Alsace, le temps du Reich : 1870-1918
8. La Première Guerre Mondiale
Entre deux feux
La dictature militaire
Les opérations militaires
La fin du conflit
La déclaration de la guerre entraîne l'investissement de l'autorité militaire prussienne des pleins pouvoirs. Le 31 juillet 1914 la Constitution est suspendue, et l’état de siège décrété. La guerre devient vite une boucherie d'une ampleur inconnue jusqu'alors. Les Alsaciens présents sur le sol français au moment de la déclaration de guerre et n'ayant pas la nationalité française sont arrêtés et placés en camp de concentration. Ce sera le cas pour un alsacien célèbre : Albert Schweitzer, futur prix Nobel de la paix.
Les Alsaciens sont déchirés entre les deux camps, les troupes allemandes les traitant de « Franzosekopf », « têtes de Français » et les troupes françaises de « sales boches ».
 | 1914 : propagande française |
|
 | Albert Schweitzer, le « sorcier blanc de Lambaréné » |
|
 | La bataille de la Marne, revue et corrigée par Hansi |
|
8.4. La fin du conflit
 |
Lauw, petite commune haut-rhinoise près de Masevaux, accueille les Libérateurs. Dessin de Hansi |
Les pertes ont été énormes. Epuisés par quatre années de guerre, le 3 Novembre les marins se mutinent à Kiel, rejoints de suite par les ouvriers du port. L'infanterie ne peut contenir l'assaut et la mutinerie s'étend. Lübeck tombe le 5 novembre, Hambourg le 6. Depuis ces villes, des milliers de marins armés embarquent dans des trains bondés pour toute l'Allemagne. Dans tout l'Empire les marins mutinés font tomber une à une les villes, aidés par les garnisons qui se joignent à eux. Le 9 Novembre, l'Empereur annonce son abdication. Sur le toit du Reichstag flotte le drapeau rouge. Dans la nuit du 9 au 10 novembre, le premier train de marins mutinés passe le pont de Kehl et arrive en gare de Strasbourg. La garnison de la gare est de suite maîtrisée. D'autres trains arrivent. La gare se transforme en bivouac géant. A 6 heures, le commandement militaire de la Place Kléber se rend. La république libre d'Alsace-Lorraine est proclamée dans toute la ville. Les autres villes alsaciennes suivent.
L’entrée des troupes française à Strasbourg dans un enthousiasme indescriptible met brutalement fin au régime des soviets.
250 000 Alsaciens et Lorrains ont été mobilisés dans l'armée allemande, généralement sur le front russe. Les Alsaciens - Lorrains déplorent 50 000 soldats tués et 150 000 blessés.
 | Le Soviet à Strasbourg, novembre 1918 |
|
 | Novembre 1918 : l’entrée des troupes françaises à Strasbourg par la porte de Schirmeck |
|
 | Strasbourg, novembre 1918 : la République des Conseils est proclamée à Strasbourg. Document des Archives Municipales, Strasbourg |
|

Articles connexes