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Le camp de concentration de Gross Rosen

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7. Témoignages

L’accueil par M. Klein
La tragédie quotidienne par M. Klein
Assassinats par M. Klein et B. Klieger
La fin par M. Klein
Corvée de Soupe par B. Klieger

7.5. Corvée de Soupe par B. Klieger

Bernard Klieger, déporté à Auschwitz comme juif, arrive lui aussi à Gross-Rosen en janvier 1945

« Vers minuit la lumière se fait dans le Block et la voix de stentor d'Auerbach gueule : « Il y a de la soupe ! Qui veut aller chercher les caissons comme volontaire ? » Depuis six jours, nous n'avions rien mangé de chaud. Chacun de nous rêvait de soupe bien chaude. Et par suite, il y eut assez de volontaires. Mais après un certain temps, les volontaires revinrent sans soupe. Leurs visages exprimaient l'horreur. Que s'était-il passé ? Nous fûmes vite renseignés. »

« On les avait fait descendre la montagne vers le camp central, où se trouvait la cuisine. C'était une nuit sans lune et à peine peut-on reconnaître le chemin. Un sentier très étroit était le seul passage. Il était à proximité immédiate des barbelés chargés de courant à haute tension. Plus d'un homme trébuchait dans le noir et tombait contre les barbelés. Naturellement, il resta directement accroché, tué net par le courant. Un pêle-mêle indescriptible s'ensuivit. Chacun essayait de s'éloigner le plus possible de la mort électrique. Mais les kapos les rouèrent de coups et les firent reculer. Dans leur détresse, les détenus se jetèrent sur les bourreaux et ce fut une bataille en règle. Les kapos restèrent les plus forts et c'était normal. Ils étaient armés, ne fût-ce que de triques. Les autres n'avaient que leurs faibles bras amaigris par la souffrance. 14 morts restèrent sur le terrain. Les survivants atteignirent la cuisine où on leur raconta que la soupe n'était pas encore prête. Ils devaient revenir dans les deux heures. Après quoi, ils s'en retournèrent. »

« Après une heure, Auerbach cria : « Des volontaires pour la soupe ! » La plupart d'entre nous restèrent couchés. Comme des fous, les kapos commencèrent à nous rouer de coups. Bon gré, mal gré, nous étions forcés de nous lever si nous ne voulions pas être tués. Cent hommes furent choisis pour chercher la soupe. Ils y allaient malgré eux. Au moins vingt kapos les entouraient pour veiller à ce que personne ne s'échappât. Celui qui essayait seulement fut tué sans pitié. La colonne s'ébranlait. Maintenant on les traitait un peu mieux et ils revinrent sans pertes. Mais les hommes étaient complètement à bout. À deux, ils avaient traîné un caisson de 50 litres en fer. Pataugeant dans la boue, devant monter une colline, c'était un travail gigantesque que de monter les caissons. Ils avaient rapporté 25 caissons de 50 litres, donc 1 250 litres de soupe. Nous étions environ 1 100 personnes. Donc, en admettant pour l'équipe du Block et les kapos, en tout cinquante hommes, une ration triple, chacun de nous aurait dû recevoir un litre de soupe. Or nous n'en recevons qu'un demi-litre : 12 caissons furent distribués entre nous, les 13 autres furent réquisitionnés par le chef de Block, son équipe et les triangles verts... »

Bernard Klieger.
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