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Le ghetto de Stanislawow

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7. Conditions de vie

Très rapidement les conditions de vie deviennent infernales. Les rations de nourriture sont réduites, (un demi kilo de pain ou de farine par personne et par semaine, 50 grammes de sucre par mois. Rapidement les pommes de terre, aliment de base viennent à manquer. Les Juifs sont autorisés pendant une courte période à posséder des chèvres, mais l’administration récupère une partie du lait, et le reste est utilisé pour les besoins de l'hôpital.

Les contrastes sont terribles à l’intérieur du ghetto. La situation des couples sans enfant, des personnes âgées, des orphelins et des réfugiés hongrois devient tragique. Beaucoup de pauvres meurent de faim et de froid dès l’hiver 1941-1942. Les mendiants faméliques grouillent, vêtus de haillons et mourant comme des mouches dans les rues… Les riches en revanche se portent mieux : ils vendent leurs bien et achètent la nourriture passée en contrebande à des prix exorbitants, car le marché noir dans le ghetto fonctionne à plein régime. La vente « légale » des avoirs juifs aux « Aryens » dans les locaux du Judenrat donne lieux à toutes sortes de trafics… Le travail hors du ghetto permet à la grande masse de se procurer de la nourriture sur leur lieu de travail et donne la possibilité de passer des marchandises du ghetto en contrebande en échange de nourriture. Mais malheur à qui se fait attraper : au mieux, c’est le camp de travail ; au pire, une balle dans la tête. Les membres du Judenrat et les gardes juifs peuvent passer régulièrement du coté « Aryen » et donc faire entrer de la nourriture dans le ghetto…

Les autorités allemandes emploient beaucoup de juifs en dehors du ghetto. Ouvriers spécialisés, artisans, ingénieurs ont en général un emploi régulier. Des groupes entiers d'ouvriers travaillent quotidiennement hors du ghetto sous la surveillance des Ukrainiens. Les entreprises allemandes qui les emploient sont en premier lieu la Gestapo, la Shupo, l'Ostbahn (chemin de fer) et la Wehrmacht pour ses entrepôts (« Heeresunterkunftsverwaltung »), qui fait travailler soixante ouvriers spécialisés sous la direction de Herman Last. Last est un fabricant de textile qui fourni l'armée en tissu, et il profite de sa position pour employer bien plus de Juifs, qu’il traite bien… D’autres Juifs sont également employés dans les domaines agricoles des environs de la ville. Plusieurs entreprises de collecte d’ordures, chiffons, papier… emploient un nombre significatif de Juifs : « Viktor Karmin » (chiffons et métaux), « Lindberger » (verre et bouteilles), « B. Wolf » (papier). Les ouvriers de ces entreprises, au nombre d’environ 450, sont autorisés de parcourir toute la ville et ses environs… Ils possèdent des certificats et des badges en métal et utilisent des chariots hippomobiles ou à bras. Ils sont supervisés par Yaakov Mandel, responsable de la collecte d'ordures. Il établit plusieurs dépôts dans le ghetto pour l'échange des toute sortes d’objets, et en retour fournit aux résidents des produits alimentaires. Le poste de Mandel lui permet également de jouer un grand rôle dans la contrebande et le marché noir du ghetto. De juifs sont aussi employés par d’autres entreprises de Stanislawow, dont certaines appartenaient d’ailleurs à de Juifs qui maintenant y travaillent, et sont désormais aux mains d’administrateurs allemands : la tannerie Margosches, l’usine de levure, la distillerie Lieberman, la fonderie, plusieurs scieries, des ateliers de menuiserie, une entreprise alimentaire et bien d’autres encore.

Le Judenrat tente d'organiser la vie dans les conditions difficiles du ghetto. Les bureaux de Judenrat sont situés la grande école primaire de la rue Sedelmajerowska dans l'ancien quartier de Kazimierz. Après la disparition de Seibald, la Gestapo nomme l'avocat Michael Lamm pour diriger le Judenrat. Lamm reste en poste jusqu'à l'été 1942. Il nomme Mordechai (Marcus) Goldstein comme adjoint. Goldstein possédait une scierie à Mikuliczyn avant la guerre. Le Judenrat, qui a perdu plusieurs de ses membres dans l'Aktion, se compose de nouveeaux membres comme l'ingénieur Jules Feuerman, Shaul Lamm (le frère du président), Aaron Keusch, Haber, Shmuel Gotlieb, Henio Seibald, Wilhelm Zuckerberg, Hersh (Hasin) Vogel, l'avocat Susskind, Nunio Eckhaus, Mandler, Last, Hersh (Heinzio) Horowitz, Halpern, Salo Frahlich, Eliezer Shafir, et Chaim Horowitz. Hormis la section du travail et celle de l’approvisionnement, qui travaillent directement avec les autorités allemandes, le Judenrat met en place de nombreux autres services qui font fonctionner le ghetto : santé, entraide sociale, nourriture… L’aide sociale s’occupe de la maison de retraite de la rue Halicka, de l’orphelinat, de la cantine publique de la rue de Belwederska, qui distribue la « soupe » populaire aux pauvres. La section santé dirige l'hôpital juif, installé dans un ancien monastère rue Dluga, à la limite du ghetto, et un second hôpital rue Mlynarska (ou rue Yashinski.) qui se « spécialise » dans les maladies contagieuses… Un centre de soins, un dentiste, et la seule « pharmacie » du ghetto se trouvent rue Belwederska.

La division technique remplit un rôle spécifique : hormis les travaux de réparation et d’entretien général elle prépare également des cartes et des schémas techniques pour les autorités. Elle est aussi responsable des soins aux 8 uniques chevaux, le seul mode de transport autorisé. La police juive est placée sous l’autorité de la Shupo et commandée par un ancien sergent de l'armée polonaise, Zahler. Elle compte environ 100 policiers. La section des pompiers joue également un rôle important dans la vie du ghetto. Les pompiers secondent la police juive, s’occupent du camp des réfugiés dans le dépôt Rudolf qui est également leu poste d’incendie, et du ramassage des nombreux corps qu’elle se charge d’inhumer dans la fosse commune du cimetière juif… Son chef est Chaim Horowitz.

Les conditions de vie dans de ghetto se dégradent rapidement jusqu'à mars 1942 et en fonction de l’humeur des nazis… Ainsi, des groupes de jeunes sont pris et envoyés dans les camps de travail proches, principalement le camp de Plochow près de Zborow proche, dans lesquels les conditions de travail sont très dures et dont peu reviendront… En décembre 1941 les juifs de Stanislawow sont obligés, sous peine de mort, de remettre toutes leurs fourrures. Quotidiennement, les autorités allemandes font rechercher les entrepôts clandestins ou fouiller les gens à la recherche de contrebandiers… La police allemande entre régulièrement dans le ghetto sous n’importe quel prétexte et pille des maisons ou tire sur les passants… Souvent en soirée, les Allemands se divertissent sadiquement au frais des habitants, forçant des hommes et de femmes à s’exhiber nus et à danser… A une occasion, l'Admor (chef de la yeshiva) de la dynastie de Burstyn est choisi pour cette exhibition. La déportation d’individus et de groupes pour l'extermination en dehors des grandes actions ne cesse pas durant toute l’existence du ghetto, y maintenant une atmosphère de peur et d’angoisse.

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