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Esterwegen et les camps de l’Emsland

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2. Histoire

Généralités
Esterwegen, Börgermoor, Neusustrum
Rhede Brual
Oberlangen
Wesuw
Versen
Fullen
Groß Hesepe
Dalum
Wietmarschen
Bathorn
Alexisdorf

2.2. Esterwegen, Börgermoor, Neusustrum

2.2.1. Les débuts

Les deux camps les plus importants de l’Emsland sont Esterwegen et Börgermoor (Moor signifiant marais). On sait peu de chose sur ces camps, tant l'administration locale a fait tout ce qu'elle pouvait pour « oublier » l'existence de ce camp, et jusque dans les année 1970, il était même interdit de photographier…

Le 20 juin 1933 le ministère de l’Intérieur de la Prusse décide la création à Börgermoor, Esterwegen et Neusustrum de trois camps avec une contenance de 5 000 « Schutzhäftlinge ». Dans ce but est constitué le 28 juin à Papenbourg la « Verwaltungsdirektion der staatlichen Konzentrationslager » ou « direction administrative des camps de concentration », direction remise aux SS en juillet, avec à sa tête le SS-Standartenführer Brinkmann.

La construction du KZ Esrewegen (en réalité un camp double) est achevée mi août et est dénommé Lager II et Lager III, bien que les deux camps soient entourés d’une clôture unique (et plus tard d’un mur unique). Sont nommés à la tête des camps les SS-Untersturmführer Heinrich Katzmann (Lager II) et Martin Seehaus (Lager III)

Aussitôt débutent les exactions et meurtres dans les camps, mais aussi aux alentours, envers la population civile. Aussi en novembre 1933, après de nombreuses plaintes de la population et des autorités civiles, le ministère de l’Intérieur Prussien retire les SS et confie la garde du camp à des unités armées composées de 80% de SA et de 20% de SS, et soumet la direction du camp non plus à la Police d’Etat, mais au président du conseil d’état de Prusse, Viktor Lütze, qui est aussi SA-Gruppenführer. En avril 1934, les camps de concentration de Börgermoor et Neusustrum sont transformés en « camp de détention » sous l’autorité du ministère de la justice de la Prusse. Esterwegen reste donc le seul camp de « concentration » sous la direction du Hauptsturmführer Heinrich Remmert.

En juin 1934, après la Nuits des longs couteaux, et après avoir chargé Théodor Eicke de réformer les camps de concentration, Himmler soumet à son autorité le Lager Esterwegen et y place le 1 juillet le SS-Standartenführer Hans Loritz comme nouveau commandant, commandement que ce dernier exerce jusqu’en mars 1936. Comme dès le 1 août 1933, le nouveau règlement des camps de Eicke est mis en application dans tous les camps du Reich. La loi du « tout est possible » devient la règle d’or avec son cortège de mesures répressives, de brimades de tortures et de mises à mort. En automne, arrive un nouveau groupe de détenus : ce sont les criminels de droit commun. En octobre 1935, ils seront 475. Les plus redoutés.

2.2.2. 1936-1940

Suite à l’amnistie générale de noël 1935 qui avait libéré de très nombreux « Schutzhäftlinge », le camp d’Esterwegen compte « encore » 812 détenus, principalement des communistes et quelques sociaux-démocrates. Rapidement, le camps va se remplir : arrivent des membres d’autres partis ou de syndicats, des intellectuels, des témoins de Jéhova et des Juifs. Parmi les plus connus, Carl von Ossietzky, Friedrich Ebert junior, Ernst Heilmann, Julius Leber, Bernhard Bästlein, Theodor Neubauer et Werner Finck.

Le 1 avril 1936 le SS-Sturmbannführer Karl Otto Koch devient nouveau commandant du camp et planifie son agrandissement. Mais en septembre Esterwegen cesse d’être camp de concentration, au profit du KL Oranienburg Sachsenhausen pour raisons de « Défense de l’Etat ». Le 12 juillet 1936, 50 prisonniers d’Esterwegen partent à Oranienbourg-Sachsenhausen pour y commencer la construction du camp de concentration du même nom. Ils sont suivis en août-septembre 1936 par des prisonniers politiques et de droit commun (1.000 au total).

Le 7 janvier 1937 le ministère de la Justice du Reich reprend le camp à son compte, qu’il baptise « Lager VII », comme 7è « Camp de travail » de l’Emsland. La garde en est confiée à la SA-Pionierstandarte 10, déjà connue pour avoir exercé ses terribles sévices fin 1933. Jusqu’en 1940, le camp va recevoir principalement des condamnés de droit commun : criminels, voleurs, maîtres chanteurs et autres… qui composent 80% de la population des détenus. Les autres sont des homosexuels, nouvelle catégorie de détenus, ou des politiques, qui seront transférés vers le « Lager II Aschendorfermoor » courant 1937. A partir de 1940 arrivent de plus en plus de soldats de la Wehrmacht condamnés pour refus de servir, retards de rentrées de permission, démoralisation des troupes combattantes. A partir de 1942, cette catégorie représente plus de 50% des internés.

2.2.3. Durant la guerre

A partir de 1941, Esterwegen et Börgermoor deviennent des satellites du grand camp de concentration de Neuengamme. Les conditions de vie dans le camp se dégradent nettement : la journée de travail passe à 12 heures minima, les condition d’hygiène sont déplorables, la famine sévit. A partir de mai 1943, une nouvelle section est créée dans le camp, le « Camp Sud », strictement isolé de l’autre camp : il est destiné à recevoir les fameux « NN » (Nuit et Brouillard), résistants principalement Français, Belges et Hollandais (en plus petit nombre) : jusqu’au 14 avril 1944 arrivent dans l’Emsland 66 « transports » avec 2.696 prisonniers « NN ». Comme le « camp sud » est plein, entre 500 et 600 « NN » sont transférés dans le camp de Börgermoor en février 1944.

L’internement des « NN » à Esterwegen se fait dans le secret le plus strict. Les détenus sont marqués du signe « NN » et il leur est interdit de communiquer avec l’extérieur. Parmi eux, il est attesté que 165 Belges et 9 Français ont été condamnée à mort par des tribunaux allemands et exécutés à Munich-Stadelheim, Dortmund, Wolfenbüttel, Braunschweig, Cologne et Brandenburg-Görden. 12 autres Belges, membres du mouvement de résistance « De Zwarte Hand » (La main noire) sont condamnés à mort le 15 janvier 1943 à Wuppertal-Elberfeld par le tribunal populaire, transférés à Esterwegen et fusillés le 7 août 1943 à Lingen-Schepsdorf. Le 10 février 1944 le ministre de la justice Thierack ordonne le transfert de tous les « NN » d’Esterwegen vers l’Est, pour être jugés par le tribunal populaire de Katowice. Un premier convoi de 900 « NN » part le 14 mars pour la maison de correction de Gross-Strehlitz. La plupart d’entre eux seront transférés plus tard dans le KZ de Gross Rosen. On ne sait rien des autres.

2.2.4. La fin

Le 1 janvier 1945 on dénombre à Esterwegen environ 1.550 prisonnier, parmi lesquels de nombreux détenus des deux Kommandos extérieurs Nord et Ouest, rapatriés dans le camp principal. En avril, les détenus sont transférés dans le camp d’Aschendorfermoor où ils seront libérés. Fin avril 1945, les Anglais utilisent le camp pour y rassembler provisoirement les Russes, « Displaced Persons ». Puis ils y interneront plus de 2 .100 criminels de guerre allemands en attente de leur jugement.



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