Alsace : la maison alsacienne
5.4. La maison du Kochersberg
Le village du Kochersberg
Le colombage
Le portail
A voir en Kochersberg
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Plan de la ferme en U ou « Mehrdachhüs », typique des fermes cossues du Kochersberg. (La maison alsacienne) |
Il faut se méfier des lieux communs : celui de la fertilité et de la richesse du Kochersberg, « grenier à blé de l’Alsace », de ses paysans « Risch wie a Kocherschbarjer Bür »… Il est vrai que les grandes fermes de cette région dénotent une incontestable réussite matérielle de leurs habitants et que ses terres ont un rendement supérieur à celles d'autres contrées…
Mais le Kochersberg est aussi le pays de l'injustice sociale en raison des coutumes successorales qui voulaient qu’un des enfants hérite de tout (maisons, champs, machines) et qu’aux autres ne reste que le choix de se mettre au service du frère plus chanceux, d'entrer dans les ordres, de faire carrière à l'armée, parfois de faire des études, ou d'émigrer... Mais aussi en raison de la disproportion flagrante entre le « Hof » du gros exploitant, le « Herrenbauer » ou le « Rossbür » (paysan labourant avec des chevaux), celui des petits « Kühbihrle » (paysans labourant avec des vaches) et celui des « journaliers », obligés d'emprunter les machines, les bêtes ou le grain à leur voisin aisé pour « joindre les deux bouts » et endettés en permanence.
L'habitat traditionnel de cette contrée reflète cette situation sociale ou religieuse, car ici, de plus, la commune protestante voisine avec la commune catholique, ce qui se traduit dans l’habitat...
 | Lampertheim : cartouche sur montant central d’un Mann. (La maison alsacienne) |
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 | Quatzenheim: ferme de 1610 : balcon stylisé. Les fleurs de lys sculptées ne symbolisent pas ici la maison de France. (La maison alsacienne) |
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 | Gougenheim, la ferme Klein, 03 rue Saint Laurent, date de 1789. (La maison alsacienne) |
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5.4.2. Le colombage
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Lampertheim : ferme du XVIIIè (La maison alsacienne) |
Plusieurs essences de bois sont utilisées pour le poutrage : en général, le chêne se trouve dans les fermes opulentes, sur les façades ornées et visibles de la rue. Le reste (fermes moins importantes, combles, maisonnettes de journaliers, façades arrière) est le plus souvent en sapin.
Sur la maison, les éléments de décor se remarquent :
- dans le colombage (Mann el demi-Mann, losanges, losanges barrés de la croix de saint André, chaises curules, pointes de diamant ou « larmes inversées », panneaux de bois sculpté ou polychromé avec inscriptions...)
- sur le poteau cornier (inscriptions avec date d'érection, couple constructeur, emblèmes professionnels, invocations à la protection divine, symboles divers...)
- aux balcons : balcons-loggias et surtout galeries qui abondent avec leurs garde-corps de balustres tournés ou de planches découpées et ajourées.
- au portails : le « clausoir » de la porte charretière et du portillon sert souvent de siège à l'emblème de la ferme (« Hofzeiche) ou bien c’est tout l'encadrement cintré, en grès, qui est orné de gravures (Truchtersheim).
- le crépi : le crépi gratté (« Kratzputz ») était commun entre 1830 et 1860 (ondes verticales), mais a disparu peu après. Il reste une seule ferme à Quatzenheim possédant encore un décor figuratif (malheureusement en mauvais état) sur une façade arrière protégée des intempéries (cheval, cerf, phénix, couple...)
 | Gougenheim, rue de Mittelhausen. (La maison alsacienne) |
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 | Berstett : splendide ferme du Kochersberg. (La maison alsacienne) |
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