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L’art roman en France

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2.1. Les nouveautés

Les matériaux
Plans
Voûtes et charpentes
Elévation
Clochers
Caractères régionaux

2.1.2. Plans

Le plan est tracé sur le sol au moyen de cordeaux, après le nivellement de l'emplacement. Puis, sur le plan, on dessine l'élévation, en utilisant sans doute des formules géométriques et des relevés conservés secrètement dans les ateliers. Les fondations, presque toujours enfoncées profondément dans le sol, nécessitent un cubage de matériaux considérable, et l'on y emploie, avec de gros blocs de libage, les pierres provenant de monuments antérieurs. Lorsqu'il s'agit d'une église, on remploie en effet les matériaux anciens qui, selon Pierre le Chantre, le célèbre théologien de la fin du XIIè siècle, ayant été consacrés par la dédicace au service de Dieu, ne peuvent être convertis à des usages vulgaires.

2.1.2.1. Plan basilical

Les plans, bien que très variés, présentent cependant pour toute la France, une certaine unité due aux nécessités du culte et de la liturgie. Tout au plus peut-on reconnaître, çà et là, des groupes d'églises témoignant de caractères communs nettement accusés.

Les églises à nef unique, très nombreuses dans l'Ouest, le Midi et le sud-est de la France, sont d'importance modeste, surtout lorsque les voûtes en berceau, difficiles à contrebuter, ont été employées. Les églises couvertes de files de coupoles font exception. Les grandes églises ont un narthex entre deux tours, une nef à collatéraux, rarement doubles, un transept et un chœur en hémicycle ; dans les régions où s'impose l'influence ottonienne, on voit parfois une seconde abside à l'ouest aux cathédrales de Verdun, de Besançon et de Nevers par exemple et un transept occidental (cathédrale de Liège, église Sainte Gertrude de Nivelles). Il y a aussi, le plus souvent en Auvergne et dans les provinces avoisinantes, une vaste tribune aménagée au dessus du narthex ou du porche occidental et ouverte largement sur la nef. Dans les églises importantes, le chœur est développé pour le déploiement des grandes cérémonies, et pour faciliter l'accès des fidèles au tombeau du saint dont les reliques attirent les foules. Ce peut être soit un chœur de plan dit bénédictin, soit un grand sanctuaire à déambulatoire et chapelles rayonnantes. Ainsi passe-t-on du maigre sanctuaire en hémicycle des basiliques chrétiennes primitives - qui restera la règle en Orient - au chœur imposant caractéristique des grandes églises romanes et gothiques.

Saint Nectaire (Puy du Dôme) : vues de l’église du prieuré
Saint Nectaire (Puy du Dôme) : vues de l’église du prieuré

Ce type architectural apparaît à peu près en même temps dans la zone ottonienne et dans la zone française, sous l'influence du développement du culte des reliques.

On avait, dès l'époque mérovingienne et carolingienne, construit à l'est du sanctuaire abritant les corps saints, une rotonde ou un oratoire polygonal, tréflé ou quadrilobé, destiné à rassembler les fidèles près du tombeau sacré, chapelle toute proche des reliques du saint patron, elles mêmes déposées sous l'autel du sanctuaire, au dessus du sol. Tandis qu'en Orient le « martyrium » qui abrite les reliques conserve son autonomie de chapelle plus ou moins détachée de la grande église, en Occident où ce culte connaît un succès beaucoup plus durable, il impose des transformations dans le chœur et la crypte qui conserve les reliques. Au dessus de celle-ci, généralement voûtée, et qui peut être creusée dans le sol ou se trouver au même niveau que la nef, on place l'autel, autour duquel s'ordonne le chœur surélevé et voûté, et qu'entoure un déambulatoire. Cette galerie permet aux pèlerins de circuler sans troubler les offices célébrés au chœur et d'approcher les corps saints, dont on aperçoit par d'étroites ouvertures les tombeaux dans la crypte. Bientôt, dans cette dernière, un déambulatoire enveloppera le tombeau du saint. Crypte et chœur seront donc de plan semblable et aussi vastes l'une que l'autre ; mais à mesure que s'écoule le XIIè siècle, les vastes cryptes disparaîtront quand les corps des saints patrons, au lieu d'être présentés aux fidèles dans un caveau sous l'autel du sanctuaire, seront placés dans les châsses et élevés sur le maître-autel.

Saint Léonard de Noblat (Haute Vienne) : la collégiale. Tour et chevet
Saint Léonard de Noblat (Haute Vienne) : la collégiale. Tour et chevet

2.1.2.2. Autres plans

Si les édifices de plan basilical restent les plus nombreux à l'époque romane, les maîtres d'oeuvre emploient aussi pour leurs églises et chapelles des plans variés suivant les traditions venues de l'Antiquité, de Byzance, d'Asie Mineure et déjà adoptés aux temps mérovingiens et carolingiens.

Le plan tréflé - des absides identiques à celle du chœur terminent les bras du transept - se rencontre assez souvent; c'est une survivance carolingienne demeurée très vivace en Rhénanie et qui s'est maintenue jusqu'à l'époque moderne. Certains ont voulu y voir l'intention d'honorer la Trinité; c'est plus sûrement en son honneur que fut élevée l'église de Planès en Roussillon dont le plan, en forme de triangle équilatéral, comporte une absidiole sur chaque côté.

On trouve employé pour quelques monuments exceptionnels – Sainte Croix de Quimperlé, Lanleff - et pour les chapelles d'hôpitaux et funéraires, un plan rayonnant, que ces constructions soient polygonales (Maison Dieu de Montmorillon, Saint Michel d'Entraygues près d'Angoulême) ou circulaires, comme au cimetière de Chambon, en Auvergne. D'autres chapelles encore, toujours de même plan, s'attachent au flanc des cathédrales, chapelles épiscopales sur une crypte abritant la sépulture des évêques, comme à Senlis, ou surmontées d'un étage où était enfermé le trésor.

Lanleff : le sanctuaire dit « le temple ». XIè siècle
Lanleff : le sanctuaire dit « le temple ». XIè siècle

Il ne faut pas confondre ces monuments funéraires avec les chapelles élevées en l'honneur du Saint Sépulcre généralement circulaires à l'image de la rotonde de Jérusalem, et bâties contre le sanctuaire dont elles forment une annexe : c'est le cas à Neuvy-Saint Sépulcre et à Saint Léonard. Parfois un reliquaire monumental, de pierre, s'inspire du Saint Sépulcre lui-même. Ainsi en est-il en Angoumois à La Boulonnie et à Aubeterre dans la curieuse église monolithe Saint Jean, sans doute creusée au XIIè siècle dans la falaise calcaire. Ce type d'église souterraine, tout à fait exceptionnel en France, se retrouve à Saint Emilion, à Saint Georges de Gurat, dans quelques petites chapelles tourangelles et en Auvergne, aux grottes de Jonas.

Neuvy-Saint-Sépulcre (Indre) : la basilique. La nef
Neuvy-Saint-Sépulcre (Indre) : la basilique. La nef
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