La déportation au Luxembourg
5. Les « Malgré Nous »
Deux ans après l’invasion et l’annexion, le Gauleiter Simon décrète le 20 août 1942 l’obligation du service militaire pour les jeunes des classes 1920 à 1924, mesure étendue plus tard aux jeunes des classes 1925 à 1927. La population luxembourgeoise réagit par une grève générale qui dure jusqu’au 3 septembre. L’occupant réagit rudement en arrêtant au hasard 20 grévistes et en les condamnant à mort. Les jugements sont rendus publics dans tous le pays par des affiches rouges, et des 20 condamnés, 19 sont exécutés dans le « SS Sonderlager Hinzert ». 125 autres personnes sont arrêtées et remis à la Gestapo. La grève est brisée.
10.200 jeunes Luxembourgeois sont forcés de s’engager d’abord dans le Reichsarbeitsdienst, puis dans la Wehrmacht sur le front de l’est où ils vont rejoindre leurs frères d’infortune d’Alsace et de Lorraine, mis sur le même pied qu’eux… 3.150 d’entre eux ne reviendront pas. 3.500 autres se fondent dans la clandestinité où désertent. Les jeunes filles ne sont pas en reste : 3.600 d’entre elles partent « servir » en Allemagne. 60 ne reviendront pas…
Suite à la grève générale, la répression se poursuit : le 13 septembre 1942 Simon ordonne que toutes les familles ayant manifesté leurs sentiments anti-allemands soient déménagées de force sur la frontière est du Reich. Cette mesure de terreur poursuit deux objectifs : d’une part faire de la place pour les « Reichsdeutsche » et « coloniser » les territoires à l’est puisque les Luxembourgeois sont considérés comme des « Volksdeutsche » et surtout d’autre part de mettre fin à la vague de refus, des désertion ou de fuite des jeunes « Malgré nous » en frappant durement leurs familles. Le premier convoi de ces « transférés » par de la gare de Luxembourg Hollerich vers l’est le 17 septembre 1942. 84 autres suivront. En tout, 4.185 hommes, femmes et enfants sont ainsi déportés. 72 d’entre eux ne reviendront pas…
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