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Auschwitz, camp de concentration nazi

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4. Auschwitz I Stammlager

Description
Les détenus
Le quotidien
Expériences médicales
SĂ©vices et mort

4.5. SĂ©vices et mort

4.5.1. Punitions

Le système des punitions est l'un des éléments du programme d'extermination planifié et réalisé par les nazis. Le prisonnier peut être puni pour n'importe quelle raison : avoir cueilli une pomme, être allé dans les lieux d'aisance pendant le travail, avoir échangé une des ses dents en or contre un morceau de pain, avoir travaillé trop lentement, avoir omis de se découvrir devant un SS...

Dans le domaine des sévices, les SS peuvent donner libre cours à leur imagination : bastonnades, pendaisons à un poteau, les bras liés derrière le dos, incarcération et torture dans les cachots du bloc 11, condamnation au travail disciplinaire dans le « Strafkommando », obligation à des exercices disciplinaires, « rester debout » des heures durant…

Il y a d'autres punitions appliquées au camp comme l'exercice appelé dans le langage des prisonniers « sport ». Les SS s’en servent soit sous la forme de punition, soit par mesure prophylactique pendant la quarantaine. Le « sport » consiste à faire exécuter sur commandement, par un groupe de prisonniers, des exercices physiques de toutes sortes : marcher en chantant, courir, ramper sur les coudes et le bout des orteils, se rouler sur la terre couverte de gravier et de briques pilées, tourner en rond, las mains levées… Ces exercices sont exécutés très vite sans égard pour l'âge et la santé des prisonniers. Le SS-Oberscharführer Ludwig Plagge, « Petite pipe » pour les détenus, est le spécialiste dans l'invention de ce genre d'exercices, capable de les faire exécuter pendant des heures aux prisonniers tout en tenant sa pipe entre les dents. Qui tombe est frappés par les aides de Plagge. Tout récalcitrant est achevé.

Le Block 11 du camp d'Auschwitz est aussi connu sous le nom de « Block de la mort ». Isolé du reste du camp, il sert de prison interne au camp, de tribunal sommaire pour juger les civils arrêtés par la Gestapo de Katowice et de lieu de torture et de punition pour les prisonniers ceux que les SS estimaient coupables de n'avoir pas respecté le règlement du camp et qui étaient soumis à un interrogatoire le plus souvent « très musclé ».... Régulièrement, les SS effectuent dans ces cellules des sélections périodiques appelées « nettoyage du Bunker »…. Plusieurs cellules de ce Blok sont également utilisées pour faire mourir de faim les détenus qui y étaient placés en isolement. Ainsi la cellule 22 est divisée en 4 petits compartiments de 90x90 cm où l'on enferme 4 prisonniers debout, soit 16 au total. La seule source d’air est un petit orifice de 5x5 cm. Les prisonniers ne peuvent se coucher ni même s’asseoir et étouffent à cause du manque d’air…

Dans les cellules aménagées dans les caves du « Bunker » ou bloc 11, les SS enferment les prisonniers du camp et la population civile suspecte d'entretenir des contacts avec les détenus ou de les aider à s'évader,

4.5.2. Exécutions

La cour entre le bloc 10 et le bloc 11 est close d'un haut mur. C’est une paroi faite de bois, de sable et de plaques de ciment, spécialement peinte en noir. Au pied de ce mur une bonne couche de sable absorbe le sang des victimes. Des caissons de bois placés sur les fenêtres du Bloc 10 empêchent de voir à l’extérieur : car le mur sert de lieu d’exécution. Devant le « Mur de la mort », les SS ont fusillé des milliers de détenus, en particulier des Polonais. Ceux qui sont condamnés à mort étaient conduits de la cave du block 11 au rez-de-chaussée où, entièrement déshabillés, ils attendent l'exécution. Les femmes, nues également, attendent l'exécution dans le local voisin.

Auschwitz I : le terrible mur des exécutions
Auschwitz I : le terrible mur des exécutions

Jusqu'à la fin de 1942, les condamné sont les mains attachées avec du fil de fer, mais plus tard, on y renonce, car les cas de résistance sont très rares : devant la mort inéluctable, les victimes se comportent généralement d'une façon calme et digne. Ils sont exécutés un par un ou deux ensemble, d'un coup de feu dans l'occiput. Quelle que soit la saison on fusille les victimes entièrement nues de la tête aux pieds, d'abord les femmes, ensuite les hommes. Les cadavres encore ruisselants de sang sont transportés par camions au four crématoire. Leur passage laissait des traînées de sang dans les rues du camp.

Nombre d'organisateurs et de militants de la Résistance du camp périssent de la sorte, après avoir été enfermés au bunker par la « politische Abteilung » ainsi 40 Polonais sont fusillés le 22 novembre 1940 ; le 27 mai 1942 sont exécutés 168 acteurs, artistes, anciens officiers polonais arrêtés dans un café de Cracovie à la suite d'un attentat contre un officier supérieur de la Luftwaffe ; suivent 56 prisonniers de Silésie le 18 août 1942 à la suite des actes de sabotage effectués dans cette région. C'est pour l'activité de la Résistance dans la région de Lublin que quelque 280 prisonniers de Lublin et de ses environs sont tués le 28 octobre 1942. Le 25 janvier 1943, après sélection au bunker, 51 prisonniers sont exécutés. Le 11 octobre de la même année, également après sélection au bunker, c’est le tour de 54 prisonniers… La liste est très loin d’être exhaustive.

Auschwitz I : le mur des exécutions : scène de meurtre
Auschwitz I : le mur des exécutions : scène de meurtre

De temps en temps on lit à l'appel les noms de quelques prisonniers, parfois plusieurs dizaines en leur donnant l'ordre de se présenter à la chancellerie du camp, block 24. Ce sont notamment des prisonniers dont les dossiers envoyés par la Gestapo porte l'annotation « retour indésirable »... Après vérification de leurs données personnelles à la chancellerie, les prisonniers sont conduits au block 11 et fusillés au pied du « Mur de la Mort ». Dans les actes de décès officiels on donne, de même que dans les cas des prisonniers fusillés après inspection du bunker, une maladie courante comme cause de la mort. Parfois même, auparavant, on les inscrivait fictivement à l'effectif de l'hôpital du camp…

4.5.3. SĂ©lections

La sélection, rituel terrifiant accompli par les médecins ou officiers SS, est l’épreuve la plus redoutée par les détenus. Il ne s’agit pas ici de la sélection effectuée à l’arrivée des convois de déportés juifs de l’Europe entière, mais de ces tris effectués à l’intérieur du camp des « immatriculés », destiné à sélectionner les plus faibles, les moins résistants, les malades, les handicapée pour d’alimenter la chambre à gaz et de faire de la place pour de nouveaux esclaves…

Le « Revier », l’hôpital du camp est le lieu par excellence de la sélection. Ce lieu de repos se révèle terriblement dangereux ; c’est pourquoi, les détenus ne s’y rendent qu’en dernière extrémité. Il suffit de faire un séjour prolongé au Revier ou d’avoir contracté une maladie contagieuse pour se trouver sur la liste des futurs gazés…

Mais les sélections sont aussi faites dans d’autres endroits : au Stammlager elle se déroule très souvent aux douches situées entre les blocks I et II : les SS s’amusent à passer en revue les prisonnier défilant devant eux et choisissent au hasar de leur humeur ou de leur état d’ébriété de futures victimes…

Auschwitz I : le crématoire I
Auschwitz I : le crématoire I

Au camp des femmes, les sélections sont faites d'ordinaire au moment du retour du travail ou pendant l'appel général. Les SS font courir sur une quinzaine de mètres les prisonnières chaussées de lourds sabots ; armés de cannes recourbées ils attrapent celles qui courent trop lentement et les relèguent sur le côté. Si les chambres à gaz sont occupées, elles sont provisoirement enfermées dans le block 25, isolé du reste du camp. Personne ne doit s'approcher de ce block. Et c'est avec la dernière brutalité que les victimes suppliantes sont chargées sur les camions.

Au camp des hommes de Birkenau, c'est le block 7 qui rempliit la même fonction. On y entasse les prisonniers gravement malades du camp lui-même, mais aussi du Stammlager. Les effectifs moyens y sont de 1 200 prisonniers. On y distribue un litre de soupe par groupe de trois à cinq et presque pas de pain. Les victimes doivent rester debout devant le block pendant toute la journée et même la nuit. Les SS ivres les battent et les tuent. Quand arrivaient les camions il se déroule là scènes dantesques.

Les sélection ont lieu aussi régulièrement dans les camps annexes d’Auschwitz : ainsi entre novembre 1943 et janvier 1945 le Docteur Horst Fischer sélectionne environ 1 600 détenus dans les infirmeries des camps de Neu-Dachs, de l’Eintrachthütte, de la Janinagrube à Libiaz et de Jawischowitz… ainsi, entre novembre 1942 et décembre 1944 plus de 8 000 Häftlinge de Buna Monowitz sont envoyés dans les chambres à gaz de Birkenau… Dans de nombreux cas, des représentant des entreprises prennent part eux-mêmes à ces sélections.

Auschwitz I : plan du crématoire I
Auschwitz I : plan du crématoire I

4.5.4. Utilisation de la main d’œuvre : la mort différée

« Que les autres Peuples vivent dans le bien-être ou qu'ils meurent de faim, cela ne m'intéresse que dans la mesure où nous pouvons les utiliser comme esclaves... ».(Heinrich Himmler, discours du 4 octobre 1943)

Le système concentrationnaire nazi procède à la « mort différée » par le travail, en utilisant une main d’œuvre nombreuse dont les SS tiraient un substantiel profit, les détenus étant « loués » aux diverses firmes installées à proximité du complexe ou même éloignées de plusieurs dizaines de kilomètres du camp.

Trois groupes d’employeurs se partagent principalement cette main d’œuvre : Les SS, l’industrie SS et les industries privées, dont IG-Farben est la première société à opérer une entrée massive dans le système concentrationnaire, en construisant usine produisant de l'essence et le caoutchouc synthétiques : les « Buna Werke » de Monowitz. Mais d’autres entreprises participent à cet esclavagisme, comme l’Oberschlesische Hydrierwerke AG (construction d’unsines chimiques), Krupp (armement), Siemens-Schuckert Werke AG (matériel électrique), Vacuum Oil Company (chimie), Deutsche Ausrüstungswerke GmbH (armement), Königs- und Bismarckhütte AG, Konzern Berghütte  (Aciéries), Hermann-Göring-Werke (construction de routes), Schlesische Feinweberei AG, (textile)…

Auschwitz-Monowitz : les Buna-Werke de l’IG Farben
Auschwitz-Monowitz : les Buna-Werke de l'IG Farben

Entre 1942 et 1944 sont créés 39 filiales « Nebenlager » du camp d’Auschwitz. Elles sont situées dans le voisinage des fonderies, mines et usines et dans de nombreuses localités de la Silésie. Les prisonniers y travaillent à la production des canons, de produits chimiques, à l’exploitation du charbon ou encore dans l’agriculture : ainsi Babice (Babitz), Harmense (Harmeze), Budy, Pulawy pour les travaux agricoles dans la zone économique du camp (les détenus y sont relativement « épargnés » ; ainsi les mines de charbon de Wesola - Fürstengrube, Rydultowy - Charlottengrube, Libiaz Maly – Janinagrube, Lendzin – Günther, Jaworzno – Neudachs, Jawiszowice –Jawischowitz ; les aciéries et fonderies de Gleiwitz - Gliwice, de la Bismarckhütte - Batory à Chorzów, l’aciérie « Donnersmarck » à Zabrze, l’aciérie Hubertushütte, la fonderie Eintrachthütte, l’aciérie Laurahütte, l’aciérie de Sosnowiec, la raffinerie de Trzebinia, les travaux textiles de Neustadt ou de Lichtewerden, la centrale thermique Walter de Lagisza – Lagischa, la cimenterie de Golleschau, le déminage et le désamorçage de bombes à Kattowice, la mécanique à Gleiwitz, la construction d’usines chimique à Blechhammer - Blachownia Slaska…

Dans ce système concentrationnaire de l’exploitation du travail à) Auschwitz, le consortium « IG-Farbenindustrie » tient une place toute spéciale : en vertu d’un ordre spécial de Himmler, c’est à l’IG Farben que revient la priorité dans le recrutement de la main d’oeuvre parmi les prisonniers. « IG-Farben n’était pas une simple firme mais bien un Empire bureaucratique et une composante importante de l’appareil de destruction » (R.Hilberg, « La destruction des juifs d’Europe », Fayard, 1988). Ce consortium construit sur le territoire de Monowitz une usine qui doit produire la benzine et le caoutchouc synthétiques. Grâce à l’appui de Göring, IG-Farben reçoit l’autorisation d’évacuer les habitants des régions environnantes et de démolir leurs maisons. Rapidement ce complexe industriel prend son autonomie et devient « Auschwitz III – Monowitz »



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