Les déportations au Danemark
4. L’Aktion
Durant la nuit du 1 octobre, la police allemande procède à la rafle. Mais elle a ordre de n'arrêter que ceux qui ouvrent volontairement leur porte, pour éviter les heurts avec la police danoise qui refuse de coopérer. La rafle donne de maigres résultats : seuls 477 juifs sont déportés à Theresienstadt. (15 seulement mourront dans le camp et les autres jouirent de conditions de protections particulières et ne seront pas déportés à Auschwitz). Des protestations populaires arrivent de diverses sources telles que les Eglises, la famille royale et diverses organisations sociales et économiques. La résistance, aidée par bon nombre de citoyens ordinaires, organise une opération de secours qui est pour partie coordonnée, et pour partie spontanée. Dans la soirée du 2 octobre, le gouvernement Suédois annonce officiellement qu'il est prêt à accueillir les Juifs Danois.
Au Danemark, toute la communauté juive trouve à se cacher dans les familles danoises. Le dimanche 3, une lettre pastorale est lue dans les églises : « Nous lutterons pour le droit de nos frères et de nos soeurs juifs à préserver cette liberté à laquelle nous attachons plus de prix qu'à la vie. » (Lettre pastorale de H. Fuglsang Damgaard). Les Danois décident alors de mobiliser la flotte de pêche suédoise, de veiller à la bonne traversée du Sund et d'indemniser les passeurs. Le problème financier est réglé par des dons ; la police veille sur les passeurs, les particuliers aident à vendre les affaires personnelles de juifs ; les taxis les transportent gratuitement ; les propriétaires les hébergent...
Malgré quelques anicroches (Raid de la Gestapo sur Gilleleje avec arrestation de quelques dizaines de juifs) l'opération se passe remarquablement bien : fin octobre, elle touche à sa fin : 5.919 juifs, 1.301 demi- ou quart de juifs, 686 non juifs mariés à des juifs ont passé en Suède. Seuls 77 juifs danois furent victimes des nazis.
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