Alsace, le temps du Reich : 1870-1918
6. La vie artistique et culturelle
Une vie culturelle riche
L'essor de la vie associative
Une vie artistique foisonnante
Les mutations religieuses
6.3. Une vie artistique foisonnante
![]() |
Les « Boches » : caricatures de Hansi |
L'essor urbain provoque une véritable fièvre architecturale destinée à imprégner le paysage urbain de la marque germanique, en particulier dans les nouveaux quartiers à Strasbourg, où l'on peut distinguer deux périodes :
- Avant 1900, les architectes s'inspirent des formes de la Renaissance italienne, puis du monumental germanique gothique et Renaissance pour les édifices publics édifiés autour de l'actuelle place de la République, ainsi que le Palais universitaire, l'église protestante Saint-Paul et l'hôtel des Postes.
- Après 1900, une nouvelle génération d'architectes se préoccupe davantage du respect du paysage urbain historique, et ce souci s'exprime notamment dans les Bains municipaux (1908) et l'église protestante de Koenigshoffen. Hors de Strasbourg, les principales réalisations sont des châteaux d'eau, des casernes, le musée de Haguenau et la restauration du Haut Koenigsbourg par Bodo Ebhardt.
![]() |
Strasbourg : le palais universitaire |
![]() |
Barth'>Bartholdi. Portrait “officiel”. Mairie de Colmar |
Avant 1890, les principaux artistes alsaciens travaillent à Paris. Jean-Jacques Henner (1829-1905) se spécialise dans le portrait et la nature morte, alors que Barth'>Bartholdi acquiert la notoriété mondiale avec deux oeuvres monumentales : La « Liberté éclairant le monde » à New York et « Le Lion de Belfort ».
![]() |
Jean Jacques Henner : autoportrait |
La création en 1890 d'une « École municipale des arts décoratifs » permet à Strasbourg de devenir pour deux décennies un centre artistique vivant, en particulier à travers le cercle Saint-Léonard : on peut citer le peintre et marqueteur Charles Spindler, Gustave Stoskopf, à la fois peintre, poète, conteur et auteur comique, et Lothar von Seebach. En 1913, on recense à Strasbourg 49 peintres d'art.
![]() |
Charles Spindler : autoportrait avec son fils |
Cette vitalité est propice aux musées. À Strasbourg, le musée des Beaux-Arts est reconstitué après sa destruction lors du siège de 1870. À Mulhouse, la Société industrielle acquiert de nombreux tableaux et crée des musées spécialisés, tandis que la société Schongauer poursuit l'enrichissement du musée Unterlinden à Colmar.
