La déportation en Bulgarie
4. La concentration
En attendant Sofia, procède, sans hâte aux expulsions ; le marquage se heurte a des résistances. Les Bulgares pensent, Gabrovsky en tête, que toutes les mesures antijuives nécessaires ont été prises, et qu'il fallait même, comme le pense le roi, assouplir la législation. Le métropolite de Sofia Stefan, dans son prêche du 27 septembre 42 dispense tous les Juifs baptisés du port de l'Etoile, étoile qui d'ailleurs était d'une taille très réduite... De nombreuses personnalités se mobilisent telles que le vice-président du parlement, Dimitar Peshev et l'archevêque Stefan de Sofia qui symbolisent le mouvement. Filov, quant à lui exempte les Juifs des mariages mixtes. Le 30 septembre 1942, Partov, ministre de la Justice exige que le port de l'Etoile ne soit pas obligatoire et qu'on cesse les expulsions. Les Juifs eux-mêmes qui portent alors l'étoile, y accolent le portrait du roi ou l'emblème national ; le gouvernement coupe même l'électricité alimentant l'usine qui fabrique l'étoile…
Côté allemand, le ministre allemand à Sofia annonce en novembre 1942 que le gouvernement Bulgare est prêt à la déportation de ses juifs. Début 1943, le « conseiller » Theodor Dannecker est transféré de Paris pour organiser ces déportations. Selon un premier accord conclu avec Belev, 20.000 personnes, originaires des territoires nouvellement acquis, de Thrace et de Macédoine, doivent être déportés. Le 4 février 1943, Belev prévient le ministre de affaires étrangères Gabrovski qu’il s’est entendu avec les représentants du RSHA et Dannecker pour la déportation des Juifs de Thrace et de Macédoine, ainsi que les Juifs indésirables de « Vieille Bulgarie »… Les autres Juifs bulgares seront dans un deuxième temps concentrés dans des camps de travail avant d’être déoportés plus tard… Le gouvernement ratifie l’accord le 2 mars. Il abandonne les Juifs de Thrace et de Macédoine, qui ne sont pas « ses » Juifs, mais entend bien se battre pour préserver ses Juifs nationaux. Il approuve de plus la fourniture des trains, mais réussit à se faire dispenser de l'indemnité de déportation à payer, soit 250 RM par personne.
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