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Auschwitz, camp de concentration nazi

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5. Auschwitz II Birkenau

Histoire
Description
Les conditions de vie
La « Sonderbehandlung »

5.4. La « Sonderbehandlung »

Comme Treblinka, Belzec ou Sobibor, Birkenau est une usine de mort industrielle, à la différence près qu’ici, de nombreux prisonniers ne sont pas immédiatement « traités » au gaz et incinérés, mais où nombre d’entre eux sont « stockés » dans les divers secteurs du camp en attendant leur tour… Aussi à Birkenau est mise en place une opération préalable à l’arrivée d’un convoi : le sélection sur la Judenrampe afin de séparer les « aptes au travail » de ceux qu’en expédie immédiatement dans la chambre à gaz…

Auschwitz-Birkenau : la voie de chemin de fer et l’entrĂ©e du camp
Auschwitz-Birkenau : la voie de chemin de fer et l'entrée du camp

C’est à l'été de 1942 que les responsables de la Solution Finale (« Endlösung ») mettent au point les modalités du « traitement spécial » (« Sonderbehandlung ») qui attend les Juifs, Tziganes et autres victimes envoyés à Auschwitz.

5.4.1. Judenrampe et sélection

Tout débute par la « sélection » à l'arrivée des convois qui s'immobilisent sur la « Judenrampe », d’abord entre les deux camps, avant qu'ils ne s'arrêtent, à partir de la mi-mai 1944, à l’intérieur même de Birkenau. Ce sont des Juifs slovaques qui, le 4 juillet 1942, inaugurent les premiers le sinistre tri : quelques SS - dont un médecin -, d'un signe du pouce, font se ranger les survivants d'un voyage souvent abominable sur deux files. Sur la file de gauche, les hommes apparemment en bonne santé et les femmes robustes sans enfants solidement bâties : le mort est différée. Le travail est leur sursis pour quelques jours, quelques semaines, quelques mois pour les plus chanceux. Ceux-ci sont dirigés sur le camp de quarantaine.

Auschwitz-Birkenau : une sélection. La femme est Geza Lajtbs, de Budapest
Auschwitz-Birkenau : une sélection. La femme est Geza Lajtbs, de Budapest

A droite demeurent les enfants, les vieillards et la majorité des femmes : en général plus de deux tiers du convoi… désignés pour la mort, ils traversent le camp des femmes à pied ou en camion, pour y être presque immédiatement exterminés.

Auschwitz-Birkenau : « Vous qui entrez ici, abandonnez toute espérance ! 
Auschwitz-Birkenau : « Vous qui entrez ici, abandonnez toute espérance ! 

5.4.2. Le gazage

Les gazages au Stammlager ne satisfont pas les SS, gênés par des problèmes d'aération et surtout de rentabilité. On décide d'aménager, en mars et juin 1942, deux fermes, et (nommées « Bunker » I et II), situées dans le bois de bouleaux au nord du camp.

Auschwitz-Birkenau : avant « le bain »… tous ne savaient pas, mais tous étaient frappés
Auschwitz-Birkenau : avant « le bain »… tous ne savaient pas, mais tous étaient frappés

Au printemps 1942, deux maisons paysannes sont transformées en chambres à gaz provisoires à côté du camp de Birkenau. Elles sont connues sous le nom de « Bunker I » la « rouge » (mars 1942) et « Bunker II » la « blanche » (juin 1942). Le « Bunker I », composé de deux salles hermétiques, est opérationnel de janvier 1942 à la fin de la guerre. Himmler en personne assistera d’ailleurs, en juillet 1942, à l'une de ces « actions spéciales ». Le « Bunker II », composé de quatre salles, devient superflu au printemps 1943, mais subsiste et reste en activité jusqu'à l'automne 1944, quand les autres chambres à gaz ne peuvent plus suivre le rythme accéléré des exterminations dû à l’arrivée massive des Juifs des ghettos et des Juifs de Hongrie. Les victimes gazées dans les deux bunkers se déshabillent dans des baraques en bois voisines. Après gazage, les corps sont évacués et brûlés à l'air libre. Entre janvier 1942 et mars 1943, 175 000 juifs y sont exterminés, dont 105 000 entre janvier et mars 1943.

Auschwitz-Birkenau: le K IV
Auschwitz-Birkenau: le K IV

Mais les rendements restent insuffisants : pour éliminer et incinérer un nombre croissant de victimes, on construit alors le monstrueux complexe des « Krematorien » II, III, IV, V, à forte capacité, techniquement au point avec leurs « Leichenkeller » et leurs fours... C'est dans la nuit du 13 au 14 mars 1943 que des Juifs venant du ghetto de Cracovie proche sont gazés pour la première fois dans le « K II ». Croyant accéder à une salle de douches, les femmes et les enfants d'abord, puis les hommes, se déshabillent avant d'être enfermés dans une pièce hermétiquement close où sont déversées des boîtes de Zyklon B : l'acide cyanhydrique, absorbé par des granules de silice, se vaporise à la température de 27°C ; il faut cinq minutes pour tuer, dans d’atroces souffrances, des centaines de victimes…

Auschwitz-Birkenau : les boites de Zyklon B. Musée-mémorial
Auschwitz-Birkenau : les boites de Zyklon B. Musée-mémorial
Auschwitz-Birkenau : vers la mort. Photo clandestine
Auschwitz-Birkenau : vers la mort. Photo clandestine

La surface totale de ces chambres à gaz est de 2 255 mètres carrés et leur capacité totale de 4 420 personnes. Dans les chambres à gaz « KII » et « KIII », le gazage est fait dans des salles souterraines, alors que les chambres à « KIV » et « KV » sont situées au même niveau que les crématoires, mais ceux-ci sont si mal conçus et leur usage si intensif qu'ils tombent fréquemment en panne et sont finalement abandonnés. Les corps sont alors brûlés à l'air libre, comme en 1943.

Auschwitz-Birkenau: le K III du temps de son fonctionnement
Auschwitz-Birkenau: le K III du temps de son fonctionnement

5.4.3. L’incinération

Après les gazages, intervient le « Sonderkommando » composé de juifs robustes parmi lesquels des dentistes et des orfèvres. Cette équipe, par ailleurs bien nourrie et bien abrevée a pour tâche principale d’enlever les cadavres enchevêtrés de la chambre à gaz, de couper les cheveux des femmes (une firme de Nuremberg les payait 50 pfennigs le kilo), d’arracher les bijoux et les couronnes en or, de fouiller les parties intimes des cadavres susceptibles de receler or et bijoux… avant d'entasser les corps sur le monte-charge ou de les transporter sur des chariots dans la salle des fours… Là d’autres membres du Sonderkommando se charge d’enfourner les cadavres dans les creusets et de veiller à une crémation propre, efficace et rapide en maniant de longues perches munies de crochets afin d’activer la crémation… puis de récupérer les cendres qui sont jetées soit dans la Vistule proche soit dans l’étang proche du K IV…

Auschwitz-Birkenau : cheveux de femmes entreposés au Canada
Auschwitz-Birkenau : cheveux de femmes entreposés au Canada

Une autre équipe enfin se charge de vider le vestiaire des effets des victimes et de nettoyer la chambre à gaz pour qu’elle soit impeccable pour la fournée de douche suivante… alors que sous l’étroite surveillance des SS deux ou trois orfèvres juifs sont chargés de fondre l’or dentaire en petits lingots et de trier les bijoux et diamants dans une salle attenante aux fours…

Auschwitz-Birkenau : l’Ă©tang oĂą l’on jetait les cendres près du K V
Auschwitz-Birkenau : l'étang où l'on jetait les cendres près du K V

Assez rapidement, l’incinération pose problème : les rendements des fours, surtout ceux de K IV et de K V, mal conçus, s’avère insuffisant. Le temps manquant aux SS pour brûler dans les fours la quantité énorme de cadavres, ils décident de les faire incinérer tantôt derrière les crématoires, tantôt sur les bûchers dressés dans un bois voisin. Non loin du crématoire IV se trouve un étang. C’est là qu’aboutit la voie étroite qui part des crématoires IV et V et qui sert au transport des cendres humaines jetées dans l’étang.

Auschwitz-Birkenau : photo clandestine prise par un membre du Soderkommando : les crĂ©matoires ne suffisant plus, on brĂ»le les cadavres Ă  l’extĂ©rieur du K V
Auschwitz-Birkenau : photo clandestine prise par un membre du Soderkommando : les crématoires ne suffisant plus, on brûle les cadavres à l'extérieur du K V

Les « Sonderkommandos » sont régulièrement éliminés par les SS, environ tous les 4 mois.

5.4.4. Le secret

Toutes ces opérations sont couvertes par le secret le plus absolu, et lorsque Himmler décide au cours de l'automne 1944 d'interrompre l'extermination par gazage, les Krematorien-chambres à gaz sont détruits en décembre et les restes rasés dans la nuit du 21 au 22 janvier 1945. Les quelque 900 à 1 000 membres du Sonderkommando, qui bénéficiaient pendant quatre à cinq mois d'un statut relativement privilégié, sont à leur tour tous exterminés, hormis quelques uns qui par miracle réussissent à se soustraire à la mort... C'est pour éviter ce sort que le 7 octobre 1944, 500 à 600 d'entre eux incendient le Krematorium IV, puis se battent à mort contre les SS pour tenter une évasion collective. Tous sont repris ou abattus.

Auschwitz-Birkenau : les fours crématoires du K II
Auschwitz-Birkenau : les fours crématoires du K II

5.4.5. La récupération de l’or dentaire

Ordonnée par Himmler dès le 23 septembre 1940, la récupération de l’or dentaire sur les cadavres est vraiment mise en application suite à l’ordonnance du 23 décembre 1942 : « Il sera systématiquement procédé à la récupération de l’or et des alliages dentaires précieux dans la bouche des cadavres et dans celles des vivants, pour les dents ne pouvant être réparées. »

L’or dentaire est récupéré dans la bouche des morts à la sortie des chambres à gaz par des détenus du Sondekommando. A la fonderie d’or des crématoires, il passe dans un seau d’acide sulfurique pour éliminer les chairs. Puis il est y coulé en lingots artisanaux (cylindriques de 140grs ou en demi-pamplemousse de 500grs). Une fois par semaine, un officier SS vient chercher cet or pour le stocker à la kommandantur du camp. Une fois par mois l’or est acheminé au camp d’Oranienburg-Sachsenhausen, près de Berlin ou sont centralisées toutes les valeurs issues des pillages SS. Cet or est ensuite dirigé vers l’administration centrale de la SS, à Berlin, où de nuit, il est convoyé dans les caves de la Reichsbank et recoulé en lingots conventionnels, estampillés de tampons périmés de 1935-1937 pour laisser croire à une origine d’avant-guerre. Ces valeurs sont ensuite placées sur un compte de la Reichsbank, au nom fictif de Max Heiliger. Régulièrement, ces trésors partent pour la Suisse où le passage d'une pièce à une autre dans les caves des banques suisses, justifie l’émission de monnaies permettant aux nazis d’acheter les matières premières destinées à l’effort de guerre.

On estime qu’en période « normale », 30 à 35 kilos d'or pur rejoint ainsi chaque mois les caisses de la SS.

Auschwitz-Birkenau: vue aĂ©rienne prise par l’US Air Force. On voit Ă  droite les KII et KIII. Entre eux et vers la gauche, la rampe de sĂ©lection
Auschwitz-Birkenau: vue aérienne prise par l'US Air Force. On voit à droite les KII et KIII. Entre eux et vers la gauche, la rampe de sélection


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