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Le système concentrationnaire nazi

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3. L’histoire des camps

Etape 1: la terreur politique et totalitaire : 1933-1937
Etape 2: 1938-1942
Etape 3: l’apogée des camps et la Solution Finale : hiver 41 – automne 44
Etape 4: la crise finale, automne 1944 – mai 1945

3.4. Etape 4: la crise finale, automne 1944 – mai 1945

3.4.1. L’effondrement du système

Le système concentrationnaire et les camps d’extermination durent aussi longtemps que la puissance nazie ; ils s’effondrent en même temps que la Wehrmacht.

A l’est, au premier semestre 1944, l’Armée Rouge a chassé les Allemands de Russie et s’empare de la Pologne Orientale. Les camps situés le plus à l’Est sont libérés en juillet 1944, alors que les centres de mise à mort ont été détruits et rasés par les Allemands eux-mêmes (Belzec en mars 1943, Sobibor en octobre 1943, Treblinka en novembre 1943). Mais le 1 août 1944, l’armée Rouge s’arrête devant Varsovie et stoppe son offensive : la ville en effet vient de se révolter. Staline, qui considère les patriotes polonais comme un obstacle à une soviétisation future de la Pologne, laisse les Allemands écraser la révolte et raser la ville…

L’offensive russe ne reprend qu’à la fin de 1944, beaucoup trop tard pour porter secours à des milliers de « Häftlinge »… Elle ne s’arrêtera désormais qu’à Berlin, libérant au passage Auschwitz le 27 janvier 1945, Gross Rosen le 15 février, Oranienbourg-Sachsenhausen le 22 avril, Ravensbrück le 30 avril, Theresienstadt le 8 mai, Stutthof le 10 mai (alors qu’elle campe à quelques dizaines de kilomètres du camp depuis janvier !!!)

A l’Ouest, les opérations sont nettement plus lentes. Après la libération de la France en 1944, le front se stabilisé sur le Rhin. Les Alliés ne réussissent à percer qu’en mars 1945. La grande majorité des camps de concentration allemands (hormis le Struthof, libéré en novembre 1944) n’est libérée qu’au printemps 1945 : Buchenwald et Dora le 11 avril, Bergen Belsen le 15 avril, Flossenbürg le 23 avril, Dachau le 30 avril, Neuengamme le 4 mai, Mauthausen le 5 mai…

3.4.2. Les marches de la mort

La défaite provoque chez les bourreaux des attitudes contradictoires et très controversées. Certains sont persuadés qu’Himmler aurait ordonné en novembre 1944 de détruire les camps et de liquider les survivants pour ne laisser aucune trace. D’autres croient que le même Himmler aurait mis fin à la « Solution Finale » et aux exécutions sommaires, pour se présenter en meilleure posture dans les négociations qu’il souhaitait avoir avec les Alliés occidentaux…

L’histoire des camps semble plutôt indiquer qu’ils ont fonctionné jusqu’à l’extrême limite : si Treblinka, Belzec et Sobibor, les camps d’extermination ont été fermés et rasés dès 1943, c’est pour la simple raison qu’ils avaient rempli leur tâche. Par contre Chelmno est rouvert en juin 1944 et fonctionne jusqu’en août pour l’extermination des Juifs de Lodz… avant que les derniers d’entre eux ne soient envoyés à Auschwitz, les capacités de Chelmno étant largement insuffisantes…

Surtout, les SS, au fur et à mesure que le front se réduit comme peau de chagrin, évacuent les survivants des camps vers l’intérieur du Reich pour les déverser dans les camps fonctionnant encore, n’hésitant pas au cours de ces évacuations de liquider les inaptes, les malades, les traînards… Ces « marches de la mort » commencent fin juillet 1944 lorsque 1 200 détenus de Lublin sont évacués sur Auschwitz (380 morts) et 3 520 de Varsovie (520 morts)… Ces marches vont se suivre à un rythme accéléré et atteindre leur point culminant avec l’évacuation d’Auschwitz après la mi janvier 1945  (98 000 « Häfltinge » sont évacués dans des conditions épouvantables vers les camps du Reich. Des milliers meurent en route), et l’évacuation du camp de Stutthof entre le 20 et le 27 janvier, au cours de laquelle 26 000 des 29 000 évacués meurent au cours de l’évacuation…

De nombreuses raisons poussent les nazis à poursuivre l’évacuation des camps : éliminer les témoins « gênants », besoin de main d’œuvre pour réparer routes, ponts, bunkers… mais ce sont surtout les motifs idéologiques qui restent dominants.

En Allemagne, la situation empire au cours des derniers mois, par suite de la disette, du typhus, de la surpopulation liée à l’arrivée des rescapés des camps polonais et de la nervosité croissante des gardiens. Dans la majorité des camps et surtout dans de nombreux commandos durs, les derniers mois sont marqués par une brusque recrudescence des brutalités et des liquidations sommaires. Quand les Alliés arrivent enfin, ils ne trouvent très souvent que des monceaux de cadavres et des squelettes vivants, dont beaucoup ne survivent pas à la joie de la Libération. L’horreur absolue est sans doute atteinte à Gardelegen et surtout à Bergen Belsen, où les alliés ne rencontrent pas le système concentrationnaire, mais l'ultime stade de sa décomposition, symbole d'un système de destruction méthodique, quelque chose de bien pire qu'un retour désordonné à la barbarie.

3.4.3. Chiffres

Entre 1939 et 1945, quelques 600 000 personnes ont péri dans les camps de concentration, dont environ 250 000 sujets « Aryens ». Dans les camps d'extermination, 4,5 millions de juifs…

Quant à la population des camps, les deux tableaux donnent les chiffres suivants :

Avant la guerre :
AnnéePopulation des camps
1933?
193426 700
19358 000
19365 000
19378 000
1938*24 000
193922 000
* non compris les 35 000 juifs internés pour quelques semaines en novembre 38
Pendant la guerre :
AnnéePopulation des camps
194030 000
194145 000
194260 000
194390 000
1944300 000
1945700 000



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