Histoire de l’Egypte ancienne
7.6. Le déclin (1186 – 1069 avant J. C.)
Ramsès III (1184 – 1153 avant J. C.)
La décadence des ramessides (1153 – 1085 avant J. C.)
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Abydos. Groupe de Ramsès IV assis entre Isis, Osiris et Horus. XXè dynastie. Granit. 1m39. Le Caire, Musée Egyptien. (Site Egypte antique) |
La XXè dynastie voit se succéder les Ramsès jusqu'au onzième du nom. Hormis le règne de Ramsès III, la période est marquée par le déclin de la puissance politique de l’Egypte : attaques extérieures, importance du mercenariat, en particulier d'origine libyenne, problèmes économiques, corruption, influence grandissante des prêtres d'Amon, luttes de succession, tout concourt à l’affaiblissement politique du pays. Le signal de la décadence est donné par le renversement d’Iarsou, dernier pharaon de la XIXè dynastie par Sethnakht, un militaire qui fonde la XXè dynastie, mettant fin aux intrigues de palais, mais créant une situation de crise. Son fils Ramsès III sera le seul à pouvoir maintenir le pays au sommet de sa puissance.
Le règne des successeurs de Ramsès III, voit l’accélération de la décomposition morale et matérielle de l'Égypte : aggravation de la misère, successions de mauvaises récoltes dans le delta, pillage des tombes royales, ruine de Pi-Ramsès, influence croissante du clergé d'Amon, qui va mener à la crise définitive : Herihor, général devenu grand prêtre d'Amon, usurpe le pouvoir en 1085 et règne sur la Haute Égypte tandis que Smendès, établi à Tanis, reprend le titre de pharaon et gouverne la Basse Égypte.
7.6.2. La décadence des ramessides (1153 – 1085 avant J. C.)
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Karnak : le grand temple d’Amon : vue sur le temple de Khonsu commencé par Ramsès III et à chevé à la XXIè dynastie (Site Egypte antique) |
Successeurs de Ramsès III, les « Ramessides » (de Ramsès IV à Ramsès XI) abandonnent progressivement le pouvoir aux grands prêtres d'Amon, qui, se succédant de père en fils, constituent une dynastie parallèle à la famille royale qui, le moment venu, prendra le pouvoir pour en faire une théocratie.
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Ramsès VII debout présentant le dieu Amon. XXè dynastie. Schiste, 38cm. Le Caire, musée égyptien. (Site Egypte antique) |
A la mort de Ramsès V, deux lignées, celle des descendants directs de Ramsès III et celle des frères et neveux de Ramsès III se disputeront le pouvoir jusqu'à la fin de la dynastie. Les signes de décadence se multiplient et le pays est soumis à de nombreuses exactions de la part de bandits. Le pouvoir des grands prêtres d'Amon s'accroît. Le règne de Ramsès VII est placé sous le signe de la misère qui frappe le pays. L'argent manque cruellement, l'inflation est galopante et les rois n'ont plus les moyens de construire des monuments.
Ramsès IX, qui règne 18 ans, tente de réagir. Mais la fin de son règne voit le pillage de la nécropole royale et de certaines nécropoles civiles. Les autorités tentent de sauver les dépouilles en les transférant, les regroupant et en les cachant. Le Grand Prêtre Hérihor déplace ainsi la momie de Ramsès II dans la tombe de Séthi I. Le grand Pinedjem la fait ensuite transporter à Deir el-Bahari avec celle de Séthi I dans une cache aménagée dans la tombe de l'épouse d'Ahmosis, Inhâpy, qu'il fera agrandir. Il y fera déposer quarante cercueils de rois et grands prêtres de la XVIIè à la XXIè dynastie
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Ramsès VI présentant l’effigie du dieu Amon. Karnak, cour de la cachette. XXè dynastie. Schiste, 92cm. Musée du Caire. (Site Egypte antique) |
Ramsès XI règne vingt-sept ans. Son pouvoir est purement symbolique et rapidement les troubles agitent la région de Thèbes où les prêtres s'arrogent des prérogatives qui font d'eux presque les égaux du roi. Le Grand Prêtre de Karnak Hérihor devient tout-puissant en Haute-Egypte. En 1085 il se proclame roi de Thèbes, tandis que Smendès, un administrateur, gère le nord du pays. C'est le début de « l'ère de Renaissance » qui consacre l'équilibre théorique d'un triumvirat composé d'un roi impuissant, d'un administrateur du nom de Smendès qui gère, en principe sous les ordres du clergé d'Amon, le Nord du royaume depuis la résidence royale de Pi-Ramsès, et d'Hérihor qui cumule les charges temporelles et spirituelles et commande les armées de la Haute-Egypte et de la Nubie. Ce faux équilibre ne survit pas à la disparition de Ramsès XI en 1069. Smendès, qui se réclame de la famille royale, fonde dans le Nord du pays une nouvelle dynastie qui prend pour capitale la nouvelle ville de Tanis, alors que les Grands prêtres d'Amon s'arrogent tous les pouvoirs dans le Sud du pays.
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