L'avènement de la dynastie mérovingienne en Gaule (Vè) entraîne des changements importants dans le domaine des arts. L'architecture ne traduit plus le désir de construire des édifices robustes et harmonieux, mais s’inspire des réminiscences des basiliques romaines. La sculpture régresse au point de n'être plus qu'une simple technique d'ornementation de sarcophages, de tables d'autel ou de mobilier ecclésiastique.
Par contre, l'essor de l'orfèvrerie et de la peinture sur manuscrit entraîne une résurgence des éléments celtiques de décoration, qui, malgré les apports chrétiens et barbares, constituent le fond véritable de la création artistique mérovingienne.
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Abbatiale saint Pierre de Vienne : sarcophage de saint Léonien, VIè |
La sculpture monumentale renonce au réalisme de l'art antique, perd du relief et produit des oeuvres stylisées. L’enluminure mérovingienne se distingue des styles irlandais, anglais et italiens par deux particularités : l'absence de la représentation antique des évangélistes et la préférence pour les ouvrages chrétiens, comme ceux des Pères de l'Eglise. L'enluminure mérovingienne, dans laquelle on trouve beaucoup de portraits de personnage, d'anges ou de croix, est plus proche de la figuration italienne que de l'ornementation insulaire, dont les entrelacs, nattes, spirales sont représentés, mais la plupart du temps de manière grossière.
| Page de l’Evangile d’Echternach (ou de Willibrord) : folio 18v. Vers 698. Paris Bibliothèque Nationale |
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| Page de l’Evangile d’Echternach (ou de Willibrord) : le symbole de Marc, folio 75v. Vers 698. Paris Bibliothèque Nationale |
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| Page du lectionnaire de Luxeuil. VIIè- Manuscrit latin 9427, folio 144. Paris ; Bibliothèque Nationale |
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| Folio du livre de Lindisfarne en Northumbrie (parfois appelé Evangéliaire de Durham ou de Cuthbert). Folio 94. Vers 698. Londres, British Museum |
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| Folio du livre de Durrow représentant saint Matthieu. VIIè. Dublin, Trinity College, MS 57 |
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Les principales œuvres enluminées sont le Lectionnaire de Luxeuil, (VIIe siècle), les « Moralia in Job de Grégoire le Grand »(700-720), le « Heptateuque (Quaestiones in Heptateuchon) de saint Augustin » (mi VIIIè), le « Sacramentaire gélasien de Chelles » (entre 628 et 731), le Livre de Durrow (Dublin, Librairie du Trinity College), l’« Evangéliaire de Lindisfarne » (parfois appelé Evangéliaire de Durham ou de Cuthbert, vers 698, Londres, British Muséum), Les « évangiles d'Echternach » (appelés Evangiles de Willibrord, Evangéliaire d'Echternach, Paris, Bibliothèque nationale)…
| Page des « Moralia in Job » de Grégoire le Grand avec minuscule de Luxeuil. Vers 700-720. 273 x 215 mm, Dijon, bibliothèque |
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| Sacramentaire gélasien, probablement de Chelles : vers 700. C’est la première apparition des lettrines, souvent composées d’animaux : ainsi la lettre N est formée de poissons. Rome, bibliothèque Vaticane |
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| Folio du livre de Durrow, Irlande. Début de l’évangile de saint Marc. VIIè. Dublin, Trinity College, MS 57 |
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| Folio du livre de Lindisfarne en Northumbrie (parfois appelé Evangéliaire de Durham ou de Cuthbert). Folio 26v. Vers 698. Londres, British Museum |
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| Page de l’Evangile d’Echternach (ou de Willibrord) : début de l’évangile de Saint Jean. Folio 177. Vers 698. Paris Bibliothèque Nationale |
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Le vitrail fait ses débuts en Gaule. La mosaïque se perpètre.