La Tunisie
2.8. La Tunisie indépendante : 1956-2006
L'indépendance
L'ère Bourguiba : 1957-1987
L'état dynastie
Le gouvernement de Ben Ali : 1987
2.8.2. L'ère Bourguiba : 1957-1987
Bourguiba ne fait pas immédiatement l'unanimité. Il faut compter avec les anciens royalistes, le parti communiste, l'ancien Destour, les étudiants de la mosquée-université de la Zitouna. Au sein de son parti même l'opposition de Salah ben Youssef mène presque à la guerre civile. Jouant du danger de subversion yousséfite auprès des autorités françaises, se posant comme partisan de l'ordre, Bourguiba réussit à éliminer son adversaire qui part au Caire continuer la lutte avant d'être assassiné en août 1961 à Francfort. Aux élections du 23 mars 1956, le parti et son allié l'UGTT (Union Générale des Travailleurs Tunisiens) obtiennent la totalité des sièges à pourvoir à l'Assemblée constituante. Le 25 juillet 1957 l'Assemblée Nationale proclame solennellement la République et confère à Habib Bourguiba la charge de Président. Ce sera sa première et dernière grande décision. La constitution concentre entre les mains du Président tous les pouvoirs et lui donne l'autorité totale au sein du Néo Destour. Le Parti et l'Etat se confondent. En 1963, le parti communiste est interdit, et la Tunisie va être gouvernée pendant plus de 20 ans sans opposition légalement reconnue. L'Etat s'impose partout, dissolvant et recomposant le tissu social en transformant le système administratif, culturel, scolaire, universitaire et économique. C'est un véritable « capitalisme d'Etat » qui se met en place. C'est l'heure de l'endoctrinement général, le règne de l'Etat-Parti contrôlant tous les aspects de la vie tunisienne.