Les ghettos de transit de Izbica, Piaski et Rejowiec
2. Les conditions de vie
Les condition de vie dans ces petites villes polonaises provinciales sont très approximatives (manque de l'eau et de nourriture, vieilles maisons en bois la plupart du temps ruinées lors de la déportation de leurs anciens propriétaires dans les camps de la mort). Ces ghettos ne sont absolument pas équipés pour absorber des milliers de personnes déchargées là comme du bétail. Ils sont immédiatement surchargés (10 à 20 personnes par pièce) et ne sont pratiquement pas administrés : rapidement on y meurt de faim et de malnutrition. La situation à Izbica et Piaski (villes possédant un ghetto fermé) est comparable (en miniature) à celle du ghetto de Varsovie.
Il y a parmi les déportés de nombreux médecins, mais aucune infrastructure sanitaire et encore moins de médicaments. Rapidement les épidémies de typhus se déclarent et tuent de nombreuses personnes, particulièrement à Izbica. Ces ghettos de Piaski, Izbica et Rejowiec deviennent rapidement des antichambres des camps de la mort.
Rapidement la plupart des déportés perdent tout contact avec leurs parents et amis restés dans leur pays d’origine. Selon un ordre spécial par le RSHA de la fin mai 1942, il leur est expressément interdit d'envoyer des lettres hors du district de Lublin. L’interdiction de la correspondance, combinée avec l’absence de contacts avec les Juifs polonais et les autres Polonais (barrière linguistique et différences culturelles) est la cause de conflits permanents avec la police Juive, beaucoup plus résistante et habituée aux conditions de vie très difficiles. Pour ces juifs de l'ouest, les conditions de vie dans ces ghettos de transit constituent un véritable choc culturel déstabilisant. Ces conflits entre les Juifs polonais et étrangers sont soigneusement entretenus par les SS qui y voient un excellent moyen d’organiser les déportations d’une manière plu efficace. Très souvent par exemple, les Juifs allemands et tchèques parlant couramment allemand sont membres du Judenrat et de la police juive dans les ghettos. A Izbica, le chef de la Gestapo et le maire recrutent leur propre peloton privé de police, constitué de juifs tchèques. Ces hommes participent aux rassemblements en vue de la déportation et choisissent principalement les juifs polonais pour la déportation. A l’inverse, dans d’autres ghettos, les policiers recrutés principalement au sein de la communauté juive polonaise vont agir de même envers leurs coreligionnaires venus de l’Ouest…
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