Alsace, le temps du Reich : 1870-1918
8.1. Entre deux feux
 |
Le drame de l’Alsace lors de la première guerre mondiale : deux frères, l’un dans l’armée allemande, l’autre dans l’armée française |
La Première Guerre mondiale constitue pour les Alsaciens une épreuve plus douloureuse qu'ailleurs, car on trouve des Alsaciens dans les deux camps. 250 000 Alsaciens - Mosellans nés entre 1869 et 1900 sont enrôlés dans l'armée allemande. Ils acceptent leur sort par loyalisme, mais sans exaltation patriotique, car ils n'éprouvent pas d'hostilité violente envers la France. Très vite ils deviennent suspects dans de nombreux corps, ce qui amène le haut commandement en mars 1915 à les transférer sur le front russe. Leur sort est d'autant plus amer qu'à leur retour la plupart sont accueillis avec méfiance, exclus des fêtes organisées en l'honneur des troupes françaises et incompris des nouveaux compatriotes.
Dans le camp français, on relève 17 000 Alsaciens volontaires dont plus de 3 000 passés en France fin juillet 1914 (Hansi, Zislin).
Quant aux civils, ils sont considérés comme suspects par les deux parties : ce sont des « Franzosenköpfe » (têtes de Français) pour les Allemands hantés par une psychose de l'espionnage, des « sales Boches » pour les Français.
 | Henri Zislin : la boucherie impériale |
|
 | Henri Zislin : l’impérial semeur |
|

Articles connexes