L’Alsace du Haut Moyen Age : 406-1024
3.2. Les déchirements du IXè siècle
Louis le Pieux : 814-840
Strasbourg et Verdun
Le partage de la Lotharingie
3.2.2. Strasbourg et Verdun
Seconde péripétie en Alsace : en juin 840, à la mort de l'empereur Louis le Pieux, la guerre pour le partage de l’empire débute immédiatement entre les trois fils. Le 24 juillet 840 à Strasbourg le nouvel empereur Lothaire déclare que tout l’empire doit être sous son contrôle : c’est une véritable déclaration de guerre à ses frères. Charles s’allie alors avec son demi frère Louis le Germanique, le frère aîné. Le 21 juin 841, les coalisés emportent la bataille de Fontenoy en Puisaye en Bourgogne, obligeant leur frère à se réconcilier sur le tombeau de saint Germain à Auxerre. Mais le conflit se ravive rapidement.
Aussi, le 14 février 842, sous les remparts de Strasbourg, devant leurs armées réunies, Louis et Charles scellent leur alliance contre Lothaire par le fameux serment, le plus ancien document en langue française et tudesque que les spécialistes considèrent comme l'un des documents les plus précieux sur la naissance des langues française et allemande. Ils remportent en mars une nouvelle victoire contre Lothaire près de Coblence. Lothaire se réfugie à Lyon. Le 15 juin 842 commencent des négociations de paix. Elles aboutissent à la signature du « traité de Verdun » (8 ou 11 août 843) :
Lothaire Ier reçoit la « Francia media », s’étendant de la mer du Nord à l’Italie ; L’Alsace en fait partie.
Louis le Germanique s’adjuge la « Francia orientalis » ou Germanie ;
A Charles le Chauve échoit la « Francia occidentalis », la future France
Ce partage « des quatre fleuves » (Meuse, Escaut, Rhône et Rhin), à priori absurde répond à une logique économique : les trois frères veulent en effet disposer de toutes les ressources agricoles de l'ex-Empire, de la Méditerranée à la plaine d'Europe du Nord. « Ce traité de hasard a déterminé tout le destin de l’Europe » (R. Grousset). Il sera confirmé à Yütz en 844 et à Meersen en 847.