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Struthof, camp de concentration nazi

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7.1. Gazages : Témoignage de Kramer

Josef Kramer, chef du camp du Struthof gaze les «cobayes» de Hirt :

« Au cours du mois d’août 1943... je me suis rendu à l’institut d’anatomie de Strasbourg où se trouvait Hirt. Ce dernier me déclara qu’il avait eu connaissance d’un envoi d’internés d’Auschwitz pour le Struthof. Il me précisa que ces personnes devaient être exécutées dans la chambre à gaz du Struthof à l’aide de gaz toxiques, et que leurs cadavres devaient être expédiés à l’institut d’anatomie se Strasbourg pour y être mis à disposition. »

« A la suite de cette conversation, il me remit un flacon de la contenance d’un quart de litre environ, contenant des sels que je crois être des sels cyanhydriques. Le professeur m’indiqua la dose approximative que je devais employer pour asphyxier moi-même les internés venus d’Auschwitz dont je viens de parler. »

« Au début d’août 1943, je reçus donc les 80 internés destinés à être supprimés à l’aide des gaz qui m’avaient été remis par Hirt. je commençai par faire conduire à la chambre à gaz, un certain soir vers 9 heures, à l’aide d’une camionnette, un premier groupe d’une quinzaine de femmes environ. Je déclarai à ces femmes qu’elles devaient passer par la chambre de désinfection et je leur cachais qu’elles devaient être asphyxiées. Assisté de quelques SS, je les fis complètement déshabiller et je les poussais dans la chambre à gaz alors qu’elles étaient toutes nues. Au moment où je fermais la porte, elles se mirent à hurler. J’introduisis, après avoir fermé la porte, une certaine quantité de sels dans un entonnoir placé au-dessous et à droite du regard. En même temps, je versais une certaine quantité d’eau qui, ainsi que les sels, tomba dans l’excavation située à l’intérieur de la chambre à gaz, au bas du regard. Puis je fermais l’orifice de l’entonnoir à l’aide d’un robinet... J’allumai la lumière à l’intérieur de la chambre... et j’observai ce qui se passait à l’intérieur de la chambre. Je pus constater que ces femmes continuaient à respirer environ une demi minute puis elles tombèrent à terre. Lorsque j’ouvris la porte, après avoir fait en même temps marcher le ventilateur de la cheminée d’aération, je constatais que ces femmes étaient étendues sans vie et qu’elles avaient laissé échapper leurs matières fécales. »

« Le lendemain, vers 5 h 30, j’ai chargé deux infirmiers SS de transporter ces cadavres dans une camionnette, pour qu’ils soient conduits à l’institut d’anatomie, ainsi que le professeur Hirt me l’avait demandé. »

Déposition de Joseph Kramer lors de son procès. (Lünebourg, 6/12/45, Dossier n°3 - Pièce 1806/V/2bis)
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