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Alsace : l’Alsace au temps des « malgré nous »

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9. La résistance

Quelques chefs de la Résistance. La Résistance alsacienne, active dès juin 1940, fournit à beaucoup de jeunes appelés le moyen de se cacher et de quitter l
Quelques chefs de la Résistance. La Résistance alsacienne, active dès juin 1940, fournit à beaucoup de jeunes appelés le moyen de se cacher et de quitter l'Alsace. Ici, quelques chefs de la Résistance alsacienne : MM. Foehr, Kiefer, Eschbach, Freiss et Kiebler.
L’Alsace ne s’est jamais ralliée au nazisme. Il y eut naturellement des collaborateurs à l’ordre nouveau, des fanatiques qui dès avant la guerre avaient opté pour le nazisme et milité pour la cause brune, au premier rang desquels une grande fraction des autonomistes. Ainsi eut lieu au palais des Fêtes de Strasbourg le 25 janvier 1942 une cérémonie d’admission des 400 premiers Alsaciens dans la NSDAP…Ces « Parteigenossen » sont tous sans exception d’anciens autonomistes.

Il y a eu plus de collaborateurs dans le Bas Rhin que dans le Haut Rhin, plus parmi les Protestants que parmi les Catholiques, ce qui s’explique par le passé culturel et historique de la province. Parmi eux, beaucoup étaient convaincus de la victoire finale de l’Allemagne. Mais dans son ensemble, l’Alsace en est très vite arrivée à prendre ses distances avec le nazisme et à lui devenir très nettement hostile.

En 1940, la Résistance est une nébuleuse, un ensemble varié d'engagements personnels, d'aventures uniques qui grossissent les rangs face à « l'oppresseur nazi ». Dans une atmosphère fortement patriotique, la même volonté de « faire quelque chose » a généré diverses résistances, grandes, moyennes et petites, régulières ou sporadiques, immédiates ou plus tardives. Des hommes et des femmes se sont élevés contre la situation du pays. Ouvriers, cheminots, gendarmes, hommes d'Eglise, intellectuels, lycéens, étudiants, paysans, ménagères…

Suite à l'Appel du 18 juin 1940, des Alsaciens organisent la résistance. Filières d'évasions vers la Suisse ou la France non occupée, refus de l'incorporation de force dans l'armée allemande, actes de sabotage, obstructions à la germanisation de l'Alsace et engagement dans les Forces Françaises Libres sont les armes utilisées.

Mai et août 1944 : bombardements de Mulhouse par les Alliés. Avant les combats de la Libération, l
Mai et août 1944 : bombardements de Mulhouse par les Alliés. Avant les combats de la Libération, l'Alsace occupée subit des bombardements. La vue montre Mulhouse après une attaque aérienne américaine, en mai 1944.
Un des hauts faits de la résistance alsacienne est le passage de la frontière Suisse par le général Henri Giraud, échappé de la Prison de Koenigsstein le 17 avril 1942 grâce à la filière alsacienne commandée par Paul Winter. Ce qui coûta la vie à deux des passeurs, le curé Stamm de Liebsdorf et René Ortllieb, abattus le 17 avril 1944 à Wolfach en Allemagne, et la déportation de 17 membres de la famille de Giraud, dont une des filles mourra en camp de concentration.

Il faut citer plusieurs mouvements de résistance, tel le « Front de la Jeunesse alsacienne » créé par Alphonse Adam et le curé de Schiltigheim qui mourront fusillés et le réseau « 7ème colonne d’Alsace » de Paul Dungler, membre de l’Action Française, qui deviendra le « réseau Martial ». Il fonctionnera d’abord sous l’aile de Vichy (renseignements) pour s’en détacher et lutter pour la libération nationale. La « Main Noire » est un autre mouvement de résistance nationaliste formé d’une trentaine de jeunes. Le 8 mai 1941, Marcel Weinum de Strasbourg, 17 ans, place une bombe dans la voiture du Gauleiter Wagner. L’attentat échoue, et les membres de la Main Noire sont pris et le réseau démantelé le 18 juillet 1941. 20 de ses membres seront exécutés en mars 1942.

La résistance communiste se fait surtout dans les milieux des cheminots ou des mines de potasse dans le Haut Rhin. La figure emblématique en est le cheminot Georges Wodli, membre du PC, arrêté en octobre 1942 et mort sous la torture le 2 avril 1943 dans les geôles de la Gestapo, rue Sellénick à Strasbourg. En juin 1943, 8 communistes alsaciens sont exécutés à la hache à Stuttgart pour acte de résistance. Plus de 300 communistes alsaciens, dont 180 Haut-Rhinois seront internés dans le camp de Schirmeck.

A l’approche de la libération, la résistance se fait plus vive. Enrôlés dans les FFI, plus de 6.500 alsaciens (3.500 dans le Bas Rhin et 3.000 dans le Haut Rhin) participent à la libération de l’Alsace.

Le « colonel Berger », André Malraux, « Patron » de la brigade Alsace – Lorraine.
Le « colonel Berger », André Malraux, « Patron » de la brigade Alsace – Lorraine.
Mais la résistance existe aussi parmi les Alsaciens réfugiés dans le zone sud : ils forment les « Groupes mobiles d’Alsace », qui seront en butte aux coup de filet des Allemands et des auxiliaires de Vichy (800 étudiants et professeurs seront arrêtés à l’Université de Strasbourg à Clermont Ferrand le 25 novembre 1943 et déportés à Auschwitz et Buchenwald). Ces maquisards Alsaciens de la zone sud montent le projet de créer une « Brigade Alsace-Lorraine » dont l'action ne s'arrêtera qu'avec la libération totale du territoire français. Ce projet va trouver un homme providentiel qui lui donne corps et organisation : le « colonel Berger », alias André Malraux, qui en prend le commandement en septembre 1944. Les 2.000 volontaires, maquisards, indisciplinés, mal équipés, font souffler un esprit d'Espagne sur cette brigade qui s'intègre dans l'armée du maréchal De Lattre. Pendant 5 mois, de Septembre 1944 à Février 1945, la brigade Alsace Lorraine participe aux violents combats d'Alsace et s’illustre lors de la prise de Dannemarie, de la défense de Strasbourg lors de la contre offensive de von Rundstedt et de la marche sur Colmar. André Bord, le Chanoine Pierre Bockel (qui sera l’aumônier de la Brigade), Germain Muller, Antoine Diener Ancel, Jean Claus, Bernard Metz en font partie…

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