Mais cet échec ne décourage pas les peintres. Les expositions impressionnistes se succèdent à peu près d’année en année : la seconde et la troisième en 1876 et 1877 ; la quatrième en 1879, suivie d'une autre à chacune des années suivantes, jusqu'à la septième en 1882. En 1886 aura lieu la huitième et dernière.
La troisième exposition en 1877, rue Le Peletier, présente les plus belles toiles de Sisley, dont « l'Inondation à Port Marly », et les plus éblouissants Renoir, dont la « Balançoire » et « le Bal du Moulin de la Galette ».
 | Claude Monet : bateaux quittant le port, Le Havre. 1874. Huile sur toile, 101 x 60 cm. Collection privé |
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 | Auguste Renoir : le moulin de la Galette. 1876. Huile sur toile, 131 x 175 cm. Paris, musée d’Orsay |
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 | Alfred Sisley : Alfred Sisley : l’inondation à Port Marly. 1876. Huile sur toile, 60 x 81 cm. Paris, Musée d’Orsay |
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 | Alfred Sisley : Bords de Seine en Automne. 1876. Huile sur toile, 46,5 x 65,4 cm. Francfort Städelsches Kunstinstitu |
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Les temps restent durs pour les artistes, toujours aussi rejeté et critiqués, en dehors d’un petit cercle d’intimes et d’initiés. Ainsi en 1878, à la vente de la « collection Hoschedé », les prix des toiles impressionnistes sont aux prix les plus bas qu'ils devaient jamais descendre : les Manet se vendent de 500 à 800 francs ; les Monet de 50 à 505 francs ; un Renoir fait 31 francs, un Pissarro 7 francs !
 | Camille Pissarro : coteau de l'ermitage, Pontoise. 1873. Huile sur toile, 73 cm x 61 cm. Paris, Musée d’Orsay |
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 | Claude Monet : La gare de Saint-Lazare, vue extérieure. 1877. Huile sur toile. Collection particulièr |
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 | Edouard Manet : La Rue Mosnier aux paveurs. 1878. Huile sur toile, 64 cm x 80 cm. Cambridge, Fitzwilliam Museu |
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 | Armand Guillaumin : paysage de neige à Crozant. Vers 1895. Huile sur toile, 60 x 73 cm. Le Havre, musée André Malraux |
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 | Berthe Morisot : sur l’herbe, Edma et ses enfants. 1874. Paris, petit Palais |
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Mais peu à peu, et surtout à partir de 1880, que l’opinion commence à virer de bord et que quelques critiques soutiennent leur art dans leurs papiers comme Théodore Durer et Georges Rivière. Et même si leurs ennemis ne désarment pas, Renoir et Monet trouvent un amical accueil chez Charpentier, l'éditeur de Zola et de Daudet. Renoir devient le familier de la famille Bérard. Manet obtient une médaille au Salon de 1881 et, l'année suivante, la Légion d'honneur, grâce à son ami Antonin Proust, ministre des Beaux Arts dans le ministère Gambetta. Le Salon s’ouvre à Renoir et admet son « portrait de Jeanne Samory » et celui de « Madame Charpentier et ses enfants ». Mais on continue à bouder Pissarro et Sisley. Quant à Cézanne, il demeure plus longtemps encore un objet d'horreur.
 | Auguste Renoir : madame Georges Charpentier (Marguerite-Louise Lemonnier, 1848-1904) et ses enfants, Georgette-Berthe (1872-1945) et Paul-Emile-Charles (1875-1895). 1878. Huile sur toile. New York, Metropolitan Museum of Art |
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 | Edouard Manet : La musique aux Tuileries. 1862. Huile sur toile, 76 x 118 cm. Londres, National Gallery |
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