Alsace : l’Alsace au temps des « malgré nous »
2. Avant les hostilités
L’évacuation des zones frontalières
L’installation des évacués
2.2. L’installation des évacués
Alsaciens évacués dans le Limousin. |
Pour les évacués, le choc est brutal. Pour les « accueillants »,il en est de même, car personne ne s’attend à une telle marée de réfugiés. Dans l’immédiat, tout manque : logis, lits, couvertures, draps… L’accueil tient de l’improvisation ou fait totalement défaut…
Le premier contact avec la population autochtone est souvent rude, fait d’incompréhension. Les arrivants ne parlent pas français ou le parlent mal ; entre eux, ils ne conversent qu’en dialecte… S’ensuivent des malentendus et des frictions, souvent ponctués d’injures de type « Sales boches »…
L’inconfort de l’habitat rustique offusque les réfugiés, habitués à davantage d’aise ; mais en revanche leurs exigences agacent les gens du pays qui s’estiment « envahis » par des intrus dont ils ignorent tout, jusqu’à leur nationalité !
La propagande nazie se fera fort d’exploiter plus tard cette situation… d’autant plus que les évacués, dans leur immense majorité, n’ont qu’un but : rentrer chez eux…
Peu à peu cependant, la vie s’organise. Périgueux devient un second Strasbourg, où s’installe la municipalité. Saint Junien, en Haute Vienne compte plus d’habitants de Schiltigheim que d’autochtones… l’Université de Strasbourg, quant à elle, s’est repliée à Clermont Ferrand.
