Pietro Cavallini
1. Eléments biographiques
Le nom de Pietro Cavallini apparaît pour la première fois dans un acte de 1272. Actif entre 1273 et 1308, ce peintre et mosaïste œuvre principalement à Rome dont il est à la fin du Decento le principal représentant. Il laisse à la postérité deux œuvres majeures : un cycle de mosaïques de la Vie de la Vierge Marie à Santa Maria in Trastevere, signé et daté de 1291, et un cycle de fresques à l’état fragmentaire à Santa Cecilia in Trastevere à Rome, dont la partie la plus importante est un « Jugement dernier ».
Pietro Cavallini : Le Jugement dernier, détail. 1293. Fresque. Rome, Sainte Cécile in Trastevere |
En 1308 Cavallini travaille à Naples au service des rois d’Anjou : il conçoit et exécute partiellement le cycle des fresques de Santa Maria Donna Regina.
La critique diverge sur des travaux éventuels qu’il aurait réalisés à l’église des Franciscains à Assise vers 1278 (avec Cimabue et Filippo Rusuti) et à la basilique Sancta Sanctorum de Rome (chapelle Saint-Laurent du palais du Latran).
Bien que sa biographie reste très obscure, Cavallini occupe une place importante dans l’histoire de la peinture italienne. Il est en effet le premier artiste à rompre avec l’art pictural byzantin et sa stylisation hiératique. Il donne à son œuvre une nouvelle dimension et introduit dans ses figures des expressions nouvelles, leur donnant beaucoup plus de poids et d’humanité. Son travail a exercé une grande influence sur Giotto, dont les Apôtres couronnés du Jugement dernier de la chapelle de l’Arena à Padoue sont de facture similaire à celle de Cavallini.
L'école romaine de la deuxième moitié du XIIIè a ainsi notamment influencé le développement de la peinture italienne, particulièrement chez Giotto. Cavallini est le principal représentant de cette école, principalement en ce qui concerne l’utilisation innovatrice de la couleur et de la lumière.
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