Le camp de concentration de Jasenovac, l’Auschwitz des Balkans
6. Les bourreaux
Le camp est placé sous la direction de Vjekoslav « Maks » Luburic, un ancien criminel de droit commun qui avait suivi Pavelic dans son exil et s’était entraîné dans divers camps Oustachis en Hongrie et Italie… Maks ne vient que trois ou quatre fois par mois à Jasenovac. Mais les quelques journées qu’il y passe sont les plus redoutées de détenus, car il y exerce ses talents de tueur, passant ses journées à boire et à assassiner.
Le plus redoutable des tueurs est Miroslav Filipovic Majstorovic. Il est commandant du camp III et du camp de Stara Gradiska pour une période. C’est un ancien moine franciscain, condamné à la prison début 1942 et interné dans la prison de Zagreb, puis déporté à Jasenovac où il est bientôt libéré. Mais la direction Oustachi qui a remarqué ses capacités, lui propose d’adhérer au mouvement et le nomme « Officier » pour la garde des détenus. Le religieux se transforme rapidement en redoutable tueur.
Le responsable du travail dans le camp est Hinko Diminik Picili, qui se fait une spécialité de faire travailler les malades du camp jusqu’à ce que mort s’en suive… Il fait venir des calques de plans de crématoires allemands et fait construire un four près de l’usine « Ciglara », four qui va fonctionner durant trois mois…
Le 6 juin 1945 Mile Budak comparaît avec 9 comparses devant un tribunal militaire et est condamné à mort. Mais dans la Croatie post yougoslave, des rues et des places de villes croates porteront son nom…
Après la guerre, les criminels de guerre croates fuient par centaines en Europe de l’Ouest et en Amérique où la très grande majorité n’a jamais été inquiétée… Jusqu’à fin 1948 le gouvernement Tito a adressé aux puissances occidentales 1.828 demandes d’extradition. Il y eut seulement 208 réponses positives…
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