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La Grèce avant la Grèce : préhistoire, Crète, Cyclades, Mycènes

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3. La Crète et la civilisation minoenne

Introduction
Histoire
La religion minoenne
L’art minoen

3.4. L’art minoen

3.4.1. Architecture

3.4.1.1. Villes et villas minoennes

La ville minoenne ne possède pas de fortifications pour les protéger. Sa sécurité est garantie uniquement par l'isolement géographique de l'île. Elle se développe en général autour du palais, sauf à Gournia. L’habitation est construite en briques ou en terre sur un socle de pierre. Quelques maisons sont construites en pierre et leurs murs décorés de fresques (période néopalatiale). Les sols sont de terre battue, en stuc ou dallés. L’éclairage intérieur est assuré par un puits de lumière. A Gournia, les rues suivent les courbes de niveaux de la colline et sont munies de caniveaux. A Archanès, située à dix kilomètres au sud de Cnossos, on a retrouvé les vestiges d'immeubles et de nombreuses tablettes.

Les villas, dont on ne connaît pas vraiment la fonction (petits palais secondaires, résidences de particuliers, sièges administratifs, domaines agricoles ?) apparaissent à la période néopalatiale. Elles sont pourvues de magasins garnis de pithoi (Vathipétro).

3.4.1.2. Les Palais

Véritable centre politique, économique et religieux de la société, le palais crétois est construit suivant deux axes perpendiculaires nord-sud et est-ouest. Chaque palais contrôle un territoire géographique de l’île et ses magasins ont une capacité de stockage de toute la production agricole de la région concernée : Cnossos pour le centre-nord, Phaistos pour le centre-sud (la Messara), Malia pour la plaine de Lassithi. Plus qu’une résidence princière ou royale, le pais est d’abord le bâtiment principal autour duquel toute la ville s'organise.

Le palais s’organise autour d'une cour centrale à laquelle s'agglutinent entrepôts, ateliers, appartements privés, bain lustral et sanctuaire religieux. Il se développe par bloc fonctionnel et par étage : au rez-de-chaussée, les magasins et les salles religieuses ; à l'étage, des salles diverses. Les toits sont en terrasses bordées du symbole de la double corne en décoration. La cour centrale devait sert aux cérémonies religieuses et sans doute aux « taurokathapsies ».

Les murs sont en pierre et terre battue ; le marbre reste rare, les plafonds sont faits de rondins de bois, de branchage et de stuc. Le confort n’est pas absent le palais possède citernes, salles de bain et égouts. Ce confort frise le luxe à l’époque néopalatiale avec de majestueux propylées, des colonnades, un éclairage intérieur par puits de lumière, de magnifiques fresques décorant les murs.

3.4.1.3. Cnossos

Le site de Cnossos est occupé dès le Néolithique (IVè millénaire). Le palais est construit autour de 1900 avant J.-C., détruit vers 1700, immédiatement reconstruit, détruit partiellement en 1650 puis définitivement en 1450. C'est le plus grand des palais minoens avec une surface de 20.000m².

3.4.1.3.1. L’accès

L’accès au palais se fait à l’ouest par une rampe qui menant à la cour Ouest. Celle-ci est dallée et comporte des allées surélevées pour les processions : l'une aboutit au palais, l'autre mène à l'aire théâtrale. Trois fosses en pierre, les « koulourès », forment les dépôts sacrés dans lesquelles sont jetés les objets cultuels hors d'usage et les restes d'offrande. De la cour, une allée mène au Propylon Ouest, où le roi accueille les hôtes. Une porte à double battant mène au corridor « de la procession », (fresque des « porteurs d'offrandes »).

La porte Sud, autre accès au palais, mène aux corridors sud-nord et, de ceux-ci, à la cour centrale. Dans un de ces corridors se trouve la fresque du « Prince aux fleurs de lys ». Sur la longueur de l'aile occidentale, se succèdent 18 magasins non éclairés de forme oblongue, donnant sur un long couloir. Chacun renferme d'énormes « pithoi » (150 au total). Chaque pithos a une capacité de 78.000 litres d'huile ou de vin ! Les magasins communiquent avec les sanctuaires du rez-de-chaussée et leurs murs sont décorés de symboles religieux ce qui tend à prouver qu'un culte est associé à ces magasins.

De l'aile sud-ouest, un escalier mène au sanctuaire à trois colonnes. Derrière lui et au-dessus des magasins Ouest, la Grande salle est destinée aux réunions, et plus au Nord se trouve la salle du sanctuaire contenant la fresque de « la Parisienne ».

3.4.1.3.2. La salle du trône

La salle du trône est éclairée par un puits de lumière. Au rez-de-chaussée, la salle du trône est précédée d'un vestibule éclairé par un polythyron à quatre baies qui ouvre sur la cour centrale. Une banquette en gypse court le long de ses murs que décore une fresque de griffons. Le trône en bois est placé là où Evans a retrouvé un amas de bois calciné. Au fond, un petit sanctuaire. Dans un couloir contigu, une vasque de porphyre (aujourd’hui placée au centre de la salle du trône) contient (d’après Evans) de l'eau lustrale.

3.4.1.3.3. Les salles sud

Un escalier de 18 marches mène à l'étage supérieur. Un couloir sépare la salle du trône, à droite, du sanctuaire tripartite, une petite pièce tout en longueur où ont été retrouvées des tablettes en « Linéaire B » bois. Derrière le sanctuaire, deux salles : la première renferme une haute jarre, décorée de médaillons ; la seconde est appelée « chambre du trésor », car elle contenait les statuettes de déesses aux serpents et de nombreux objets précieux. A gauche du sanctuaire, des marches mènent à un espace dallé qui constitue le vestibule des cryptes à piliers, salles hypostyles où se déroulaient des sacrifices. Les piliers sont décorés du symbole de la double hache gravée.

3.4.1.3.4. Aile Est

L'aile est construite sur la pente de la colline. Les constructions se développent sur quatre étages. Le Grand escalier, est éclairé par un puits de lumière depuis la cour centrale jusqu'au rez-de-chaussée grâce à un agencement très bien étudié. L’escalier est décoré de belles fresques aux boucliers en forme de huit sur les murs et dessert les appartements royaux.

3.4.1.3.5. Le Mégaron du roi et le mégaron de la reine

L'escalier et un corridor en chicane mènent au Hall des doubles haches. Au rez-de-chaussée, deux polythyrons encadrent une salle dallée, éclairée et aérée grâce à un puits de lumière. Cette salle servait sans doute aux audiences royales. Au Sud de la salle un corridor en angle droit mène au mégaron de la Reine, superbement décorés de la fresque aux Dauphins et de la fresque de la Danseuse. A l'ouest se trouvent la Salle de bain de la Reine (baignoire-sabot en terre cuite) et le cabinet de toilette… C'est dans une petite pièce du mégaron de la reine que se trouve la Chambre du trésor où Evans a trouvé des objets précieux en or, ivoire, faïence et jaspe…

3.4.1.3.6. Aile Nord

Le couloir de l'entrée nord descend à ciel ouvert, vers la porte nord. De chaque côté, deux bastions symétriques. A la base des bastions, de nombreuses marques (tridents, doubles haches, étoiles) à signification sacrée. Les fouilles du corridor ont livré des tablettes en « Linéaire B » et quelques vases mycéniens. A l'extrémité nord du corridor, la grande salle hypostyle au toit soutenue par huit piliers et deux colonnes donne sur la route menant aux deux ports de Cnossos, Katsamba et Amnisos.

Dans la partie Nord-Ouest du palais se trouve l'aire théâtrale, aux gradins en L dont les deux ailes abritaient 500 spectateurs. L'aire des représentations est dallé et traversé par une voie processionnelle croisant la voie royale bordée de maisons comme (Maison des fresques, maison de l'Arsenal, maison du trésor Nord-Ouest, petit palais où fut retrouvé le fameux rython en forme de tête de taureau).

3.4.1.4. Malia

La palais de Malia, découvert en 1915, s'étend sur 9.800m² et comporte plusieurs ensembles de constructions : un palais, un agora, une crypte hypostyle, plusieurs quartiers d'habitations et une petite nécropole. Il ne reste du premier palais, construit vers 1900, que peu de vestiges. La plupart des ruines remonte à la période néopalatiale.

Le palais, le moins luxueux des palais crétois, comporte cinq entrées : une dans chaque angle et une à l'ouest, la plus monumentale. Au sud-ouest, deux rangées de quatre silos circulaires.

Près de l’entrée sur du palais se trouve le Kernos, grande pierre plate et ronde (90 cm de diamètre) ornée de 33 cupules circulaires et d'une plus grande en forme de bec verseur. C’est une pierre à cupules servant à des cérémonies rituelles.

Côté ouest de la cour centrale, onze marches d'un escalier monumental permettent d'accéder à une salle hypostyle à l'étage supérieur. L'aile ouest du palais concentre les activités politiques et religieuses. Les appartements royaux se composent d'un labyrinthe de salles, avec au centre le mégaron s'ouvrant sur trois côtés par des murs percés de baies, les « polythyron ». Un étroit escalier encadré par deux colonnes descend vers la « salle du trésor » renfermant des armes d'apparat, (hachette à tête de panthère) vraisemblablement des insignes du pouvoir royal.

La cour centrale est une esplanade rectangulaire d'environ 48 x 22 mètres partiellement dallée. Au centre s'élevait une petite construction souterraine, sans doute un autel. Le côté est de la cour est bordée d'une colonnade de piliers carrés alternant avec des colonnes rondes (sans doute en bois) dont subsistent les bases en pierre. Derrière ce portique s'alignent sept magasins rectangulaires : le long des murs, une banquette permettait de recevoir les « pithoï » en terre cuite.

Au nord de la cour, une salle hypostyle de 9,4 x 9,3 mètres est précédée d'un portique. Les six piliers sont disposés de manière asymétrique sur deux rangées. Un escalier adjacent menait sans doute à la salle à manger à l'étage. Au delà, de part et d'autre de l'entrée nord du palais, une succession de magasins et d'ateliers.

3.4.1.5. Phaistos

Second grand palais minoen, Phaistos s'étend sur près de 8300 m². Le premier palais est construit vers 2000 av. J.-C. et détruit vers 1700. Le second palais est reconstruit aussitôt après avant d'être détruit à son tour vers 1450. Le site fut réoccupé aux périodes hellénistique et romaine.

L’accès au palais se fait par la cour haute, au nord-ouest, cour dallée, vestige du premier palais. L’escalier nord mène à la cour ouest, grande cour traversée par deux « allées processionnelles » dont l'une mène aux gradins du théâtre. Sa cavea compte huit gradins de 22 mètres de large, au pied de la cour haute. Au sud-ouest de la cour, d'énormes silos et tout un complexe de magasins.

L'escalier monumental (14m de large), escalier à découvert comporte des marches légèrement inclinées pour évacuer l'eau de pluie. Il débouche sur un propylée, suivi d'un porche, d'un portique et d'un grand puits de lumière. L'ensemble constitue l'entrée majestueuse du nouveau palais.

A côté, se succèdent onze magasins. Le magasin le plus à l'ouest, qui contient encore plusieurs pithoï, dispose d'un réceptacle au sol pour recueillir les liquides. Au centre du corridor, un pilier. Suit au sud, le labyrinthe, un complexe de pièces à caractère sacré. Il comporte notamment deux bains lustraux et quelques murs gravés du symbole de la double hache.

A l’est, la cour centrale (51 x 22 mètres) est dallée de tuf et bordée à l'ouest et à l'est d'une colonnade alternant colonnes et piliers. L'aile est du palais est constituée d'une salle principale avec un polythyron. Sur le pourtour, deux petits bassins stuqués.

Au nord de la cour centrale, on accède au quartier royal par une large porte encadrée de deux demi-colonnes et deux niches (pour les gardes). Depuis la porte, un large et long corridor débouche dans la cour nord qui au dallage en albâtre avec jointure en stuc rouge. Le quartier nord-est est un quartier d'habitations, d'ateliers et d’archives. C'est dans une de ces pièces que l'on a retrouvé le « disque de Phaistos ».

Le mégaron du roi comprend deux pièces séparées par un polythyron avec des portes à battants. Le sol est dallé d'albâtre et de stuc rouge en jointure. Le mégaron de la reine est adjacent et dallé de manière identique. Il comporte une salle à banquettes et d'un cabinet de toilette.

3.4.1.6. Zakros

Le palais et la ville de Zakros ont été construits vers 1650 av. J.-C. à l'extrémité orientale de la Crête, au fond d'une petite baie.

Le palais occupe une surface de 7000 m². Il comporte une cour centrale et quatre ailes. L'accès fait par quatre entrées dont la plus importante est la porte Est, celle du port. La cour centrale mesure 30 x 12m et n’est pas orientée comme les autres palais crétois. Au nord-ouest, un autel ; au sud, les ateliers où l’on préparait des parfums ; au nord-ouest, la cuisine que surmonte la salle des banquets.

L'aile ouest est se compose du sanctuaire et de deux grandes salles : la salle des cérémonies (12 x 10 mètres) et la salle des banquets (6 x 7 mètres). Derrière ces salles, le sanctuaire (où ont été découverts des lingots de cuivre de Chypre et trois défenses d'éléphants de Syrie). Au sud-ouest, les ateliers d'un lapidaire, un magasin avec 15 jarres et le trésor du sanctuaire. Dans un placard en brique, on a trouvé 13 tablettes d'argile écrites en « Linéaire A », qui ont été cuites par l'incendie.

Dans l'aile sud-est, les « appartements royaux ». Derrière ces appartements ouvre une pièce rectangulaire qui renferme un bassin circulaire de 6 m de diamètre dont on connaît mal la fonction (aquarium, citerne ou d'une salle lustrale ?). Dans l'angle Sud-Ouest, une ouverture mène à une petite fontaine souterraine.

3.4.2. La céramique

Durant la période protopalatiale, les Crétois introduisent l’usage du tour permet une production de meilleure qualité. Cette période est caractérisée par le style dit « de Camarès » : prolifération de dessins en spirale et curvilignes exécutés en rouge et blanc sur un fond noir. Les dessins peuvent être complétés de fleurs, coquillages et autres motifs moulés en relief. Les représentations humaines restent rares et très schématiques. Certaines poteries locales sont de très haute qualité.

Durant la période néopalatiale , la céramique évolue vers un nouveau style aux motifs principalement naturalistes, végétaux, floraux et marins.

3.4.3. Les fresques

Les fresques murales, pour la plupart de l’époque néopalatiale, sont l'élément le plus caractéristique et le plus original de l'art minoen. Elles sont décoratives (diagonales, rosettes, spirales, doubles haches, boucliers en 8…), ou figuratives. Elles reproduisent des festivités religieuses, des scènes de nature (oiseaux, singes, paysages) et parfois des êtres humains. Réalisées à la détrempe, elles lient avec bonheur architecture et décoration. Dans ces scènes polychromes, la convention – les hommes ont tous la peau brune, les femmes la peau blanche – n'exclut jamais la spontanéité et le pittoresque. Les fresques montrent les femmes vêtues de corsages échancrés, à manches demi longues et de jupes prenant appui sur la taille serrée dans un corset qui souligne une véritable « taille de guêpe ». Les hommes sont en général torse nu, sanglés d’une large ceinture abdominale en cuir surmontant un pagne. Les prêtres portent de longues robes à manches et à franges…

Les fresques crétoises comptent parmi les plus célèbres du monde antique : « le Prince à la couronne de lys », « les Dames en bleu », « les Dauphins », « l’oiseau bleu » (maison des fresques de Knossos), les « taurokathapsies », « La Parisienne ». Elles apparaissent à la période néopalatiale. Ce sont des peintures murales décoratives ou figuratives très agréables et vivantes, qui reproduisent

3.4.4. Statuaire et objets d’art

Les ruines des palais minoens ont livré quelques petites figurines en faïence, ivoire et bronze dont les célèbres "déesses aux serpents" ou encore les objets de culte comme le rython à tête de taureau en stéatite (Musée d’Héraklion) ou celui à tête de lionne.

La métallurgie minoenne produit de nombreux poignards et haches et quelques belles épées à pommeau ouvragé en or. Les plus belles pièces d'orfèvrerie découvertes proviennent de Malia dont le fameux pendentif aux abeilles en or et des épées d'apparat.

L'art des vases de pierre est aussi l'un des éléments caractéristiques de l'art minoen. Plus de trois cents d'entre eux ont été retrouvés dans les ruines du quartier Mu de Malia. Les artisans tirent le meilleur parti des veines et des couleurs naturelles de la pierre. Objets d'usage courant ou de prestige, ces vases servaient d'offrandes dans les nécropoles.

Les sceaux furent d'abord réalisés dans des pierres tendres puis progressivement taillés dans des pierres semi-précieuses (cornaline, agate, cristal de roche, jade, calcédoine), souvent importées, permettant un rendu plus fin des détails de scènes complexes (luttes animales, scènes religieuses). Les dessins figurés sont souvent identiques aux motifs des céramiques.



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