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Alsace, le temps du Reich : 1870-1918

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8. La Première Guerre Mondiale

Entre deux feux
La dictature militaire
Les opérations militaires
La fin du conflit

La déclaration de la guerre entraîne l'investissement de l'autorité militaire prussienne des pleins pouvoirs. Le 31 juillet 1914 la Constitution est suspendue, et l’état de siège décrété. La guerre devient vite une boucherie d'une ampleur inconnue jusqu'alors. Les Alsaciens présents sur le sol français au moment de la déclaration de guerre et n'ayant pas la nationalité française sont arrêtés et placés en camp de concentration. Ce sera le cas pour un alsacien célèbre : Albert Schweitzer, futur prix Nobel de la paix.

Les Alsaciens sont déchirés entre les deux camps, les troupes allemandes les traitant de « Franzosekopf », « têtes de Français » et les troupes françaises de « sales boches ».

1914 : propagande française
1914 : propagande française
Albert Schweitzer, le « sorcier blanc de Lambaréné »
Albert Schweitzer, le « sorcier blanc de Lambaréné »
La bataille de la Marne, revue et corrigée par Hansi
La bataille de la Marne, revue et corrigée par Hansi

8.3. Les opérations militaires

Le front en Alsace entre 1914 et 1918
Le front en Alsace entre 1914 et 1918
Le lieutenant Camille Mayer, enfant d’Illfurth, le premier tué de la première guerre, à Joncherey, le 2 août 1914.
Le lieutenant Camille Mayer, enfant d’Illfurth, le premier tué de la première guerre, à Joncherey, le 2 août 1914.

Les deux premiers tués du conflit, coté allemand et coté français, l’on été sur la frontière, du côté de Belfort, à Joncherey : le sous-lieutenant Camille Mayer, un alsacien né à Illfurth tué le 2 août 1914 en même temps que le caporal français André Peugeot, originaire d’Etupes, dans le territoire de Belfort.

Le 3 août, l’Allemagne déclare la guerre à la France. Dès le 5 août, déboulant par la vallée de la Thur, l’armée Française de Bonneau se rue sur Mulhouse, prise le 8 août, malgré un semi échec sur Altkirch où l’artillerie allemande arrête une division de cavalerie progressant vers Huningue. Les Allemands de Diemling contre-attaquent, reprennent Mulhouse le 10 août, obligeant Bonneau à se retirer sur Thann.

Le 14 août, le général Pau lance simultanément deux offensives sur l’Alsace: la première par la trouée de Belfort, la seconde par les principales vallées Vosgiennes: Thann, Guebwiller, Munster, Ste Marie, Urbès, Steige, Schirmeck. Dès le 14, les Allemands sont défaits à St Blaise et évacuent la vallée de Schirmeck. Le 19 les combats font rage à Altkirch où tombe Plessier, le premier général français tué au combat, à Dornach, Flaxlanden, Luemschwiller. Les Allemands reculent et Pau entre à Mulhouse puis à Colmar.

Mais la bataille de Sarrebourg est perdue par le Général Castelnau. Pau fait évacuer la Haute Alsace le 24 août alors que la « Kaiser Wilhelm Feste » de Mutzig empêche toute avancée française dans la vallée de la Bruche. Les Allemands reviennent sur leurs positions antérieures, et seules la région de Dannemarie et les vallées de Masevaux et de Saint-Amarin restent aux Français. Thann est déclarée capitale provisoire de l’Alsace française.

L'année 1915 voit de terribles et inutiles combats sur les sommets vosgiens, à la Tête-des-Faux, au Linge et au Hartmannswillerkopf (Vieil-Armand). Puis le front connaît un calme relatif jusqu'en 1918.

Le caporal Jules André Peugeot, tué le 2 août 1914 à Joncherey
Le caporal Jules André Peugeot, tué le 2 août 1914 à Joncherey
La bataille d’Altkirch, 7 août 1914… vue par les Français. Carte postale de l’époque
La bataille d’Altkirch, 7 août 1914… vue par les Français. Carte postale de l’époque
Faubourgs de Mulhouse bombardés par les Allemands, août 1914
Faubourgs de Mulhouse bombardés par les Allemands, août 1914
La bataille de Mulhouse en août 1914, vue côté allemand
La bataille de Mulhouse en août 1914, vue côté allemand
La mairie de Steinbach, totalement dévastée par les combats
La mairie de Steinbach, totalement dévastée par les combats
Le Pont d’Aspach en août 1914 après la première offensive française sur Mulhouse
Le Pont d’Aspach en août 1914 après la première offensive française sur Mulhouse

8.3.1. La bataille de la Tête des Faux

Tranchée à la Tête des Faux en 1915. Dessin de Herbert Ward
Tranchée à la Tête des Faux en 1915. Dessin de Herbert Ward

Dominant le village du Bonhomme et son col au sud-ouest, la Tête des Faux (1220m) fait l’objet de l’attention du haut Etat Major Français... et de l’artillerie allemande. Il permet en effet de descendre vers Colmar par la vallée de la Weiss. Les Allemands le savent bien qui installent sur le sommet de la Tête des Faux, à deux Km à vol d’oiseau du col, un poste d’observation et d’artillerie.

Le 8 septembre 1914, leur artillerie pulvérise l’état major du général Bataille. Les français décident alors de la prise de la Tête. Le 2 décembre 1914 un bataillon d’infanterie et de chasseurs prennent le sommet et s’y retranchent. Les Allemands contre-attaquent dans la nuit du 24 décembre, prennent la première ligne, mais sont repoussés. Second assaut le 21 février 1915, mais sans succès. Les positions ne varieront plus malgré de nombreuses escarmouches.

Quelque part dans les Vosges, combats à la grenade dans les tranchées
Quelque part dans les Vosges, combats à la grenade dans les tranchées
La tête des Faux après les combats
La tête des Faux après les combats
Le cimetière Duchène, mémorial de la bataille de la Tête des Faux
Le cimetière Duchène, mémorial de la bataille de la Tête des Faux

8.3.2. La bataille du Linge

La bataille du Linge en 1915
La bataille du Linge en 1915
Au Wettstein, en 1915… Dessin de Herbert Ward
Au Wettstein, en 1915… Dessin de Herbert Ward

Sur le territoire de Hohrod se situent trois hauteurs pour la conquête desquelles la guerre va sacrifier plus de 20 000 hommes lors des combats de l’année 1915 : L’état major Français décide la prise de Munster... et préalablement celle des sommets dominant le cirque au fond duquel est blottie la ville. Sommets que les Allemands ont fortifiés par un réseau de tranchées bétonnées, fortins et abris.

Avril 1915 : une première tentative française échoue. En juin, l’offensive se concentre sur Metzeral et Sondernach dont les ruines sont occupées par la 47è division d’infanterie au prix de la perte de 6 800 hommes. Munster est à la portée de Français. Mais l’Etat Major veut la prise de la ville par les hauteurs nord : le Lingekopf, le Schratezmaennele et le Barrenkopf.

Le 20 juillet 1915 les chasseurs français partent à l’assaut en quatre vagues, mais sont repoussés dans leurs tranchées de départ le 23 juillet. Le 24 juillet, nouvel assaut dans la boue et la brume: la crête est enlevée. Dans la nuit les Allemands préparent la contre-offensive et le lendemain soir ils reprennent le Lingekopf; le 27 les Français abandonnent le Barrenkopf, trop exposé.

Le Schratzmännele et le Lingekopf pendant les combats
Le Schratzmännele et le Lingekopf pendant les combats

Joffre n’entend pas rester sur cet échec. Il ordonne la reprise le la crête coûte que coûte. Les chasseurs repartent. La lutte est dantesque, souvent au corps à corps. Entre les lignes, les cadavres s’amoncellent au point qu’il faut les arroser de phénol pour combattre l’insoutenable puanteur. Dans la seule journée du 4 août, plus de 40 000 obus sont tirés, ensevelissant morts et vivants. Les chasseurs s’épuisent. Le 7 août la Landwehr Bavaroise contre-attaque alors qu’un canon Krupp bombarde l’état major français à l’Altenberg, près de la Schlucht. Mais Joffre veut un succès décisif. Le 18 août, les chasseurs repartent et prennent la crête du Schratzmaennele. Ce n’est pas suffisant: le Q.G. ordonne de continuer. Nouvel assaut le 26 août sous un déluge de pluie et d’obus... pour de si maigres résultats que le général Maud’hui stoppe le carnage.

Deux combattants allemands au front du Linge
Deux combattants allemands au front du Linge

En 36 jours, les chasseurs ont perdu 9 600 hommes. Autant côté adverse. Les Allemands vont profiter de la lassitude française... Le 31 août, une terrible contre offensive est déclenchée utilisant lance-flammes, gaz de combat et aviation, qui aboutit le 9 septembre au décrochement des Français... L’horreur atteint son comble. Début octobre une dernière offensive allemande rétablit en 15 jours le front tel qu’il se présentait avant l’offensive française. Plus question de prendre Munster. L’erreur du Haut Commandement aura coûté des milliers de vies. Le silence se referme sur le « Tombeau des chasseurs ».

Le Lingekopf, « Tombeau des Chasseurs ». Dessin de Herbert Ward
Le Lingekopf, « Tombeau des Chasseurs ». Dessin de Herbert Ward
Lingekopf, 1915. Dessin de Herbert Ward
Lingekopf, 1915. Dessin de Herbert Ward
Le flanc est du Lingekopf en 1915
Le flanc est du Lingekopf en 1915
Un soldat français tué au bord d’une tranchée. Bataille du Linge, 1915
Un soldat français tué au bord d’une tranchée. Bataille du Linge, 1915
Pour l’approvisionnement des troupes combattantes, les Allemands ont construit une ligne de chemin de fer à voie étroite allant des Trois Epis au Schratzmännele
Pour l’approvisionnement des troupes combattantes, les Allemands ont construit une ligne de chemin de fer à voie étroite allant des Trois Epis au Schratzmännele
Le Linge: tranchée allemande de la 1ère compagnie du 187è régiment d’infanterie au Schratzmännele
Le Linge: tranchée allemande de la 1ère compagnie du 187è régiment d’infanterie au Schratzmännele
Le Linge: tranchée allemande de la 2ème compagnie du 187è régiment d’infanterie au Schratzmännele
Le Linge: tranchée allemande de la 2ème compagnie du 187è régiment d’infanterie au Schratzmännele
Un Chasseur au Linge. Dessin de Herbert Ward
Un Chasseur au Linge. Dessin de Herbert Ward
Le Lingekopf durant les combats
Le Lingekopf durant les combats
Désolation au Reichackerkopf, juillet 1915
Désolation au Reichackerkopf, juillet 1915
Un spectacle lunaire
Un spectacle lunaire

8.3.3. Le Hartmannswillerkopf, « Vieil Armand »

Mitrailleurs allemands au Hartmannswillerkopf
Mitrailleurs allemands au Hartmannswillerkopf

Dominant le village et la plaine de ses 956m, le Hartmannswillerkopf (HWK ou « Vieil Armand », surnom donné par les Français, le mon allemand étant imprononçable) est utilisé fin 1914 par les chasseurs alpins français pour observer la plaine alors allemande, et particulièrement l’entrée de la vallée de Thann. Pour les Allemands, il s’agit d’enlever ce promontoire. Cette petite opération va devenir une pure affaire de prestige militaire et coûter des milliers de vies.

Le 18 janvier 1915 les Allemands montent à l’assaut et le 22 bousculent les Français, prenant le sommet et le col du Silberloch. Immédiatement ils fortifient leur conquête de bunkers, tranchées et barbelés. Le 24 février, une première contre-attaque française échoue. D’autres lui succèdent et le 23 mars le sommet est repris par les Français qui refoulent 4 contre-attaques et rabattent les Allemands sur le flanc est de la montagne. Le 19 avril, après une terrible préparation d’artillerie, les Allemands réoccupent leurs positions. Morts et blessés jonchent le sol par milliers.

Poste de secours près du Hartmannswillerkopf après un bombardement en 1915
Poste de secours près du Hartmannswillerkopf après un bombardement en 1915

Le 21 décembre 1915, les Français reprennent le sommet et refoulent leurs ennemis jusqu’à mi pente, vers la vallée. Le sort de la bataille semble joué. Il n’en est rien: le 22 décembre les Allemands jettent dans la contre-attaque toutes les forces dont ils disposent dans le secteur. Après une terrible préparation d’artillerie, ils reprennent le terrain perdu la veille. Le front se stabilise autour du sommet, transformé en no man’s land. Le combat s’arrête le 9 janvier 1916. Il aura fait plus de 60 000 victimes, pour un champ de bataille guère plus grand que 6 km²...

Dans les tranchées, quelque part sur la ligne de front
Dans les tranchées, quelque part sur la ligne de front
Poste d’observation
Poste d’observation
Le général Serret, mort au combat au Hartmannswillerkopf le 16janvier 1916
Le général Serret, mort au combat au Hartmannswillerkopf le 16janvier 1916
Les combats du Hartmannswillerkopf le 25 avril 1915
Les combats du Hartmannswillerkopf le 25 avril 1915
Tranchée allemande au Hartmannswillerkopf
Tranchée allemande au Hartmannswillerkopf


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