Duccio di Buoninsegna

2. Les Å“uvres en collaboration

La collaboration entre les deux artistes, Cimabue le maître et Duccio l’élève, débute au moment où sont posés les premiers échafaudages pour les fresques de l’église supérieure San Francesco d’Assise, et culmine autour de 1283-1284, lorsqu’est réalisée la voûte des Docteurs. Cette collaboration à laissé de très belles œuvres : l'Ange de la grande fenêtre du transept nord de l’église supérieure à Assise, la Vierge de l'église des Servites à Bologne, la Madone Gualino de la Galleria Sabauda de Turin, La Madone de Castelfiorentino, le Crucifix de la Collection Odescalchi à Rome, la Madone du Museo d'Arte Sacra de la Val d'Arbia à Buonconvento, la Madone Crevole du le Museo dell'Opera del Duomo à Sienne, l'expulsion des ancêtres et la Crucifixion de la troisième section de la paroi sud de la basilique supérieure Saint François, deux des génies qui occupent les quatre coins de la voûte des Docteurs à Assise.

Exécutées dans un laps de temps d'un peu plus de cinq ans, ces œuvres révèlent de fortes affinités stylistiques. Dans certains cas (la Vierge à Bologne et de la Madone à Castelfiorentino) la collaboration des deux artistes est extrêmement poussée : l'ancien style de la conception de ces tableaux donne à penser que le plan était de Cimabue réalise le plan alors que l’exécution, surtout le traitement de la couleur est confiée à Duccio.

Duccio : Madone et enfant ou Madone de Buonconvento. 1295-1305. Tempera sur bois, 67 x 48 cm. Buonconvento, Museo d'Arte Sacra della Val d'Arbia

La Madone de Buonconvento est avec la Vierge de Crevole unanimement considérée comme la plus ancienne des œuvres attribuées à Duccio. Les deux peintures se situent dans la tradition byzantine et révèlent des traitements typiques de la manière de Duccio : l'élégante stylisation des mains, le nez incurvés vers le bas, le maphórion à frange rouge sous le voile de la Vierge, le noir brillant de la draperie animée par des lignes dorées… De nouveaux détails apparaissent ici, qui seront amplifiés dans la Madone de Crevole : le jeu subtil de la lumière sur le visage de la Vierge, sur son menton et les joues, la recherche d’un traitement plastique dans la frange du maphórion autour du visage…

La Madone de Buonconvento est avec la Vierge de Crevole unanimement considérée comme la plus ancienne des œuvres attribuées à Duccio. Les deux peintures se situent dans la tradition byzantine et révèlent des traitements typiques de la manière de Duccio : l'élégante stylisation des mains, le nez incurvés vers le bas, le maphórion à frange rouge sous le voile de la Vierge, le noir brillant de la draperie animée par des lignes dorées… De nouveaux détails apparaissent ici, qui seront amplifiés dans la Madone de Crevole : le jeu subtil de la lumière sur le visage de la Vierge, sur son menton et les joues, la recherche d’un traitement plastique dans la frange du maphórion autour du visage…

La composition très soignée de la Madone Crevole révèle une influence gothique française: les élégantes formes des anges dans les coins supérieurs, la transparence du vêtement de l'enfant tenu par une curieuse cordelette nouée, et surtout, le geste intime de l'Enfant Jésus s’apprêtant à embrasser sa mère…

Duccio : Madone avec l’enfant et deux anges ou Madone Crevole, détail. 1283-1284. Tempera sur bois. Sienne, Musée de l’œuvre du Dôme

Duccio : la Madone Gualino. Après 1285. Tempera sur bois, 157 x 86 cm. Turin, Galleria Sabauda

Duccio : Madone et enfant ou Madone de Castelfiorentino. 1280s. Tempera sur bois, 68 x 47 cm. Castelfiorentino, Chiesa dei Santi Lorenzo e Ippolito

Duccio : Maestà ou Vierge de l'église des Servites. 1280s. Tempera sur bois, 218 x 118 cm. Bologne, Chiesa dei Servi

Cette œuvre a été réalisée en collaboration avec Cimabue. Le retable de Bologne et la Madone Gualino révèlent les compétences de Duccio : il modifie le tracé du maître et adoucit les contrastes trop rudes de la ligne et de la couleur.

Duccio : Madone et enfant. (N° 593). 1280s. Tempera sur bois, 63 x 49,5 cm. Sienne, Pinacothèque Nationale

Cette madone a été peinte en collaboration avec le « maître de la Badia d’Isola ». Ce maître anonyme était sans doute en étroite relation avec Duccio, dont la main peut être détectée dans certaines de ses premières œuvres. Ainsi la très belle Madone N° 593 de la Pinacothèque de Sienne, dont le visage est si proche de la Madone de Crevole qu'elle pourrait facilement lui être imputée.