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Les « Primitifs » italiens (Histoire de l'art)

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1.2. Les principes novateurs

L’humanisation des personnages
La naissance du paysage
Des architectures complexes
Conclusion

1.2.3. Des architectures complexes

Humaniser la figure de Dieu, l’installer au milieu des hommes, peindre, en conséquence, la réalité de la Terre, la réalité des lieux : le discours pictural doit montrer que les paraboles du Christ, son enfance ou sa Passion, se passent dans des lieux crédibles et proches de la réalité observée. Cela conduit à représenter des architectures pouvant abriter les séquences du récit, et pose donc le problème aux primitifs italiens du rendu des volumes complexes. Ainsi émerge un nouveau savoir : la capacité à tracer des architectures complexes avec des problèmes de perspectives difficiles à résoudre.

C’est encore Giotto qui ouvre la voie en reproduisant dans de nombreuses scènes la même pièce, et dans d’autres des portiques, des palais, des églises, des intérieurs, un ensemble de volumes qui montrent sa préoccupation de recherche d’adéquation entre les architectures réelles observées et des réalisations peintes à partir de ces observations. Ainsi à Assise, dans la scène intitulée « Saint François honoré par un homme simple » (vers 1305), il représente les édifices de la place d’Assise ; dans celle intitulée « François devant le crucifix de saint Damien », il réalise un étonnant éclaté d’église avec ses les murs effondrés, le toit percé et le tympan de l’édifice vu de l’arrière. Cette idée remarquable bouscule les représentations. Dans le « miracle de la crèche de Greccio », il va jusqu’à peindre peint un crucifix vu à l’envers, audace qui eut été totalement impensable pour les peintres précédents et lui aurait sans aucun doute valu les foudres de l’autorité ecclésiastique.

Giotto : légende de saint François : l’institution de la Crèche à Greccio. 1297-1300. Fresque, 270 x 230 cm. Assise, église supérieure Saint François
Giotto : légende de saint François : l’institution de la Crèche à Greccio. 1297-1300. Fresque, 270 x 230 cm. Assise, église supérieure Saint François

Les progrès sont rapides et bientôt on en arrive à créer des perspectives architecturales de plus en plus complexes, comme dans les décors de la chapelle Rinuccini de Santa Croce de Florence où Giovanni da Milano réalise un sanctuaire à cinq nefs (Joachim chassé du Temple). Rapidement se multiplient des représentations d’églises aux nefs multiples, de salles voûtées portées par des colonnettes, de chambres aux plafonds à caissons vus en contre-plongée, de sols aux carrelages savants et colorés creusant l’espace, de fenêtres géminées ou de rosaces polylobées qui laissent entrevoir d’autres architectures ou des statuettes décoratives. Même si cette perspective est empirique, elle approche au plus près la traduction de la réalité perçue : Masaccio et Della Francesca ne sont pas loin…

Giovanni da Milano : Scènes de la vie de la vierge : détail : Joachimchassé du temple. 1365. Fresque. Florence, Santa Croce, chapelle Rinuccini
Giovanni da Milano : Scènes de la vie de la vierge : détail : Joachimchassé du temple. 1365. Fresque. Florence, Santa Croce, chapelle Rinuccini

Ambrogio Lorenzetti, en 1338, trente ans après la description du temple élémentaire de « Joachim chassé du Temple » de Giotto à Padoue (vers 1305), créé dans les fresques du Palazzo Publico tout un quartier de Sienne et fait la démonstration de ses capacités à mettre en place une diversité de volumes et à rendre cohérente des perspectives aux multiples défis de tracé. Cet incroyable progrès est une ouverture prodigieuse pour le savoir des peintres à venir. Il fait encore mieux quatre ans plus tard dans son œuvre, la grande « présentation de Jésus au Temple » pour le Dôme de Sienne (Offices de Florence, 257 x 168 cm), où il réalise un superbe rendu de profondeur dans l’architecture du temple (succession de colonnes, un sol carrelé, voûtes cohérentes, coupole décagonale). Cette œuvre peut résumer cette conquête du réel, entreprise depuis le début du siècle, pour suggérer une illusion de l’espace correspondant à la logique de la perception.

Ambrogio Lorenzetti : La Présentation au Temple. 1342. Panneau de bois, 257 x 168 cm. Florence, les Offices
Ambrogio Lorenzetti : La Présentation au Temple. 1342. Panneau de bois, 257 x 168 cm. Florence, les Offices

D’autres peintres de cette époque vont traduire cette remarquable conquête, comme Paolo di Giovanni Fei (vers 1344-1411), Andréa di Bartolo (actif à Sienne entre 1389 et 1428), Bartolo di Fredi (actif à Sienne entre 1353 et 1410) et du côté de Vérone et Padoue, un peintre aux conceptions originales : Altichiero da Zevio (seconde partie du XIVè)

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