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Auschwitz, camp de concentration nazi

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4.3. Le quotidien

Le système de contrôle et de gestion humaine
Conditions d’habitation, hygiène et santé
VĂŞtements
Nourriture
Organisation de la journée
Contacts avec l’extérieur
Le Revier

4.3.4. Nourriture

Les déportés qui sont au camp reçoivent en principe trois repas par jour.

La valeur nutritive des repas dépend avant tout des normes alimentaires en vigueur dans les KZ. A Auschwitz, ces normes changent plusieurs fois. C'est en se basant sur elles qu'on établit les menus hebdomadaires et quotidiens, leurs composants nutritifs et les produits prévus ainsi que leur teneur en calories. Tels sont les principes. La réalité est tout autre : les magasins de nourriture et les cuisines dépendent du personnel SS. Ceux-ci emportent des magasins tous les produits et la nourriture qui ont le plus de valeur : viande, margarine, sucre, semoule, farine, saucisson…

Dans la soupe, il manque 60 à 90%. de la margarine prévue dans la recette officielle ; le pain est aigre et indigeste, le saucisson renferme à peine la moitié de graisse comparé à celui que consomment les SS, bien que fabriqué à la même charcuterie.

La distribution des repas et des denrées alimentaires est faite par les kapos, qui diminuent impunément les portions qu'ils distribuent, surtout des produits les plus nourrissants tels que le pain, le sucre, le saucisson, la margarine, en conservant le surplus pour eux et leurs comparses.

Dans cette situation, au lieu des 1 700 calories environ prévues par le règlement pour ceux qui ont un travail facile et 2 150 environ pour ceux qui ont un travail pénible, les prisonniers du KL Auschwitz reçoivent en réalité respectivement 1 300 et 1 700 calories en moyenne par jour.

Le matin, on ne distribue qu'un demi-litre de « café noir » (succédané de café bouilli) ou une décoction de plantes baptisée « thé », le plus souvent sans sucre. On donne quatre fois par semaine pour le déjeuner de la soupe dite « à la viande » et trois fois de la soupe sans viande, « aux légumes », composée de pommes de terre, de raves et d'une petite quantité d'autres produits tels que l'orge, le gruau de millet, la farine de seigle, un extrait alimentaire appelé « Awo ». Au dîner, on donne à peu près 300 g de pain et un supplément de 25g de saucisson ou de margarine ou encore une cuillerée à soupe de marmelade ou un morceau de fromage, le tout souvent rance et moisi. Le pain distribué le soir doit suffire aussi pour le lendemain matin, mais la plupart le consomme immédiatement, désirant assouvir leur faim au moins pour un instant.

On attribue à ceux qui ont un travail pénible des suppléments spéciaux (« Schwerarbeiterzulage ») : pain, margarine et saucisson selon les normes en vigueur au moment donné. Ces suppléments sont également réduits à la distribution.

Avec de telles rations de famine, on remarque au bout de quelques semaines chez la plupart des déportés des symptômes d'épuisement qui aboutissaient à ce qu'on appelle le « musulmanisme » : Des milliers de prisonniers exténués, amaigris jusqu'aux limites du possible, tentent à chaque occasion qui se présente de trouver quoi que ce soit qui peut être mangé, sans pouvoir se retenir d'aller fouiller dans les déchets jetés au crassier à côté des cuisines. La consommation d'épluchures crues, de raves ou de pommes de terre pourries, au lieu de calmer la faim, provoque des effets aux conséquences tragiques : la dysenterie. Le « Musulman » est celui qui a abandonné toute lutte, tout espoir. Il n’a aucune chance de survie.

A partir de l'automne 1942, des colis de nourriture commencent à arriver au KL Auschwitz et comme le nombre n'en est pas limité, on pouvait en envoyer autant qu'on le voulait. C'est grâce à cela qu'une partie au moins de déportés a pu être sauvée, mais la situation ne s’est pas améliorée pour tous et surtout pas pour les prisonniers juifs.

Survivre. Pour survivre, il faut manger : c’est la loi numéro 1 chez les « Häftlinge » : Les prisonniers affamés cherchent par tous les moyens à assouvir leur faim et à se procurer de la nourriture supplémentaire. La seule issue est le plus souvent ce qu'on appelle « organiser », c'est-à-dire se procurer de quoi manger pendant le travail par tous les trafics possibles. Malgré la façon impitoyable dont sont punis les déportés pris à « organiser », cette coutume se répand au Stammlager. La nourriture obtenue de cette façon « illégale » et même les objets de toutes sortes « organisés » dans les magasins où se trouvent les biens ayant appartenu aux gazés, sont échangés au « marché noir » du camp, véritable économie de survie.

Ainsi la survie implique le cynique « chacun-pour-soi », exige en tout cas de savoir « s'organiser », autrement dit s'approprier tout ce qui peut servir de monnaie d'échange. La mort triomphe le plus souvent. La mort par maladie (dysenterie, tuberculose et typhus endémique). La mort après une consultation à l'infirmerie où, pendant quelques mois, des malades sont achevés par une piqûre de phénol au cœur. La mort par « sélection » quand des Juifs et quelques non-Juifs, réduits à l'état de « musulmans » (cachexie avancée), jugés inaptes au travail, sont désignés pour la chambre à gaz. La mort par pendaison, en musique, devant tout le camp réuni, pour « sabotage » ou pour avoir essayé de s'évader (270 réussites seulement pour quelque 700 tentatives)…



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