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Retable d’Issenheim. Polyptyque fermé. La Crucifixion. Vers 1515. Huile sur bois. Colmar, Musée Unterlinden |
C'est la partie la moins bien conservée, qui fut retouchée en de nombreux endroits par Grünewald lui-même. La croix, à peine équarrie, est vue de droite en haut et de gauche en bas, torsion du bois qui indique l’immense douleur. Village désolé sur la nuit au fond ; la lumière vient de droite.
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Retable d’Issenheim. Polyptyque fermé. La Crucifixion : détail : la main droite du crucifié.Vers 1515. Huile sur bois. Colmar, Musée Unterlinden |
Le Christ mort est immense, sa tête hérissée d'épines et sa chair verdâtre lacérée au fouet et marquée de sang déjà caillé. Les doigts sont crispés et les pieds tordus dans le paroxysme de la douleur. Le linge qui entoure ses hanches est en lambeaux et accentue encore la misère du Fils de l'Homme
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Retable d’Issenheim. Polyptyque fermé. La Crucifixion : détail : saint Jean Baptiste et l’agneau. Vers 1515. Huile sur bois. Colmar, Musée Unterlinden |
Au pied de la croix, un contraste saisissant montre Jean le Baptiste ressuscité, calme et imperturbable, l'Agnus Dei à ses pieds, qui indique le Christ en croix d’un geste devenu célèbre : « Illum oportet crescere, me autem minui » (« il importe qu'il grandisse et que moi je diminue »).
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Retable d’Issenheim. Polyptyque fermé. La Crucifixion : détail : saint Jean et Marie. Vers 1515. Huile sur bois. Colmar, Musée Unterlinden |
Lui faisant contrepoids, le groupe des pleurantes : la Vierge monacale en blanc qui défaille (mais singulièrement presque plus jeune que la Marie alourdie de la Nativité…), soutenue par Jean l’évangéliste, et la Madeleine à genoux, désespérée, mais frivolement vêtue.
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Retable d’Issenheim. Polyptyque fermé. La Crucifixion : détail : sainte Marie Madeleine. Vers 1515. Huile sur bois. Colmar, Musée Unterlinden |
Cette scène est presque terrifiante dans son l'expressionnisme, la disproportion des personnages, le déséquilibre de la composition (mais la prédelle rétablit l'équilibre), le mélange de réalisme et de symbolisme.
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Retable d’Issenheim. Polyptyque fermé. La Crucifixion : détail : les pieds du crucifié. Vers 1515. Huile sur bois. Colmar, Musée Unterlinden |
« Son Christ des pestiférés eût choqué le goût des Cours ; il ne pouvait être compris que par les infirmes, les désespérés et les moines, par les membres souffrants du Christ. »
J.K. Huysmans « Trois églises, trois primitifs » Paris 1908.