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Les châteaux d’Alsace

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1. Le château - Généralités

Définition du château
Description du château
La vie Seigneuriale
Attaque et défense

1.3. La vie Seigneuriale

1.3.1. La noblesse et ses moeurs

Seigneurs et vassaux forment la noblesse. Le vassal est avant tout un combattant à cheval, un chevalier. Rapidement, l'ordre est de plus en plus « fermé » et bientôt seul un fils de chevalier peut devenir chevalier à son tour.

La grande majorité des nobles ne se soucie guère des choses de l'esprit. Le vrai chevalier doit d’abord faire montre de qualités physiques. Il doit être souple et musclé, bon et loyal, hardi et preux. A partir du XIIè, les cours des seigneurs du Midi de la France connaissent un idéal nouveau, la courtoisie, qui oppose au sire belliqueux et violent le gentilhomme vaillant, respectueux des plus faibles et fidèle à sa dame. Cet idéal va peut à peu atteindre la noblesse du nord.

Mais en général, les mœurs sont d'une brutalité féroce. Brutalité et violence restent les arguments de base. Priorité est donnée à la guerre, à la chasse et aux exercices guerriers. La chasse avec meute ou faucon fait partie du quotidien du chevalier et du seigneur. En temps de paix ou durant l'hiver, il s'exerce sur la quintaine ou participe à des tournois, au demeurant très rares en Alsace.

Un des objectifs de l’Eglise est d'atténuer la violence des mœurs en instituant la Paix de Dieu et la Trêve de Dieu et en donnant un sens « chrétien à la cérémonie de l'adoubement.

La « paix de Dieu » fixe le code « moral » de la conduite du chevalier : « Je n'envahirai en aucune manière les églises. Je n'assaillirai pas les clercs et les moines ne portant pas les armes. Je n'enlèverai ni bœuf, ni vache, ni aucune bête de somme. Je n'arrêterai ni le paysan, ni la paysanne, ni les marchands ; je ne leur prendrai pas leur argent ; je ne les ruinerai pas. Je n'assaillirai pas les femmes nobles. » (diocèse de Beauvais, 1023).

La « Trêve de Dieu » tend à limiter les périodes de guerres et de conflits entre les seigneurs : « Par l'entente de l'évêque et du comte de Flandre, que ni homme, ni femme n'en attaque, en quelque lieu que ce soit, un autre, ni n'attaque un château, un bourg ou un village, du mercredi au coucher du soleil au lundi à l'aurore. Que si quelqu'un venait à enfreindre cette trêve, qu'il soit excommunié par Dieu et exclu de la chrétienté toute entière. » (diocèse de Thérouanne vers 1063).

1.3.2. La noblesse alsacienne

En Alsace, les conflits entre grandes familles se traduisent en général par la prise de l'un ou l'autre de leurs châteaux. C'est le cas des Eguisheim, des Hohenstaufen, des Ferrette, des Ribeaupierre ou des Habsbourg. Certains castels sont confiés à des ministériels d'Empire anoblis comme les Rathsamhausen, les Fleckenstein, les Reich de Reichenstein, les Morimont, les De Werde, les Hunebourg, les Windstein, les Géroldseck et les Ochsenstein, deux familles qui à partir du XIIè dominent l'immense marche de l'évêché de Metz, dont l’abbaye de Marmoutier et toutes ses possessions, abbaye qu’ils finiront par acculer à la ruine.

L'évêque de Strasbourg est au Moyen Age le seigneur suzerain le plus puissant du Kochersberg, avec ses 9 châteaux, dont 4 forteresses : Haldenbourg, Kochersberg, Gougenheim, Breuschwickersheim. Il s’appuie également sur ses châteaux du Haut-Barr, de Guirbaden, de la Petite Pierre, avec toute l'organisation féodale que cela suppose. Plusieurs villes fortifiées dépendent de lui : Saverne, Mutzig, Molsheim, Rhinau, Ebersmunster, Eguisheim (après l’extinction de la famille au XIIIè) Marckolsheim , Sainte-Croix-en-Plaine, Rouffach, Soultz. Leurs vassaux sont des familles nobles auxquels ils confient la garde d'un château ou d'un village.

A côté de cette noblesse « castrale », existe la noblesse « roturière », qui dans presque chaque bourg possède une maison plus ou moins fortifiée : on peut citer parmi ces chevaliers qui portent le nom d'un village sans qu'il y ait un château connu ceux de Furdenheim (1097, 1137, 1147), Fessenheim Kochersberg (1147), Hurtigheim (1147), Vendenheim (1148), Olwisheim (1193), Schaffhouse (1194), Zehnacker (1198), Lampertheim (1202), Neugartheim ; et parmi ceux qui portent le nom du village avec un château : lttenheim (1147), Gougenheim (1147), Quatzenheim (1148, 1155), Truchtersheim (1188, 1194), Berstett (1120), Scharrach (1194), Ingenheim (1377), Kolbsheim (1265), Mittelhausen (1322), Oberschaeffolsheim (1321) Osthoffen (1256)…

En fait il n'y aurait que huit familles véritablement « nobles » en Alsace : les Andlau, les Reich de Reichenstein, les Reinach, les Waldner de Freundstein, les Wangen de Géroldseck, les Müllenheim-Rehberg, les Schauenbourg et les Zorn de Bulach.

1.3.3. La vie quotidienne au château

Au palas, l'unique salle habitée est loin d'être confortable ; la grande cheminée monumentale apparaît très tardivement. Il n'y a pas de carreaux de verre aux fenêtres, mais des feuilles de parchemin huilé ou de la vessie de porc tendue. Le seigneur, ses compagnons et ses hôtes mangent coude à coude, assis sur des bancs devant une table dressée sur tréteaux. Dans la grisaille des journées interviennent parfois, mais rarement, des acrobates, des montreurs d'animaux ou des jongleurs qui, de château en château, récitent des poésies, content des fabliaux ou chantent, accompagnés de la vielle, les exploits guerriers de Roland, de Parzifal, de Siegfried, de Lancelot, parti à la quête du Graal, ou des héros du Waltharius... La nuit venue, toute la compagnie s'endort par terre autour de la couche du seigneur. En Alsace le seigneur ne vit généralement pas dans le donjon en temps de paix.

Parmi la quantité d'objets recueillis dans les ruines des châteaux forts, les armes occupent une place modeste. Hormis les couches archéologiques correspondant à des sièges, incendies et destructions à la suite de batailles, bien souvent on ne voit dans les restes de ces constructions que de grosses maisons où la vie quotidienne occupe plus de place que la guerre.

1.3.4. La vie dans la seigneurie

La plupart des paysans dépendent du seigneur propriétaire du domaine. Aux Xè et XIè on constate un fort accroissement du nombre des serfs qui demeurent sur les tenures : le servage est héréditaire. Mais la situation s'améliore au XIIè. Une minorité de paysans, les laboureurs, vit libre et relativement aisée, sur leurs propres terres, les alleux. On les nomme « vilains », du mot latin « villa », grand domaine à la campagne.

En contrepartie de la sécurité qu'il procure, le seigneur impose à tous son « ban », le droit de commander et de rendre la justice ; il fait respecter les usages et astreint ses tenanciers aux droits seigneuriaux, les cens et les corvées. Soumis à des obligations communes, les paysans se regroupent non loin du château autour d'une église paroissiale et près de la cour domaniale. Ainsi apparaissent de nombreux villages entourés de pierre, de palissades en bois, avec leurs potagers et les communaux, pâtures communes.

Les paysans vivent dans des conditions difficiles. La plupart ne possède pas de terres, mais doit cultiver celles des seigneurs ou des abbayes. En plus des loyers de la terre, ils sont obligés de porter le blé à moudre et le pain à cuire au moulin et au four « banal » du seigneur, utilisent le pressoir du seigneur à qui ils paient pour cela des droits, les « banalités » : le paysan est « taillable et corvéable à merci ».

La justice seigneuriale utilise peu la prison. L'individu est soit déclaré innocent, soit accusé et racheté, soit condamné à être pendu au gibet. Les « oubliettes » des châteaux sont pure invention. Le pouvoir judiciaire est exercé par un « Schultheiss » ou un « Meyer » (maire). La justice de sang est déléguée au « Vogt » (bailli).

La seigneurie est généralement divisée en trois parts : le seigneur se réserve l'une pour son usage personnel, appelée la « réserve ». Il en partagea une autre en un certain nombre de parcelles, qu'il donne à cultiver aux paysans qui se recommandent à lui : ce sont les « tenures ». Enfin il divise le reste en « fiefs » et il y installe ses vassaux.

Le seigneur et ses vassaux vivent du travail de leurs paysans, c'est à dire des impôts et charges que ces derniers leur versent. Le principal impôt est le cens (« Zins »), le loyer payé contre le droit d'exploiter les terres de la seigneurie. Autres taxes, variables selon les seigneuries : la mainmorte (« die tote Hand ») sur les successions, les taxes « banales » (four à pain, pressoir, foulon, moulin, taureau, verrat), les impôts indirects sur le vin, les péages. Toutes ces contributions sont collectées dans des cours seigneuriales (« Fronhof ») ou des cours colongères (« Dinghof ») ; ces structures sont administrées par un maire (« Meyer ») nommé par son seigneur. A partir du XIIIè, les grandes seigneuries sont progressivement divisées en bailliages (« Amt ») à la tête desquels se trouve un bailli (« Vogt ») chargé de surveiller plusieurs cours seigneuriales. S’ajoutent les nombreux jours de corvée (« Fronen ») auxquels le paysan est astreint, sur les terres privées du seigneur et pour les équipements collectifs (fossés, chemins, ponts, garde et entretien du château).

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