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Histoire : 1900, l’Europe domine le monde

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3. Les grandes nations en 1900

L’héritage politique du XIXè siècle
La France à l’aube du XXè siècle
La Grande Bretagne
L’Allemagne : la volonté de puissance
L’Autriche-Hongrie : la question du pluri - nationalisme
L’Italie : une naissance difficile
La Russie, vaste prison des peuples
Etats-Unis : naissance d’une nation
Japon : l’empire du « Soleil Levant »

3.8. Etats-Unis : naissance d’une nation

Cartes des Etats-Unis en 1914
Cartes des Etats-Unis en 1914

3.8.1. Le « melting pot »

L’Amérique de 1914 est le fruit d’une histoire relativement brève qui débute avec l’indépendance proclamée en 1776. L’épopée des pionniers du « Far West », la construction des lignes transcontinentales, la « ruée vers l’or » (1848…) et une immigration constante font vers 1850 des Etats-Unis un pays déjà riche.

Remise en cause par la terrible « guerre de Sécession » (1861-1865) cette prospérité reprend après que l’unité du pays ait été sauvée. A partir de 1870 une énorme masse d’immigrants déferle par vagues successives, formant le « Melting pot », le creuset américain. Jusqu’en 1900 l’assimilation se fait sans aucun problème, car les migrants arrivent principalement de l’Europe du Nord (Irlande, Angleterre, France, Allemagne…)

Mais après 1900 arrivent des immigrants pauvres (Italie du sud, Pologne, Asie) et l’assimilation ne se fait pas sans heurts ou problèmes (Ghettos des villes de la côte est). En 1914, la conquête est achevée, et la population se masse surtout à l’est des Appalaches.

Emigrant d’Europe du nord aux Etats-Unis en 1890
Emigrant d’Europe du nord aux Etats-Unis en 1890
Emigrant italiens aux Etats-Unis en 1905
Emigrant italiens aux Etats-Unis en 1905
 « Donnez-moi vos pauvres foules fatiguées et entassées qui aspirent à vivre librement, les misérables rebuts de vos côtes fourmillantes. Envoyez-les moi ces sans-abri ballottés par la tempête. Je lève ma lampe et éclaire la Porte Dorée ». Poème d’Emma Lazarus gravé au pied de la statue de la Liberté (1886)
« Donnez-moi vos pauvres foules fatiguées et entassées qui aspirent à vivre librement, les misérables rebuts de vos côtes fourmillantes. Envoyez-les moi ces sans-abri ballottés par la tempête. Je lève ma lampe et éclaire la Porte Dorée ». Poème d’Emma Lazarus gravé au pied de la statue de la Liberté (1886)

3.8.2. La première économie du monde

3.8.2.1. Les causes

Les causes de l’opulence américaine sont nombreuses, et tiennent autant des dons de la nature que du système capitaliste mis en place :

  • Les richesses naturelles sont aussi abondantes que variées : houille, fer, pétrole, minéraux de toutes sortes…
  • L’agriculture est riche et exportatrice : blé, maïs, coton, viande…
  • Le réseau ferré compte à lui seul 1/3 du kilométrage mondial avec les lignes transcontinentales comme la North, South et Western Pacific ou l’Union Pacific…
  • Les capitaux affluent en Amérique, surtout de l’Europe…
  • Le système économique mis en place est celui du libéralisme : l’Etat soutien une totale liberté d’entreprise, à laquelle s’ajoute le peu de poids de l’artisanat traditionnel…
  • L’économie est concentrée en trust et holdings possédant le monopole dans un secteur de production, monopole qui entraîne le contrôle des prix…
  • Le dynamisme personnel et le travail forcené des « self made man » comme Carnegie (Acier), Du Pont de Nemours (chimie), Rockefeller (Pétrole), Vanderbild, Ford (automobile), Morgan…
  • L’organisation scientifique de la production grâce au machinisme, à la standardisation, à la spécialisation, au travail à la chaîne (Taylorisme…)
  • Une population abondante et motivée : le chiffre de la population américaine triple entre 1861 (32 millions d’habitants) et 1900 (100 millions), avec souvent une main d’œuvre peu exigeante mais motivée, formée d’immigrants pauvres…
Le « gratte ciel » Singer construit à New York en 1908 : le symbole de la puissance américaine
Le « gratte ciel » Singer construit à New York en 1908 : le symbole de la puissance américaine
L’économie américaine, la première du monde, se fonde sur le taylorisme qui prône la production en série et le travail à la chaîne : travail aux Usine Ford de Detroit. Tableau de Diego Rivera. 932. Detroit, Art Institute
L’économie américaine, la première du monde, se fonde sur le taylorisme qui prône la production en série et le travail à la chaîne : travail aux Usine Ford de Detroit. Tableau de Diego Rivera. 932. Detroit, Art Institute
Fruit du taylorisme, la célèbre « Ford T » : première automobile fabriquée en série, donc à coût modéré, elle connaît un immense succès : plus de 15 millions d’exemplaires sortent des usines de Detroit entre 1908 et 1927
Fruit du taylorisme, la célèbre « Ford T » : première automobile fabriquée en série, donc à coût modéré, elle connaît un immense succès : plus de 15 millions d’exemplaires sortent des usines de Detroit entre 1908 et 1927
L’esprit d’aventure, le dynamisme personnel la liberté sont un autre facteur essentiel de la puissance américaine : chercheurs d’or en Alsaka dans les années 1900
L’esprit d’aventure, le dynamisme personnel la liberté sont un autre facteur essentiel de la puissance américaine : chercheurs d’or en Alsaka dans les années 1900

3.8.2.2. Quelques chiffres

En 1914, les USA sont la première puissance économique du monde, bien à l’abri derrière un tarif douanier protecteur. En 1913, les USA produisent 60% du maïs dans le monde, 30% du coton, 43% de la houille, 41% de l’acier, 64% du pétrole…

Entre 1860 et 1914 la production augmente de 2000% et le capital investi de 4000%. En 1913 Morgan et Rockefeller contrôlent à eux deux 20% du capital américain avec 341 grandes entreprises et 22 milliards de dollars de capital !

La construction de l’Union Pacific en 1868
La construction de l’Union Pacific en 1868
Andrew Carnegie (1835-1919), le roi de l’acier
Andrew Carnegie (1835-1919), le roi de l’acier
John Pierpont Morgan (1837-1913), un magnat des finances à l’influence redoutable
John Pierpont Morgan (1837-1913), un magnat des finances à l'influence redoutable
John Davison Rockefeller (1839–1937) fait fortune dans l’industrie du pétrole et est considéré comme l’homme le plus riche de l’ère moderne. Portrait de John Singer Sargent (1917
John Davison Rockefeller (1839–1937) fait fortune dans l'industrie du pétrole et est considéré comme l'homme le plus riche de l'ère moderne. Portrait de John Singer Sargent (1917

3.8.3. Une vie politique calme

  • Politique intérieure : la constitution de 1787 est modifiée par l’introduction du suffrage universel. Elle reste basée sur le fédéralisme et la séparation des pouvoirs. Le pays connaît un calme politique relatif avec l’alternance au pouvoir des « Républicains », groupant hommes d’affaires et industriels du nord-est et pratiquant une politique sociale (loi anti-trust de Roosevelt, 1901-1908 et Taft, 1908-1912) et les « Démocrates » avec Wilson (1913-1921) qui supprime les barrières douanières.
  • Schéma de la constitution américaine
    Schéma de la constitution américaine
    Théodore Roosevelt (1858-1919) préside les destinées des Etats-Unis de 1901 à 1908
    Théodore Roosevelt (1858-1919) préside les destinées des Etats-Unis de 1901 à 1908
    William Howard Taft (1857-1930), président des Etats-Unis de 1909 à 1913
    William Howard Taft (1857-1930), président des Etats-Unis de 1909 à 1913
    Woodrow Wilson (1859-1924), président des Etats-Unis de 1913 à1921 et créateur des fameux « 14 points 
    Woodrow Wilson (1859-1924), président des Etats-Unis de 1913 à1921 et créateur des fameux « 14 points 
  • Les questions sociales : « Farmers » (fermiers) et syndicats (American Federation of World, 1905) mènent des combats pour les salaires et luttent contre le monopole des grandes entreprises. Le grand problème des USA reste celui des minorités pauvres enfermés dans les ghettos des grandes villes : Portoricains, Italiens, Irlandais et surtout les Noirs qui sont 10 millions et souffrent de la discrimination raciale animée par le Ku Klux Klan fondé en 1865. Les Indiens, quant à eux, totalement rejetés, sont « parqués » dans des réserves.
Parade du Ku Klux Klan à Richmond. Fondé le 24 décembre 1865, le Ku Klux Klan est une organisation suprématiste blanche protestante des États-Unis d’Amérique. Classée à l’extrême-droite sur l’échiquier politique américain, elle n’a cependant jamais été un parti politique, mais plutôt une organisation de défense ou de lobbying des intérêts et des préjugés des éléments traditionalistes et xénophobes des citoyens blancs protestants, les White Anglo-Saxon Protestant (WASP) en tant que communauté « ethnico-religieuse ».
Parade du Ku Klux Klan à Richmond. Fondé le 24 décembre 1865, le Ku Klux Klan est une organisation suprématiste blanche protestante des États-Unis d'Amérique. Classée à l'extrême-droite sur l'échiquier politique américain, elle n'a cependant jamais été un parti politique, mais plutôt une organisation de défense ou de lobbying des intérêts et des préjugés des éléments traditionalistes et xénophobes des citoyens blancs protestants, les White Anglo-Saxon Protestant (WASP) en tant que communauté « ethnico-religieuse ».
Geronimo, le chef indien apache (1829-1909), symbole de la vaine résistance des Indiens aux « colonisateurs » blancs
Geronimo, le chef indien apache (1829-1909), symbole de la vaine résistance des Indiens aux « colonisateurs » blancs

3.8.4. L’impérialisme américain

Traditionnellement, les Etats-Unis sont isolationnistes : leur politique est celle de « L’Amérique aux Américains » de la fameuse doctrine Monroe de 1823. Mais à la fin du XIXè siècle, la richesse économique du pays le pousse à l’expansion. Cette expansions est surtout financière, (« politique du Dollar »), mais les USA acquièrent quelques terres :

  • En 1867, ils achètent l’Alaska aux Etats-Unis ;
  • En 1898, la guerre victorieuse contre l’Espagne à propos de Cuba leur donne Guam et Porto Rico ainsi que les Philippines, alors que Cuba devient un protectorat américain.
  • Vis-à-vis de l’Amérique du Sud, les Etats-Unis pratiquent la politique du dollar, et s’ils rencontrent quelque opposition, c’est la politique du « Big Stick » (Gros bâton) : ainsi, ils s’installent à Panama (Canal, 1901) et tiennent en main toute l’Amérique du sud.
  • Ils possèdent des concessions en Chine (Hong Kong) et sont bien implantés dans l’océan Pacifique (Hawaï, Midway, Samoa), où ils se heurtent de plus en plus à une nouvelle puissance : le Japon.
Caricature de la politique du « Big Stick » de Roosevelt
Caricature de la politique du « Big Stick » de Roosevelt
Le président Roosevelt « prenant en main »les destinées du canal de Panama
Le président Roosevelt « prenant en main »les destinées du canal de Panama
L’Oncle Sam (Etats-Unis) se prépare à intervenir dans le conflit mettant aux prises l’Espagne et Cuba. « Pour la cause de l’humanité, dit-il, il est de mon devoir de les séparer. ». Gravure humoristique parue dans le Puck, le 20 avril 1898
L'Oncle Sam (Etats-Unis) se prépare à intervenir dans le conflit mettant aux prises l'Espagne et Cuba. « Pour la cause de l'humanité, dit-il, il est de mon devoir de les séparer. ». Gravure humoristique parue dans le Puck, le 20 avril 1898
Caricature du colonialisme américain vers 1900
Caricature du colonialisme américain vers 1900
Les Etats Unis colonisent les Philippines. Caricature de Rogers, 1900
Les Etats Unis colonisent les Philippines. Caricature de Rogers, 1900

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