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Les Cathares – La croisade contre les Albigeois

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4.3. La croisade : 1209-1229

La croisade féodale : 1209-1224
La croisade « royale » : 1224-1229
Le traité de Paris : 1229

Devant le danger, Raimond VI se soumet. Il fait pénitence à Saint Gilles le 10 juin 1209. Mais la machine est lancée. Il n’a donc d’autre choix que de se joindre aux croisés pour maintenir son pouvoir et sauver ses possessions. D’autres seigneurs occitans veulent se croiser, mais le légat et les seigneurs du nord refusent : cela rendrait leur entreprise inutile.

4.3.1. La croisade féodale : 1209-1224

4.3.1.1. Les croisés

Les armées croisées sont largement « internationales » et leurs motivations sont plus que douteuses. Elles comprennent des Italiens, des Allemands, des Anglais, des Brabançon des Frisons et même des « Esclavons », c'est-à-dire des Slaves du Sud. La majorité d’entre eux est composée de chevaliers Français du Nord. Le roi Philippe Auguste est absent. Les principaux seigneurs présents, comme le duc de Bourgogne, le comte de Nevers, le comte de Saint Pol restent sur une prudente réserve. Trop prudente aux yeux du légat du pape, chef théorique de la croisade, qui en confiera après la prise de Béziers le commandement à un petit seigneur de l’Ile de France fort ambitieux, Simon de Montfort.

La composition sociale et la tactique des armées sont très semblables dans les deux camps. De part et d'autre, l'encadrement est féodal ; mais dans le camp des Méridionaux, il y a beaucoup de bourgeois, d’artisans et de paysans, alors que dans celui des croisés s’enrôlent de nombreux indigents et bandits de tout acabit venus à la curée. Des chroniqueurs croisés, comme le cistercien Pierre des Vaux de- Cernay, soulignent la présence de ces derniers qu'ils rattachent à la tradition des « Croisades des pauvres », dépourvues ici de toute dimension eschatologique. Les opérations se concentrent la plupart du temps autour des villes, centres de résistance et réservoirs de richesse. Les armées des croisés y déploient des ressources techniques remarquables, notamment dans la construction et l'usage des engins de siège.

La grande voie da la ruée des croisés vers le Midi est la vallée du Rhône, qui facilite l'acheminement des bateaux, des hommes, des bêtes et du ravitaillement, et dont l'occupation isole les seigneurs languedociens et les hérétiques de leurs bases arrières en Provence et en Italie.

Les opérations, comme toutes les opérations féodales, sont très hachées, marquées de trêves, de négociations, de coups de mains, d’allers et de retours : ainsi, une fois achevée la quarantaine de service due à leur seigneur, de nombreux vassaux et hommes quittent souvent le théâtre des opération pour s’en retourner chez eux…

4.3.1.2. La prise de Béziers et ses conséquences

La croisade débute par un « coup » exemplaire : le siège de Béziers. Les habitants de Béziers refusent l'offre des croisés de livrer les cathares et se préparent pour un long siège. Mais les croisés entrent dans la ville par surprise. S’en suivent le massacre d'une partie de sas habitants et l'incendie de la ville, le 22 juillet 1209. C’est à ce propos que se situerait la phrase célèbre attribuée, à tort semble t-il, à Arnaud Amaury : « Tuez les tous, Dieu reconnaîtra les siens ».

Le 1 août, les croisés encerclent Carcassonne, bientôt privée d’eau. Le 15 août, le jeune vicomte Raimond Roger Trencavel capitule dans Carcassonne. Une assemblée de chef, de la croisade, sur proposition du légat, donne les terres des Trencavel à Simon de Montfort qui met deux ans à s’en emparer (1209-1211) : il assiège et prend en 1209 Montréal, Preixan, Fanjeaux alors que Trencavel meurt de faim dans sa prison de Carcassonne. En 1210 Montfort prend Minerve et y brûle vifs 140 cathares. Le château de termes résiste quatre mois avant de tomber, celui de Puivert est investi après 3 jours de siège. Le château de Lastours est remis à Simon par le seigneur Pierre Roger de Cabaret, sans combat. Ainsi à la fin de 1210 Montfort est maître du Razès dont il devient vicomte.

4.3.1.3. Le siège de Lavaur et de Toulouse

Montfort met alors le siège devant Lavaur. Il entre dans la ville le 3 mai 1211. 80 chevaliers dont le seigneur Aymeri de Montréal sont pendus ; la sœur du seigneur, jetée dans un puits, est lapidée et 400 Cathares exterminés sur un bûcher. Devant ce massacre, Raymond VI de Toulouse et Roger Bernard, comte de Foix, décident de s’unir et de combattre les croisés.

Avertis, les légats envoient un nouvel ultimatum au comte de Toulouse, lui enjoignant de licencier ses routiers et de livrer les juifs et les hérétiques dont on lui fournirait la liste, d’abolir l'usure dans ses Etats et d'accepter un certain nombre de conditions humiliantes. Sur son refus, une nouvelle armée de croisée aux ordres de Montfort reprend la campagne. Une première bataille à lieu à Castelnaudary en septembre 1211. Bataille indécise dont chaque camp revendique la victoire.

Montfort assiège Toulouse, en vain. Il inflige par la suite une série de défaites à Raymond VI, qui au cours de l’année 1212 ne conserve que les régions de Toulouse et de Montauban. En novembre 1212, Simon réunit à Pamiers une assemblée d’évêques, de seigneurs et bourgeois de ses nouveaux états du Razès sur le modèle des « Assises de Jérusalem », qui le 1er décembre promulgue des statuts confirmant la mainmise des chevaliers du nord sur les états du comte de Toulouse, et la suzeraineté du roi de France sur ses terres.

4.3.1.4. L’intervention de Pierre d’Aragon et la bataille de Muret

Or, depuis des décennie, les rois d’Aragon revendiquent aux aussi leur suzeraineté sur ces territoires. Sollicité par Raymond de Toulouse, très lié au pape, auréolé de sa brillante victoire de Las Navas de Tolosa sur les musulmans espagnols (15 juillet 1212), le roi Pierre II d’Aragon (1174-1213) décide d’intervenir en faveur des Occitans. Il obtient d’abord la condamnation par le pape des excès de Simon de Montfort, puis décode d’intervenir militairement après que le pape lui eut retiré son soutien dans cette affaire, influencé par les partisans des croisés. Il passe donc les Pyrénées et pénètre en Languedoc. Le 30 août 1213, il commence le siège du petit château de Muret où se tiennent 30 chevaliers. Montfort lève une troupe de 1000 cavaliers et arrive à Muret le 11 septembre. Dans le même temps, les comtes de Toulouse, de Comminges et de Foix, suivi de la milice toulousaine rallient le camp du roi d'Aragon le 12. Les forces sont déséquilibrées, mais grâce à une ruse, Montfort parvient à disperser les milices toulousaines et à isoler Pierre d’Aragon : au cours d’un engagement, le roi est tué et les forces catalanes se débandent, suivies par celles des troupes du comte de Toulouse.

Cette défaite et la mort de Pierre II mettent fin aux velléités d'intervention de la couronne catalano - aragonaise contre la croisade. Les comtes de Foix et de Comminges repartent sur leurs terres alors que e comte de Toulouse part pour l'Angleterre rencontrer Jean sans Terre. Foix, Narbonne et le Comminges tombent aux mains de Simon de Montfort.

En novembre 1215 le quatrième concile du Latran dépossède Raimond VI et le comte de Tencravel au profit de Simon de Montfort, désormais duc de Narbonne, comte de Toulouse, vicomte de Carcassonne et du Razès. Arnaud Amaury devient archevêque de Narbonne. Le fils de Raymond VI, Raymond VII ne conserve que Nîmes, Beaucaire et les possessions provençales de la maison de Saint-Gilles. Cette mise au ban du comte ne Toulouse ne fait qu’attiser la rancœur du Languedoc.

4.3.1.5. La « Reconquista » occitane : 1216-1222

Raymond VII, réfugié en Catalogne, lève une armée. Son fils, de son côté, reprend la lutte dans ses possessions de Provence. Quant aux Toulousains, mettant leurs querelles en veille, ils se révoltent contre Montfort. A Beaucaire, en août 1216, les Occitans infligent à Simon de Montfort sa première défaite. Une année plus tard, avec leurs vassaux fidèles, dont le comte de Comminges, ils marchent sur Toulouse et entrent dans la ville le 13 septembre 1217 à la faveur d'un épais brouillard. La garnison française est massacrée. Simon, revenu de la vallée du Rhône, entame le 27 septembre le siège de la ville entrecoupé de nombreux combats. Le 25 juin 1218, il est tué sous les remparts de la ville par une pierre lancée d’un engin de défense actionné, dit-on, par des femmes. Sa mort provoque l’effondrement rapide de la croisade : son fils Amaury n’a pas les qualités militaires de son père. Il est obligé en mars 1221 de lever le siège de Castelnaudary qu’il avait entrepris l’année précédente pour contraindre le comte de Foix.

Le mois précédent, Raymond VII s’était emparé de Montréal. Amaury de Montfort est obligé de se réfugier dans Carcassonne, alors que le comte de Foix, Roger Bernard, s’empare de Fanjeaux, Limoux, Pieusse puis s’attaque au Carcassès, alors que son frère Loup de Foix libère le Bas Razès et que Mirepoix est reprise en mars 1223. Raymond VII (son père est mort en 1222) a pratiquement recouvré tous ses domaines.


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