Les petits ghettos polonais (Nazisme - 2ième guerre mondiale)
87. Lida
Ville de la voïvodie de Novogrudok, à l’ouest de la Biélorussie, Lida fait partie de la Pologne indépendante entre les deux guerres, et en septembre 1939 est attribuée par le pacte germano-soviétiques à l’Union soviétique. Les Juifs vivent dans la ville depuis le quinzième siècle. La veille de l'invasion allemande en 1941, la population juive de Lida compte 9.000 membres.
La Wehrmacht occupe Lida le 30 juin 1941 après de sévères bombardements qui tuent 2.000 habitants (dont 500 Juifs). L’Einsatzgruppe B arrive immédiatement sur les talons de l’armée. Environ 3.000 Juifs des villes environnantes, en plus des réfugiés de Vilna, sont rapidement rassemblés à Lida. Le 8 juillet, 80 intellectuels Juifs sont mis à mort. Un ghetto est créé, comportant quatre quartiers séparés. Les aptes au travail sont employés dans divers camps de travail obligatoire: ils sont principalement chargés de l’entretien de la ville. En mars 1942, le Président du Judenrat, Kalman Lichtman, aide environ 1.000 réfugiés de Vilna à obtenir des cartes d'identité, mais il est dénoncé, torturé et exécuté avec sept autres membres du Judenrat.
Le 8 mai 1942 à lieu une première «Aktion»: les Allemands et les policiers auxiliaires polonais et biélorusses cernent le ghetto. Après une sélection, 5.670 Juifs sont emmenés, avec les Juifs du ghetto de Bielice, sur un terrain militaire de tir et exécutés par petits groupes dans des fosses creusées à l’avance. Les enfants sont séparés de leurs parents, jetés dans une fosse et tués à la grenade. Une seule personne réussit à survivre au massacre. Cachée sous une couche de corps, elle parvient à s’extraire du charnier, à revenir informer le ghetto puis à rejoindre les unités partisanes du secteur.
Après le massacre, les Allemands rassemblent dans un seul ghetto les 3.500 survivants des ghettos de Voronovo, Biniakon et Solechniki de la ville de Lida ainsi que les Juifs venus d’Iwje, Woronowa, Radun, Zholudek et d’autres villages. Le 8 juillet, ils exécutent tout le personnel de l’hôpital psychiatrique de la ville, soit 120 personnes. Parmi les survivant mûrit l’idée d’une révolte armée et d’une fuite collective. Des armes sont amenées dans le ghetto et dans certains ateliers les Juifs fabriquent des armes. De nombreux Juifs s’échappent dans les forêts voisines où ils rejoignent le groupe de Barukh Levin, aidés par Lazar Stolitski, le chef de la police juive de Lida. Ils vont former des groupes de résistance dans les forêts de Naliboki, Lipiczany, et Nacha.
Le 17 septembre 1943, un groupe de partisans Juifs entre dans le ghetto pour aider quelques Juifs à fuir dans la forêt. Malheureusement pour eux, il tombent en pleine liquidation du ghetto et sont pris. Le lendemain, tous les Juifs sont rassemblés et les Allemands leur apprennent qu’il vont être dirigés sur les camps de travail de Lublin. En fait, ils sont envoyés à Majdanek pour y être exterminés. Quelques uns parviennent à s'échapper à la dernière minute.
En tout, environ 500 Juifs ont réussi à s’échapper du ghetto de Lida. 300 se sont engagés dans diverses unités partisanes, et une centaine ont réussi à survivre à la guerre.
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