdue d’avance : il ne dispose en effet que de 45 000 hommes face à un adversaire qui lui oppose 100 000 combattants et dispose d’une réserve de 45 000 hommes…

6 Août 1870: la charge des « Cuirassiers » de Michel à Morsbronn par Detaille
6 Août 1870: la charge des « Cuirassiers » de Michel à Morsbronn par Detaille

Le 6 août au matin, vers 7h30, le général Walther de Montbarry qui commande les avants postes du Ve corps d'armée prussien, fait ouvrir le feu sur Woerth sur un petit détachement de la cavalerie française qui mène ses chevaux boire dans la Sauer. S'ensuit une série de combats ponctuels, alors que le Kronprinz cherche à faire décrocher ses forces. Croyant en effet à une réaction française, les Bavarois font marche en avant et arrivent à la lisière du bois de Froeschwiller, à la soudure de la division Raoult et de la division Ducrot, laquelle déchaîne son artillerie. Simultanément, à 4 km au sud, le général de Lartigue, alerté lui aussi par les tirs, déploie sa 4e division d'infanterie. Entendant, vers 8h30, la canonnade de Ducrot, il décide de faire bombarder et enlever par ses chasseurs la Brückmühle près de Gunstett.

6 Août 1870: la charge des « Cuirassiers » à Elsasshausen, par Robiquet
6 Août 1870: la charge des « Cuirassiers » à Elsasshausen, par Robiquet

Les choses deviennent sérieuses lorsque vers 9 heures, le chef d'état-major du Ve corps d'armée, le colonel von der Esch, constatant que les Bavarois sont accrochés au nord, et craignant qu'ils ne se fassent bousculer, engage son corps d'armée, sans même se référer à son chef, le général von Kirchbach. Met en batterie 108 pièces prussiennes contre les 48 canons et 12 mitrailleuses disposées sur les hauteurs de Froeschwiller. Rapidement, l’artillerie française, impuissante, décroche et se retire et à 11 heures, les positions françaises sont pilonnées par 156 bouches à feu. La 3è division française est écrasée et les Prussiens parviennent à franchir la Sauer. Mais toutes les attaques allemandes sont repoussées mais peu à peu, l'armée française perd du terrain.

Le général de Bonnemains
Le général de Bonnemains

Le Kronprinz engage l’ensemble de toutes ses forces et engage à 13 heures une manœuvre d'encerclement par le sud : à 13h30, à Morsbronn, les troupe françaises sont contraintes de reculer dans le bois de Niederwald. C’est alors qu’à lieu la première charge de la cavalerie française, celle de Michel : elle est stoppée dans les rues étroites de Morsbronn par les Prussiens supérieurs et nombre et en matériel. C’est un désastre, et les troupes françaises décrochent.

6 Août 1870: la charge des « Cuirassiers » par Aimé Morot
6 Août 1870: la charge des « Cuirassiers » par Aimé Morot

Au centre, manquant de renforts et menacées coté sud, les troupes françaises reculent et se replient sur Elsasshausen. Une seconde charge de cavalerie, celle de Bonnemains, tente de desserrer l’étau prussien : c’est un nouveau désastre. Elsasshausen est enlevé vers 15h45. Reste Froeschwiller : les fameux Zouaves et les Turcos opposent une forte résistance et parviennent même à faire reculer les Bavarois. Mais l’ennemi est par trop supérieur et à 16 heures, les Français sont refoulés dans Froeschwiller. La réserve tente une contre attaque en direction d’Elsasshausen, parvient à reprendre son artillerie, mais est alors engagée par les Allemands venant du bois de Niederwald. Les Français se retirent du plateau, se replient sur Froeschwiller d’où ils finissent par décrocher. A 17 heures, le village est aux mains des Allemands et la bataille s’achève. L'armée française bat en retraite vers la Lorraine, abandonnant l’Alsace.

Le général Félix Douay (1816-1879), frère d’Abel Douai tué à Wissembourg, commandant de la 7è armée du Rhin, vaincu à Froeschwiller
Le général Félix Douay (1816-1879), frère d’Abel Douai tué à Wissembourg, commandant de la 7è armée du Rhin, vaincu à Froeschwiller

Les pertes des deux cotés sont terribles :

  • coté allemand : 489 officiers, 10.153 sous-officiers et hommes tués, blessés ou disparus.
  • coté français : 760 officiers, près de 11.000 tués ou blessés et 9.000 prisonniers.
Froeschwiller : dans cette rue chargèrent les Cuirassiers... vainement
Froeschwiller : dans cette rue chargèrent les Cuirassiers... vainement

La bataille de Froeschwiller reste dans les annales militaires le symbole de l’héroïsme français, notamment celui des fameux « cuirassiers de Reichshoffen » (Reichshoffen étant ce jour là le siège de l’Etat Major de Mac Mahon), héroïsme vain et inutile d’une armée inférieure en hommes et surtout en matériel, qui parvint malgré tout à tenir toute une journée et à permettre la retraite en bon ordre du gros de l’armée française.

Elsasshausen : ici repose, dans la paix champêtre
Elsasshausen : ici repose, dans la paix champêtre
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