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Auschwitz, camp de concentration nazi

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7.1. Les rescapés

Vivre au camp
« Prominents » et bons kommandos
Le « Musulman »
Le travail
Les exécutions
Les sélections
Les expériences médicales

7.1.2. « Prominents » et bons kommandos

7.1.2.1. Les « triangles verts » par Robert Waitz

A Auschwitz, tout comme dans les autres camps de concentration, les meilleures chances de survie sont celles des détenus de nationalité allemande ; et, à l'intérieur de cette catégorie, celles des détenus de droit commun, reconnaissables au triangle vert cousu sur leur uniforme. Les SS leur confiaient de préférence les postes de responsabilités, dans l'administration du camp, dont ils constituaient l'aristocratie :

« Les Verts se considèrent nettement comme une essence particulière. Ils n'oublient pas qu'ils sont aryens et que parmi les aryens, ils sont « Reichsdeutsche ». Le plus souvent, ils logent dans un bloc spécial. Beaucoup battent leurs co-détenus. Chez ces derniers les fractures de côtes, les perforations du tympan sont des incidents courants. Certains verts sont homosexuels. Ils ont le plus profond mépris pour les cachectiques, les « musulmans ». Ils n'hésitent pas à leur dire : « Du wirst bald in Himmel gehen » (« Tu iras bientôt au ciel »).

Ils sont très fiers de leurs vêtements rayés, faits sur mesure, se font masser par le coiffeur, se font faire par lui des frictions à l'eau de Cologne, des applications de serviettes chaudes.

En ce qui concerne la nourriture, ils ne manquent de rien, se procurent de la viande, du saucisson, des fruits en échange de ce qui volent dans le camp : draps, couvertures, pull-over, chemises, etc. ou de l'argent, des bijoux provenant du Kanada. Vivres et alcools sont ramenés de l'usine où se font les trocs. Au retour de certains kommandos, l'immunité est complète, car leur Kapo sait arroser les SS.

Un des plus typiques est le Kapo de la « Bekleidungskammer » (magasin d'habillement). Agé d'une quarantaine d'années, maquereau de haut rang, il raconte avec joie sa vie antérieure. Tenancier de maisons de tolérance à Berlin, il a commis aussi maintes escroqueries dont il reste fier. Très élégant, il circule dans les camps de la région. Dans certains d'entre eux, il a une petite amie qu'il comble de cadeaux. Le SS qui l'accompagne touche sa part des bénéfices de la tournée. Le Kammerkapo est aussi le grand organisateur des représentations théâtrales auxquelles sont conviés les seigneurs et les affranchis du camp. La plèbe, sale et hâve, mal habillée, mal rasée, n'a pas accès à la salle de spectacle, qui est un bloc désaffecté.

Le « Lagerälteste » (doyen du camp), dénommé PK d'après ses initiales, a été condamné pour escroquerie. Colosse à la belle prestance, il est beau parleur, pose au mécène, au protecteur des beaux-arts et des sports. Il est très sensible à la force physique, et, parfois aussi, à la puissance intellectuelle. Il se fait masser tous les jours. Il vit certainement mieux qu'il ne l'eût fait en liberté. Il vient de temps en temps au « Krankenbau » et engueule les malheureux musulmans diarrhéiques : « Vous allez bientôt crever et c'est bien fait, vous mangez les pelures de pommes de terre et toutes les saletés imaginables. Vous êtes des « Dreckfresser » (mangeurs d'ordures). »

Il aime appliquer lui-même les « 20 ou 50 coups sur le cul » auxquels sont condamnés les déportés pour maints délits. Parfois, il accepte assez bien les réparties. Un jour, à l'infirmerie, il accuse une douleur au niveau du pouce : « Tu as encore frappé trop fort », lui dis-je. Il acquiesce et me donne une bourrade amicale.

Son anniversaire donne lieu à des épisodes dignes de Rabelais : réveil par une aubade, concert dans la journée, visites de félicitations de toutes les notabilités, chacune apportant un cadeau et des fleurs. Les festivités gastronomiques sont remarquables : tonneaux de bière, bouteilles de vin et d'alcool, viande et charcuterie sont abondants... »

Professeur Robert Waitz, « Témoignages strasbourgeois, De l'Université aux Camps de Concentration », Paris, 1947.

7.1.2.2. Elias Lindzin par Primo LĂ©vi

Primo Lévi dresse quelques portraits de détenus. Celui d'Elias n'est pas le moins saisissant :

« Elias Lindzin, n°141 565, atterrit un jour, inexplicablement, dans le Kommando chimique. C'est un nain, il ne mesure pas plus d'un mètre cinquante, mais je n'ai jamais vu une musculature comme la sienne. Quand il est nu, on voit chacun de ses muscles travailler, puissants et mobiles comme ceux des animaux.

Son crâne est massif, taillé, semble-t-il, dans le métal ou la pierre, on voit la ligne noire des cheveux rasés à un doigt seulement au dessus des sourcils. Son nez, son menton, son front et ses pommettes sont durs et compacts. Son visage tout entier ressemble à une tête de bélier, à un instrument fait pour frapper. De toute sa personne émane une sensation de vigueur bestiale.

C'est un spectacle déconcertant que de voir travailler Elias ; les Meister polonais et les Allemands s'arrêtent quelquefois pour l'admirer. On dirait que rien ne lui est impossible. Alors que nous portons à grand-peine un sac de ciment, Elias en porte deux, trois, quatre et il arrive à les maintenir en équilibre. Et tout en avançant à petits pas sur ses jambes trapues, il fait des grimaces, il rit, il jure, il hurle et chante sans répit, comme si ses poumons étaient de bronze. Malgré ses semelles de bois, il grimpe comme un singe sur les échafaudages et court sans crainte sur des poutres suspendues dans le vide ; il porte six briques à la fois en équilibre sur la tête ; il sait fabriquer une cuiller avec un morceau de tôle et un couteau avec un bout d'acier ; il sait où trouver du papier, du bois et du charbon pour allumer un feu en deux minutes, même sous la pluie. Il est tailleur, menuisier, coiffeur et sait cracher très loin ; il chante des chansons polonaises et yiddish inédites avec une voix de basse fort agréable ; il est capable d'avaler six, huit, dix litres de soupe sans vomir, sans avoir la diarrhée et de reprendre son travail tout de suite après. Il sait comment faire naître une grosse bosse entre ses épaules et souvent, ainsi contrefait et bancal, il parcourt la baraque en criant et en déclamant, à la grande joie des puissants du camp. Je l'ai vu se battre avec un Polonais qui le dépassait d'une tête et l'abattre d'un seul coup de crâne dans l'estomac, cela avec la puissance et la précision d'une catapulte. Je ne l'ai jamais vu se reposer, je ne l'ai jamais vu silencieux, je ne l'ai jamais connu blessé ou malade.

De sa vie d'homme libre, personne ne sait rien. Il faut d'ailleurs beaucoup d'imagination pour se représenter Elias en costume d'homme libre. Il ne parle que le polonais et le yiddish abâtardi de Varsovie, en outre il est incapable de tenir des propos cohérents. On peut lui donner vingt ou quarante ans ; il dit qu'il en a trente-trois et qu'il a conçu dix-sept enfants. Ce n'est pas impossible. Il parle sans arrêt et des sujets les plus divers, toujours d'une voix tonnante, sur un ton d'orateur, avec des mimiques violentes de contradicteur. Il a toujours l'air de s'adresser à un nombreux public et d'ailleurs le public ne manque pas. Ceux qui le comprennent avalent ses déclamations en se tordant de rire, ils lui donnent des tapes enthousiastes sur le dos et l'incitent à continuer tandis que lui, féroce et bourru, se retourne comme un fauve dans le cercle de ses auditeurs, apostrophant tantôt l'autre, tantôt l'autre ; tout d'un coup, il en saisit un par la poitrine et, de sa petite patte crochue, l'attire irrésistiblement et lui vomit à la figure une injure incompréhensible puis le rejette en arrière comme un fagot et, parmi les applaudissements et le rire des spectateurs, il poursuit son discours furieux et insensé, les bras tendus vers le ciel comme un petit monstre prophétisant.

Sa renommée de travailleur exceptionnel se répandit assez vite et à partir de ce moment, en vertu des absurdes lois du Lager, il cessa pratiquement de travailler. Les Meister seuls lui demandaient de prêter son concours pour les travaux où une habileté et une vigueur peu communes étaient nécessaires. A part ces petits services, il surveillait, insolent et violent, nos maigres efforts quotidiens, il s'éclipsait souvent pour des visites ou des aventures mystérieuses dans un coin secret du chantier d'où il revenait les poches gonflées et l'estomac visiblement rempli.

Elias est naturellement et innocemment voleur : il manifeste pour cela la ruse instinctive des bêtes sauvages. On ne l'a jamais pris sur le fait parce qu'il ne vole qu'à coup sûr, mais quand l'occasion s'en présente, il vole fatalement. Outre la difficulté de le surprendre, il est évident qu'il ne servirait à rien de le punir : pour lui, voler est aussi essentiel que respirer ou dormir.

Il est logique de se demander qui est Elias. Est-il fou, incompréhensible et extra-humain, ayant abouti au Lager par hasard ? Est-ce le produit d'un atavisme hétérogène du monde moderne plus indiqué pour vivre dans les conditions primaires du camp ? N'est-ce pas plutôt un produit du camp, ce que nous deviendrons tous si nous ne mourons pas ici, si le camp ne finit pas avant nous ?

Les trois suppositions sont plus ou moins fondées. Elias a survécu à la destruction du dehors parce qu'il est physiquement indestructible, il a résisté à l'anéantissement du dedans parce qu'il est fou. Il est donc avant tout un survivant : spécimen le plus apte à vivre la vie du camp.

Si Elias retrouve la liberté, il sera relégué en marge de la société humaine, dans une prison ou un asile d'aliénés. Mais ici, au Lager, il n'y a ni criminels, ni fous : nous ne pouvons être criminels puisqu'il n'y a pas de loi morale à enfreindre, nous ne pouvons être fous puisque nous sommes déterminés dans chacune de nos actions : étant donnés le lieu et le temps, nos actions sont les seules possibles.

Au Lager, Elias triomphe et prospère. »

Primo Levi. « Si c'est un homme »

7.1.2.3. Les bons kommandos par Marc Klein

Marc Klein fournit un bon exemple des Kommandos où le détenus avait de bonnes chances de survie :

« Il faudrait, pour donner une idée exacte de la variété et de l'ampleur du travail fourni par les détenus à Auschwitz I, décrire un assez grand nombre de kommandos. Je ne puis le faire dans le cadre de ce témoignage ; je me limiterai donc à parler rapidement des kommandos dans lesquels j'ai travaillé moi-même. Dès notre arrivée, pendant la quarantaine très dure, j'ai été affecté en supplément au « Holzhof », où j'ai passé des journées au déchargement de troncs d'arbres ; puis j'ai passé au « Bauhof » à faire le débardeur, en transportant des rails et des briques. J'ai été passagèrement dans un des kommandos les plus redoutable du camp : la « Huta », où l'on construisait un gigantesque tuyau en béton, voie d'adduction d'eau pour la nouvelle centrale électrique du camp. Puis, par une chance inespérée, je fus, avec six confrères de mon transport, transféré au bloc 28 du « Häftlingskrankenbau » (Hôpital). C'est en hommes de peine et non en médecins que nous y fûmes affectés, et cependant, ce fut un événement des plus heureux. Nous étions sous un toit, à l'abri des intempéries ; nous avions des possibilités de nourriture et de propreté corporelle beaucoup plus grandes que dans n'importe quel autre bloc ; nous avions l'espoir, plus ou moins justifié, d'accéder peu à peu au travail médical ; enfin et surtout, nous avions la chance de rester groupés entre bons camarade dans une petite chambrée, ce qui au point de vue moral était inappréciable. Au début, on nous demandait les travaux les plus variés : laver les carreaux, récupérer les planchers, frotter les murs ripolinés, fendre du bois, transporter du charbon, nettoyer des tonneaux, surveiller les cabinets, faire le « Kesselkommando », mille et une petites corvées que nous étions trop contents de faire pour nous rendre indispensables dans le bloc.

Puis j'eus l'immense chance d'être affecté à la pharmacie des détenus, qui était de tout le camp un des endroits les plus tranquilles et les plus jalousés. Si j'ai pu m'y introduire, ce n'est certes pas à cause de mes titres universitaires, mis bien parce que je savais correctement cirer un parquet, brosser les tapis, lustrer les meubles, laver soigneusement d'innombrables bouteilles, participer au transport pénible des médicaments, et aussi je crois, parce que je sais bien siffler et que j'arrivais à donner une impression presque constante de bonne humeur. Je devais nouer à la pharmacie de solides amitiés avec les détenus qui étaient à Auschwitz depuis longtemps et dont la vigilance devait me mettre à l'abri des dangers grands et petits qui guettaient à tout moment chaque détenu, dangers dus à la jalousie des codétenus autant qu'aux contingences toujours plus ou moins graves des événements journaliers. Parmi ces camarades, je citerai ici Jean le Belge, qui avait perdu sa mâchoire dans les brigades internationales en Espagne, homme qui n'avait peur de personne et qui n'avait pas son second pour connaître les détails de la vie occulte du camp ; Marian, pharmacien de Cracovie, qui dirigeait la pharmacie des détenus, matricule n°49 d'Auschwitz, arrivé avec le premier convoi de Polonais ; le professeur de médecine légale de l'université de Cracovie, un des très rares rescapés des intellectuels polonais ; deux jeunes polonais, l'un excellent musicien, l'autre féru de littérature anglaise, enfin mon collègue Wolfin, un des rares rescapés de mon convoi. Au bout d'un certain temps, je fus admis à participer au triage des médicaments provenant des « Canadas » et prélevés sur les déportés à l'arrivée au camp. Enfin, à la longue, mon travail principal devait constituer à préparer des envois de médicaments pour les salles de malades et pour les kommandos. La pharmacie des détenus était fort bien pourvue de médicaments tant par les livraisons provenant de la pharmacie SS que par les spécialités qu'amenaient les convois venant des différents pays d'Europe. La pharmacie du camp était en effet un endroit très privilégié. A part le « Rollfuhrkommando » qui consistait dans le déchargement pénible des wagons de médicaments, le travail qu'on y fournissait était des plus légers. D'autre part, il était facile de rendre service à de nombreux détenus en écoulant clandestinement des médicaments, soit pour les soins particuliers dans les salles de malades, soit pour le traitement de ceux qui avaient suffisamment de discipline pour ne pas se faire admettre à l'hôpital. Enfin, par le va-et-vient des sous-officiers SS qui, malgré toutes les interdictions venaient se servir en cachette à la pharmacie des détenus, par le contact constant avec les différents services de l'hôpital et avec l'infirmier des kommandos, la pharmacie était devenue une centrale importante de renseignements sur tout ce qui se passait de façon ouverte ou occulte dans le camp. »

…« Le travail à la pharmacie terminé, à la fin de la journée, j'avais obligation de participer à la consultation externe qui, après l'appel, durait jusqu'au couvre feu. La besogne y était lourde mais importante et intéressante. Nous étions environ dix médecins et infirmiers à examiner et à traiter les affections externes de ceux qui travaillaient dans les kommandos au-dehors. L'affluence était souvent considérable, et il fallait procéder avec une extrême célérité ; les cas n'étaient pas très variés : plaies dues aux accidents du travail, brûlures, érosions, oedèmes, affections de la peau, en particulier les interminables infections et innombrables maladies parasitaires. De plus, on triait aussi les malades qui désiraient se faire admettre à l'hôpital. C'était le moment où l'on pouvait échanger quelques paroles avec les camarades du camp, bien que ce fût strictement interdit, les conjurer de ne pas entrer au HKB (Hôpital) lorsqu'une sélection était imminente, ou encore les décider à se faire hospitaliser, quand le danger était passé ou quand il y avait urgence impérieuse. Le problème de l'admission à l'hôpital, débattu à mots couverts, était cruel et délicat ; il ne fallait à aucun prix parler de sélection ni de danger. Un certain nombre de camarades, ne voulant pas comprendre nos allusions ou suspectant la bonne volonté de ceux qui les examinaient, se faisaient malgré tout admettre et devaient disparaître ultérieurement dans une sélection. »

Marc Klein, Professeur à la Faculté de Médecine de Strasbourg. « Observations et Réflexions sur les Camps de Concentration Nazis »
Revue d'Études germaniques, no 3, juillet-septembre 1946, p. 245-275.

7.1.2.4. Le laboratoire Raisko par Marc Klein

Pendant la guerre, le camp d'Auschwitz devint le haut lieu de la recherche médicale du IIIè Reich. Toutes les expériences qui y étaient faites n'étaient pas aussi macabres que celle du Dr Mengele. De l'avis du professeur Marc Klein, d'autres recherches médicales ne servaient que de prétexte à des SS pour des « affectations spéciales », loin du front :

« Le « Laboratoire Raisko », ou encore « Hygiene-institut » était situé à environ quatre kilomètres du Stammlager Auschwitz I, dans un hameau dont les habitants autochtones avaient été évacués, et dont les maisons et villas étaient occupés par des installations et des habitations SS. Ce laboratoire faisait partie de la « Sanitätsstelle SS Sud-Ost ». Le laboratoire Raisko était un laboratoire important, subdivisé en un certain nombre de sections : bactériologie, chimie, sérologie, préparation de milieux et stérilisation, histologie et parasitologie, biologie expérimentale, élevage d'animaux de laboratoire, bibliothèque, météorologie, etc. (…) Pendant le temps que j'ai passé au laboratoire Raisko, je n'ai pas eu à examiner de pièces provenant d'expériences faites sur l'homme. (…)

Quant aux détenus qui étaient obligés d'y travailler, ils constituaient une main-d'oeuvre bon marché, strictement anonyme, d'une compétence exceptionnelle, dont le travail était pour une bonne part dominé par le légitime désir d'échapper aux mauvais kommandos et de survivre aux horreurs du camp. Le kommando « Laboratorium Raisko » constituait certes une des zones les plus enviées et les moins dangereuses d'Auschwitz I. »

Marc Klein, Professeur à la Faculté de Médecine de Strasbourg. « Observations et Réflexions sur les Camps de Concentration Nazis »

Revue d'Études germaniques, no 3, juillet-septembre 1946, p. 245-275.
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