Rome : la chapelle Sixtine (Vatican)
1. Histoire
Sixte IV
La chapelle sous Sixte IV
Les transformations de Jules II
Le Jugement dernier
Les restaurations
1.3. Les transformations de Jules II
Raphaël Sanzio : portrait de Jules II. 1512. Tempera sur bois, 108,5 x 80 cm. Florence, les Offices |
Vingt ans après la mort de Sixte IV, son neveu, Giuliano della Rovere, dont il avait grandement favorisé la rapide et brillante ascension au sein de la hiérarchie ecclésiastique romaine, accède au pontificat sous le nom de Jules II (1503-1513).
Belliqueux, autoritaire, d’une moralité plus que douteuse, il use systématiquement de la pratique des indulgences pour financer son grand projet architectural : la construction de la basilique Saint Pierre, pratique qui scandalise un certain moine du nom de Martin Luther…
Le 18 avril 1506, Jules II pose la première pierre de Saint Pierre du Vatican, dont il confie la construction à Bramante. Il semble que le chantier, ainsi que la construction de la tour Borgia, aient déstabilisé la chapelle : en mai 1507, une longue fissure s'ouvre dans la voûte. Bramante est chargé d'y remédier : il fait installe des chaînes dans la pièce située au-dessus de la Chapelle pour la consolider. Mais les dégâts occasionnés par la fissure et les travaux de préparation sont si importants que le pape décide de faire refaire la décoration de la voûte.
En 1508, il fait appel à Buonarroti, contre l’avis de Bramante qui met en doutes les qualités de fresquiste de Michel Ange. Mais se dernier, qui travaille justement au tombeau du pontife, refuse dans un premier temps : il est sculpteur, non peintre. Il faut toute la conviction du pape et probablement des colères et des menaces pour finalement contraindre l’artiste à accepter :
Tombeau de Jules II. Vue générale. 1545. Marbre. Eglise saint Pierre in Vincoli, Rome |
Mais début 1509 Michel-Ange estime ce projet trop « pauvre », et finalement le pape laisse à l'artiste carte blanche sur le sujet. Une seconde esquisse révèle toute l’ampleur du changement entre les deux projets : les images envahissent le centre de la voûte, qu'elles occupent fermement, et déjà apparaît l'idée des corniches peintes en guise d'encadrements qui prolongent sur le plafond l'espace occupé par les trônes des apôtres. On aperçoit aussi, derrière une grande main en surimpression, un vaste cadre octogonal, ainsi qu'un plus petit, rectangulaire. Michel-Ange n'a pas encore décidé, à ce stade, de la manière dont il allait simuler les corniches ; elle lui viendra probablement des divisions architecturales des arcs de triomphe romains, et il s’est peut-être inspiré de l’arc de triomphe de la fresque du Perugin, la « Remise des clefs à saint Pierre ».
Michel Ange : croquis préparatoire pour le décor de la chapelle Sixtine avec étude de bras et de mains. 1508-1509. Plume sur mine de plomb et fusain. 27,5x39cm. Londres, British Museum |
Travaillant couché sur le dos sur un haut échafaudage, il n’a qu'un seul assistant qui lui prépare et lui broie les couleurs. En août 1510, Michel-Ange a terminé la première moitié de la voûte, du mur d'entrée jusqu'à la scène de la création d’Eve. Un peu plus de deux ans plus tard (octobre 1912), il achève son œuvre. Le 1er novembre, jour de la Toussaint, le Pape célèbre la messe dans la Chapelle.
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