L’Alsace gothique
2.2. Culture
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Francesco Traini (actif entre 1321 et 1363) : le triomphe de saint Thomas d’Aquin. Vers 1340. Tempera sur bois, 375 x 258 cm. Pise, église sainte Catherine |
Le besoin d'instruction naît. Papier et écoles publiques apparaissent. Les universités (Bologne, Paris 1120, Padoue 1122, Naples 1124) se multiplient au XIIIè et remplacent l'influence des abbayes. La puissante université de Paris ose s'opposer au pape (1254) et attire tous les grands esprits de l'Europe (Bonaventure 1221-1274, Albert le Grand, Thomas d'Aquin, Roger Bacon, Duns Scot). Dès 1270 l'université d'Oxford rivalise avec Paris (Guillaume d'Occam) et élabore les principes de la connaissance scientifique, alors qu'en Rhénanie naît un mouvement mystique (Gertrude, Maître Eckart, Suso, Tauler, Ruysbroek) contemporain des Fioretti de François d’Assise.
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Tommaso da Modena (1325-1379) : Saint Albert le Grand. 1352. Fresque du cloître des Dominicains, San Niccolo, Trévise |
Comme dans l'art, la pensée française joue un rôle prépondérant jusqu'au XIVè. Poètes et musiciens apportent à l'Europe le culte de la femme et de la vierge, l'amour courtois, l'idéalisme chevaleresque, qu'ils soient trouvères d'oïl (Adam de la Halle, Thibaud de Champagne, Gaultier d'Epinal) ou troubadours d'Oc (Bernard de Ventadour, Marcabru). Les « Minnesänger » allemands s'en inspireront et l'iconographie tant religieuse que profane s'en enrichira. Au XIVè, l'influence italienne succède à la française: la « Divine Comédie » de Dante est le symbole de ce transfert (1312-1317).
| « Du Bist Min » : Minnesänger allemand. Extrait du « Codex Mannesse » (Manessesche Liederhandschrift), début du XIVè, université de Heidelberg |
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| Le Minnesänger Walther von der Vogelweide. Extrait du « Codex Mannesse » (Manessesche Liederhandschrift), début du XIVè, université de Heidelberg |
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| Sandro Botticelli: portrait de Dante, vers 1495. Collection privée |
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