Index de l'article
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Histoire : 1900, l’Europe domine le monde
3. Les grandes nations en 1900 L’héritage politique du XIXè siècle La France à l’aube du XXè siècle La Grande Bretagne L’Allemagne : la volonté de puissance L’Autriche-Hongrie : la question du pluri - nationalisme L’Italie : une naissance difficile La Russie, vaste prison des peuples Etats-Unis : naissance d’une nation Japon : l’empire du « Soleil Levant »
3.6. L’Italie : une naissance difficile3.6.1. De difficiles débuts : 1870-1900 | Les étapes de l’unité italienne : 1859-1924 |
L’indépendance à peine gagnée grâce à l’aide de Napoléon III (Solferino et Magenta), le jeune royaume italien proclamé en 1861, doit faire face à de graves difficultés :
| « Viva Verdi » : des patriotes Italiens protestent contre l’interdiction d’un opéra de Verdi à Naples en 1859. VERDI signifie aussi : « Vittorio Emmanuele, Re d’Italia ».. |
- Difficultés économiques : le pays est pauvre. Les terres sont trop morcelées (Microfundia) ou trop grandes (Latifundia) et mal cultivées. L’industrie est dépendante de l’étranger car elle possède peu de ressources naturelles. L’Italie est obligée d’importer bien d’équipement et nourriture ; sa balance commerciale est toujours en déficit.
- Difficultés sociales : il y a une énorme égalité entre le nord du pays qui se développe et s’urbanise (bourgeoisie d’affaires) et le sud qui reste routinier et rural, soumis à une aristocratie terrienne ou à des sociétés secrètes comme la Main Noire ou la Mafia… D’autre part la population croît rapidement (26 millions en 1861, 32 en 1900) et, surtout dans le sud, il y a surpopulation avec son cortège de famines et jacqueries. Cette question se règle peu à peu avec un fort courant d’émigration vers les USA (872 000 en 1912 !) Enfin, la dure loi du libéralisme frappe surtout les pauvres qui se laissent influencer par le marxisme, l’anarchisme ou les programmes de la droite dure.
| Emigrants italiens en route vers les USA en 1900 |
- La vie politique : la vie politique italienne est atone. La classe dirigeante est numériquement faible, mais elle contrôle tout. Le régime parlementaire ne comporte aucun parti vraiment structuré : ce sont surtout les rivalités de personnes qui dominent la vie politique. En fait, le roi gouverne sans opposition, le peuple est indifférent alors que la papauté, qui se considère « Prisonnière au Vatican » depuis la perte des Etats Pontificaux en 1870, est franchement hostile au pouvoir. L’Italie continue à revendiquer des territoires autrichiens à population partiellement italienne, les « Terres irrédentes » : Tyrol du Sud, Trieste, Vénétie, Frioul, côte Dalmate…
3.6.2. Vers la modernisation : 1900-1914
- L’économie : vers 1900, grâce à l’énergie hydroélectrique, le pays se modernise. Chemins de fer, sidérurgie, textile, constructions navales, constructions automobiles (FIAT), chimie (Montecristo) sont les industries de pointe du pays. Cependant, les progrès industriels restent assez faibles en comparaison des grands pays…
- Société : socialement, c’est l’époque de l’apaisement avec les grandes réformes sociales (assurances, repos hebdomadaire…) Mais le niveau de vie reste bas et la violence sociale est quasi endémique en Romagne ou en Emilie (1910-1914). Enfin, le grave problème du Sud, le « Mezzogiorno », reste entier.
- Politique : la grande figure politique de cette époque est le ministre puis président du conseil Giolitti (Actif entre 1889 et 1914) qui démocratise le pays en imposant les assurances sociales, le droit de grève, le suffrage universel… Les nationalistes (Gabriele d’Annunzio, 1963-1938) et les socialistes (Benito Mussolini, 1883-1945) sont se principaux opposants, mais les masses restent en dehors du jeu politique.
| Giovanni Giolitti (1842–1928) |
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| Gabriele D'Annunzio, prince de Monte Nevoso (1863-1938) |
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| Benito Mussolini jeune (1883-1945 |
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- L’empire colonial : l’expansion coloniale est provoquée par la politique colonial française et par le désir des dirigeants italiens de faire partie des grandes nations occidentales. L’Italie prend l’Erythrée (1885) puis la Somalie (1889). Mais le grave échec d’Adoua contre le roi Ménélik en 1895 fait renoncer l’Italie à la conquête de l’Ethiopie. En 1901 elle obtient une concession dans la ville chinoise de Tianjin. En 1911, L'Italie acquiert les territoires africains de la Tripolitaine et de la Cyrénaïque (Libye), ainsi que les îles de Cos et de Rhodes dans le Dodécanèse, conformément au Traité de Lausanne de 1911 après la courte guerre italo - turque.
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